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dov
4 abonnés
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3,0
Publiée le 4 octobre 2022
L’adéquation parfaite entre le fond et la forme permet d’évoquer un chef d’œuvre. Rien n’est asséné, tout est suggéré, et l’opposition avec la brutalité des thèmes abordés — solitude et pauvreté de la vieillesse, délitement des liens familiaux, cynisme des firmes exploitant les contradictions économiques d’une société vieillissante — donne à ce film nuancé le choc d’un atémi au plexus.
Le film est plat dans sa globalité, on s'ennuie presque pendant les 3/4 du film. Mais ce dernier met l'accent sur une chose importante : la solitude des personnes âgées.
Certaines préfèrent mourir que de rester seules... Et c'est quelque chose de très présent dans nos sociétés.
Excellent film et extrêmement prometteur pour un premier long-métrage! Le thème de l'explosion du nombre de personnes âgées au Japon (et qui peut s'appliquer à notre pays, dans une moindre mesure) et du poids financier que cela représente pour l'ensemble de la société, en particulier la jeune génération, est envisagé de manière radicale avec ce plan national destiné à encourager les personnes de plus de 75 ans de choisir la mort volontaire. C'est une succession de scènes relativement courtes où l'issue est souvent suggérée. On suit plusieurs personnages, un jeune employé chargé de promouvoir le plan et de recruter des volontaires, une vieille femme en bonne santé mais isolée, une jeune employée occupée à l'exécution finale du plan. Les acteurs sont excellents dans leur interprétation et leurs personnages ne sont jamais outranciers, chacun n'étant qu'un minuscule rouage qui s'inscrit dans un dessein global. Ce film, plein de pudeur, de sensibilité, de subtilité, m'a interpellée profondément. Il parle d'humanité et de la place que nous voulons, ou pas, laisser à la place de la personne humaine dans notre société. Car ce film d'anticipation qui se situe au Japon, peut, dans un futur très proche, prendre sa place en France. Film magnifique, à voir absolument.
Film inconnu, réalisatrice inconnue, on m’avait vendu un film de SF et comme je ne suis pas bégueule, nous voilà dans le cinéma d’à côté.
Dans un futur très proche, le Japon fait face aux conséquences du vieillissement de sa population. Partant du principe que les vieux sont des boulets, le gouvernement fait la promotion d’un programme vantant l’euthanasie des plus de 75 ans. Pendant ce temps-là, trois personnages se débattent pour vivre.
Cette production nippo-franco-philippino-qatari est pour le moins surprenante. Elle pose sans fard la question de l’utilité de l’individu dans une société sous pression collective. Sous la forme d’une chronique sociale, le scénario nous présente une vieille dame en bout de course. Sans pension de retraite car celle-ci n’est plus financée, elle est obligée de travailler pour vivre et garder une place, si petite soit-elle, dans la société. Une jeune immigrée vit de son petit boulot, jeune et pourtant sans place. Un jeune salarié du Plan 75 est confronté à la réalité humaine des conséquences du projet de son employeur. Responsabilité individuelle et responsabilité collective s’affrontent sans cesse dans ce film âpre et lent qui fait la part belle à des portraits fins et assez touchants. Dans cette société de demain et presque d’aujourd’hui, chacun regarde ses chaussures en décidant collectivement de la mort du voisin, poussé au suicide. L’individualisme à son paroxysme. Le libéralisme capitaliste sans le masque de la protection sociale. L’humain de valeur est celui qui produit. On ne pourra que mettre tout ça en parallèle des débats sur le grand âge ou sur le droit à la retraite. Quelle place donne-t-on aux vieux ? Comment passer d’un monde basé sur la valeur marchande à un monde qui saurait voir la valeur humaine individuelle pour le bien collectif ? On le voit le film propose un questionnement intéressant. Pour autant, la forme peu rebuter, surtout si on était venu voir un film de SF. Le rythme est lent et on peine longtemps à savoir où le film va, surtout après une introduction choc et trompeuse. On appréciera en revanche l’interprétation et le réalisme des situations. Reste qu’on sort de là un peu dérangé et que le film manque parfois de force d’incarnation. C’est peut-être dans le registre intime qu’il s’en sort le mieux.
En bref, ce n’est pas un film de SF. C’est un drame social réussi dans le genre, un genre auquel j’adhère souvent difficilement, je le reconnais. Quoiqu’il en soit, les questions posées sont suffisamment importantes pour justifier le visionnage du film.
Les faits divers les plus extraordinaires peuvent exprimer avec évidence des tendances sourdes des sociétés, exacerbant des traits immémoriaux comme ici au Japon où le vieillissement de la population est un problème aigu. Emue par un massacre de 19 personnes dans un établissement pour personnes handicapées, la réalisatrice imagine une fiction très réaliste avec une loi qui encouragerait l’euthanasie ne figurant plus seulement en tant que droit mais - on vient de me le souffler - comme un devoir. La condition des vieux contraints de travailler au-delà du temps réglementaire est décrite en évitant toute caricature. Nous suivons également la trajectoire d’un jeune travaillant à ce programme, d’une accompagnante et d’une employée immigrée, tous crédibles dans cette entreprise terrible. Je n’ai pas lu dans les critiques d’allusion au film bouleversant « La ballade de Nayarama » (1983) où un fils porte sa mère au sommet de la montagne après qu’elle eut réglé ses affaires. Mais je n’ai cessé d’y penser comparant les récits à 40 ans de distance pour des modalités de fins de vie ayant quelques siècles d’écart : la rudesse est la même. La beauté de l’actrice amenée à choisir une issue fatale, les lumières de la photo magnifiant les gestes de la vie les plus anodins et le rythme lent permettent une réflexion face à la mort qui échappe aux hystéries qui ne manqueront pas de se déchainer autour des réflexions engagées sur le sujet dans notre pays sage, pas tant que ça.
Presentation fausse. Drame oui , science fiction pas du tout. Cela se passe de nos jours ( voir les voitures ). Le point de depart paraissait intéressant mais c'est un film très banal , long et lent donc ennuyeux.
ce n'est pas parce qu'on aborde un sujet sérieux en se prenant très au sérieux qu'on est un grand réalisateur pour autant. Film creux, carrément ridicule par moment et totalement raté sur un sujet qui offrait pourtant beaucoup de possibilités. en résumé : l'équivalent japonais de BHL.
L'idée de base du film est excellente. La critique qui le compose est socialement puissante et s'adapte totalement au monde actuel, et même à la pensée de nombreuses gens, et la lenteur du style japonais correspond bien au script. L'image n'est pas forcément belle, mais c'est plus le fond que la forme qui nous interpelle sur ce film, et la juste performance des 3 acteurs-rices principaux-ales, surtout celle de Chieko Baisho, douce et humaine, arrivent à nous entraîner dans ce choc actuel social. Un Black-Mirror japonais, satyrique et réaliste.
Plan 75, Film japonais , est très réussi , mais il faut dire épouvantablement réussi , puisque le plan 75 est la solution mise en place par le gouvernement pour lutter contre la charge économique que représente le vieillissement de la population : à partir de 75 ans , chacun peut percevoir une prime financière substantielle et bénéficier d un accompagnement psychologique personnalisé, moyennant la décision en contrepartie d accepter de se faire donner la mort. Il est convenu que cette décision n’est pas irrévocable, mais la solitude à laquelle chacun est confronté dans le grand âge au sein de nos sociétés hypercapitalistes est telle que la plupart des gens ne changent pas d avis. Un film très glauque , d une infinie tristesse , sans lumière , ou les jeunes portent sur la conscience de faire mourir les vieux , en échange d avoir simplement un job. Pas un mot inutile dans ce scénario qui met en scène une fiction socio-politique qui n’a même pas besoin de la science fiction pour se soutenir. Vraiment effrayant car trop probable. Un objet cinématographique nécessaire car il nous met en garde
Dystopie que ce sinistre "Plan 75", premier "long" de la Japonaise Chie Hayakawa, distingué par une "mention spéciale" lors de l'attribution de la Caméra d'Or 2022 à Cannes ? Si peu en fait... car tellement crédible en projet à plus ou moins brève échéance dans l'archipel nippon ! Le prologue (sanglant) nous le rappelle : la conscience élevée de ne pas être un frein au développement collectif est une tradition ancestrale au "Pays du Soleil-Levant". L'euthanasie délibérée et accompagnée, comme version contemporaine (et "soft") du célèbre " hara-kiri - pour tout un chacun (avec une écrasante majorité d'ailleurs de candidates)... Pour nombre de vieillards (les "75 ans et plus"), à bout de forces et de ressources, "mourir dans la dignité" apparaît, même si le sujet n'est pas malade... une solution d'évidence personnelle, avec supplément d'utilité sociale !... Notons quespoiler: les contrats du "Plan" connaissant un franc succès, les autorités nippones de la fiction... sont annoncées comme réfléchissant à l'élargir, à un "Plan 65", accessible donc aux sexagénaires.... L'affaire est incarnée, mais le récit est narré et découpé avec l'impérieuse précision d'un documentaire. Film maîtrisé (style), mais quand même ultra glaçant - à éviter donc de visionner un jour de vraie déprime.
Un film critiquant le libéralisme et l'individualisme japonais que ce soit envers les jeunes mais surtout envers les personnes agées. Mais malheureusement le film ne fait que poser des problèmes et ne propose de solutions, la facilité est choisie. Ensuite le film s'avère assez superficiel, reste trop sobre et manque cruellement d'émotion. Les personnages auraient mérité plus d'approfondissement, on aurait aimé mieux les connaître, car ils se révèlent assez invisibles émotionnellement malgré leurs situations désespérés. Une oeuvre avec trop peu d'emprise et de force.
Plan 75 est un film qui se veut futuriste et qui nous montre un Japon obsédé par l’âge de sa population. Confronté à son vieillissement, l’île n’hésite pas à lancer un plan incitant les personnes âgées de plus de 75 ans à mettre fin à leurs jours. C’est une vraie critique d’un monde obsédé par la rentabilité qui nous est proposé. Mais beaucoup de longueurs, et peu d’émotions pour un rendu assez mitigé.
Un film de toute sensibilité, de toute beauté, sur le droit de mourir....De la science fiction ? Pas vraiment sûr, c'est tout proche au train où vont les choses.....UNe femme programme sa fin de vie auprès d'une société.....Elle se prépare donc aidée par une accompagnatrice aussi jeune que jolie... cela donne des moments attachants où l'on devine que ce dont ont besoin les "PLan 75" c'est peut être simplement de compagnie, de rompe leur solitude, d'où l''on arrive à un qui proquo....Il y a du "SOLEIL VERT" (Richard Fleischer 1975 ??? de mémoire) dans la démarche du film , donc quelque chose de sordide pour l'humanité....C'est donc un mélange de sordide et de tendresse auquel nous convie ce film qui laisse une empreinte chez le spectateur_Lambda, car tôt ou tard nous serons tous confronté au questionnement du film;..Le plus tard sera le mieux;...Je conseille vraiment sauf si vous n'avez pas le moral dans les chaussettes....
La trame est intéressante : lutter contre la surpopulation âgée en incitant les plus de 75 ans à adhérer à un programme d’euthanasie moyennant une prime de 700 euros. Si le debut fonctionne bien, petit à petit on se détache des protagonistes que ce soient les personnes âgées ou les jeunes avec lesquelles elles interagissent. Il y a quelque chose de trop froid trop clinique trop démonstratif pour emporter l’empathie voire même l’intérêt.
Plan 75 propose une réflexion très intéressante sur le vieillissement et la fin de vie. Il fait écho à l’actualité et peut ébranler certaines convictions. La réalisation est austère et le rythme lent. C’est un parti pris qui colle au message mais qui rend parfois le film agaçant, à la limite du soporifique.