Helen Mirren qui tire sur son cigare, scène 187 : bienvenue dans les infernales 1h45 de Golda, et bonne sieste. Guy Nattiv, pourtant auteur du magnifique Skin, nous colle ici en continu des plans complètement improbables (mais pourquoi filme-t-il son cuir chevelu en plein meeting politique ? Ah et maintenant, on filme un verre de whisky, quand quelqu'un parle en contre-champ... "Qui ?", on ne sait pas, qui parle, puisqu'on film le verre de whisky en gros plan, apparemment c'est plus important que de savoir quel intervenant géopolitique a dit quoi dans l'affaire du Kippour...). Vous l'aurez compris, ce Golda n'est qu'une longue recherche vaine de prix. Helen Mirren (plombée par ses prothèses faciales) cherche le Prix d'Interprétation, Guy Nattiv cherche le Prix de Mise en Scène (une pure caricature de film d'auteur), et Camille Cottin est juste physiquement là (on l'apprécie beaucoup, mais le film ne semble même pas se soucier de sa présence...). Pour ce qui est du fond, on ne comprend pas grand-chose à ce galimatias géopolitique, qui prête des intentions à la Dame Golda dont certains historiens ne sont pas aussi certains, qui sont un long et lent parlementaire pour savoir si le guet-apens tendu en Égypte sera une stratégie payante pour Israël (réponse : non. On vous fais gagner 1h20 de blabla sur visuel de cigares et verres de whisky). On ne connaissait pas bien la Guerre du Kippour, ni même Golda Meir, avant ce film, et on n'en sait pas beaucoup plus à la sortie, si ce n'est que la stratégie de la Dame a pris la flotte très tôt, et ne s'est soldé que par un maigre gain de reconnaissance de patronyme (le nom d'Israël a été utilisé, c'est la fête... Mais cela valait-il vraiment ces milliers de morts, c'est un autre débat, que le film prend bien soin d'éviter comme un piège à loups sur sa route), et que la Dame n'était respectée que parce que c'était un "garçon manqué" (pour caricaturer). Les 1h40 de ce Golda ne sont que blabla, performances ne s'adressant pas à vous (mais aux cérémonies de récompenses), et compte ses cadrages "normaux" (des gens, juste des gens) sur les doigts d'un main aux doigts jaunis... On a dit de lâcher le cigare, Golda.