Attention les yeux (pardon, mais cette affiche est vraiment efficace), car Jigsaw revient, étonnamment très en forme ! On n'y croyait plus, à cet opus un peu moins "téléfilmesque" que les récents navets accomplis (depuis le troisième opus, cette saga s'est enlisée dans la facilité jusqu'aux Jigsaw et Spirale effroyables de nullité). Autant dire qu'on allait à reculons voir ce dixième film, dont la chronologie est coincée entre le premier et le deuxième film (vous n'avez pas vu les suivants ? Aucun problème), un terrain de jeu ultra-réduit, et où, pourtant, il arrive à se faire vraiment plaisir sur le plan du scénario. Saw X se focalise sur des victimes qui sont directement liées aux malheurs de John Kramer (et non pas des inconnus avec des raisons bidons), et va même faire émerger peu à peu une
méchante
capable de tenir tête à John, avec une fin qui est vraiment l'essentiel intérêt du film. L'ouverture crado, les jeux quasiment impossibles ("Help !", "My God !", "On va jouer à un jeu", le gars qui essaie, s'en met partout, abandonne, "Fu*k You !", et chrono épuisé, donc bye-bye... Ça va, on commence à connaître l'enchaînement), le twist à la fin, la recette est bien là, on n'est pas en terrain inconnu, si ce n'est la surprise de voir une dernière partie plus soft, qui cherche davantage à nous avoir dans la sensiblerie (si, si, on vous promet), ce qui, étrangement, fonctionne plutôt très bien, en humanisant un monstre qu'on a appris à détester au long de la saga (ses raisons parfois très minces d'infliger des horreurs à certaines victimes, son manque de compassion, sa morale obscure...), qui ici paraît être le "gentil" face à
une vilaine qui s'en prend à un petit enfant malade (non mais oh... qu'elle clamse, vas-y John, fais-la souffrir), qui arnaque des patients en fin de vie, qui dégomme (totalement gratuitement) une survivante déjà au sol (on a eu pitié), qui sacrifie son amant sans plus de cérémonie... Une vraie méchante face à John, un gamin (trop mimi) qui change des personnage-chair à pâtée
dont on se fiche, le retour en trombes
d'Amanda
(les fans seront contents), un petit caméo rapide de
Hoffman
dans la scène post-générique (restez, elle vaut le coup juste pour ça), des épreuves vraiment dégueus (
la guibole au fil de boucher, la trépanation vivante), et surtout un duel final où John essaie de sauver un petit enfant malade (et où Amanda lui cache les yeux pour ne pas qu'il voit de choses horribles... Moh, seraient-ce des gens bien, finalement ? On rigole).
Ce Saw X est très très loin des navets ignobles qu'étaient Jigsaw et Spirale, nettement mieux que la suite de téléfilms pour ados du milieu de la saga, et se place gentiment derrière le premier opus (et peut-être deuxième, si vous l'aimez aussi). Si vous avez le cœur bien accroché, allez y jeter un œil (vous n'aurez qu'à ramasser un de ceux du mec de l'affiche).