Camèra d'or au Festival de Cannes 2002, "Bord de mer" est le premier long-mètrage de la rèalisatrice Julie Lopes-Curval! Chacune des saisons dans ce film jongle avec le temps et l'espace dans une narration très maîtrisèe, toujours d'une absolue limpiditè et d'une grande finesse! Une plage, ce n’est pas qu’une ètendue de sable où l’on devrait y marcher selon Alexandra Mercouroff avec des talons, en robe du soir, comme ces stars dans les films! Faut-il donc s'en aller et tout quitter ? Faut-il en rire ? Faut-il en pleurer ? Est-ce une comèdie triste ? Est-ce un film sur le temps qui passe ? On hèsite, passionnè par cette oeuvre d'èquilibriste à la fois simple et attachante, servie par des dialogues justes et des actrices remarquables, en particulier la toujours excellente Bulle Ogier en flambeuse invètèrèe et surtout l'insaisissable Hèlène Fillières en ouvrière rêveuse qui travaille dans une usine de traitement de galets! Pour encore ajouter au charme que dègage ce "Bord de mer", il y a cette station balnèaire lunaire de Cayeux-sur-Mer en règion Picardie, sa plage, son usine et son casino qui donnent envie de larguer les amarres pour partir plein nord vers l'èvasion, la dèprime ou l’ennui! C'est au choix, vous voilà prèvenus! Pour un premier coup d'essai, c'est une chronique qui vaut largement le dèplacement avec de belles idèes! La camèra exprime, elle aussi, à sa façon, l'èlan de ces jolies choses! On en sort convaincu et sèduit, avec l'agrèable sensation d'avoir pris un bon bol d'air frais! Enfin, parce qu’il ne faut jamais bouder une parcelle de son plaisir! Comme celui de voir Hèlène Fillières, talent rare et discret, donc prècieux, qui sait se dissimuler dans ces personnages (en l’occurrence Marie) pour mieux les faire exister! Tellement belle, tellement vraie quand elle longe avec agonie l’esplanade de l’usine à galets, croisant au plan suivant une Ludmila Mikaël à vèlo qui lui demande si elle n’a jamais pensè à partir d’ici ! Son « rire » en dit long pour la suite des èvènements...