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    Plan 75
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    Yves G.
    Yves G.

    1 454 abonnés 3 479 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 septembre 2022
    Pour lutter contre le vieillissement de sa population qui obère ses finances publiques, le Japon a mis en place un plan d’accompagnement à l’euthanasie dénommé "Plan 75" destiné – comme son nom l’indique – aux plus de soixante-quinze ans. Michi, une octogénaire, qui vient de perdre son emploi de femme de ménage dans un grand hôtel et dont le logement va être détruit sans espoir d’en retrouver un rapidement, se résout à y souscrire. Hiromi, un jeune cadre, a été embauché par l’organisation en charge du "Plan 75" et a la responsabilité de convaincre des retraités de signer ces contrats. Maria enfin est une Philippine, émigrée au Japon et travaillant au chevet des personnes âgées pour y économiser la somme nécessaire à l’opération de sa petite fille de cinq ans, atteinte d’une grave malformation cardiaque.

    "Plan 75" est un film glaçant et dérangeant qui évoque immanquablement "Soleil vert", le film d’anticipation américain avec Charlton Heston et Edward G. Robinson qui a marqué tant de spectateurs. "Soleil vert" était un film de science-fiction censé se dérouler à New York en 2022 (sic) dans une mégalopole écrasée par la chaleur, manquant d’eau et de nourriture.
    "Plan 75" est moins apocalyptique. Le Japon qui y est filmé ressemble à s’y méprendre au Japon d’aujourd’hui. Son eugénisme n’en est que d’autant plus crédible et d’autant plus effrayant.

    "Plan 75" est un film minimaliste, sans effets spéciaux tape-à-l’oeil, sans rebondissements renversants. Il se contente de raconter l’histoire de trois ou quatre personnages (aux trois évoqués dans mon résumé, il faut peut-être rajouter Yoko, une autre employée de l’organisation, chargée de l’accueil téléphonique, qui noue avec Michi une relation filiale) dont on anticipe qu’ils finiront par se rencontrer. Une de ses plus grandes qualités est de dévoiler très progressivement les grandes lignes de ce programme eugéniste sans verser pour autant dans l’horreur anthropophage de Soleil vert – où Charlton Heston finit par découvrir que les corps reconditionnés des morts servent à nourrir les vivants.

    Loin de tout artifice science-fictionnel, "Plan 75" pose frontalement la question de la place des personnes âgées – et des plus faibles – dans nos sociétés contemporaines. Il interroge notre capacité et notre disponibilité à leur faire une place. Elle représente une charge financièrement et surtout émotionnellement très lourde que la tentation est grande de déléguer à des institutions spécialisées et ségrégées et d’y employer des personnels immigrés (des Philippins au Japon).

    Si les sujets du vieillissement, de l’euthanasie et de l’eugénisme sont universels, ils ont au Japon un écho particulier. En raison d’abord du vieillissement de la population du pays, parmi les plus âgées au monde du fait d’une espérance de vie très élevée, d’une natalité faiblissante et d’une immigration cadenassée. En raison aussi d’un trait particulier de la psychologie japonaise où l’idée de peser sur les autres, d’être à leur charge est intolérable. Si bien qu’il est fréquent d’y voir des personnes âgées voire très âgées toujours en activité, employées à des tâches pourtant très usantes.

    Amateurs de feel-good movie, sexagénaires que la perspective de la retraite effraie, lecteurs de Cioran obsédés par la mort ou le suicide, passez votre chemin ! Ce film n’est pas pour vous !
    SUZY AND MEE
    SUZY AND MEE

    138 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 16 septembre 2022
    L'idée de départ est d'un romanesque incroyable : se faire payer pour débarrasser le plancher terrestre !
    A qui profiteront les 100 000 yens ...?
    Le futur défunt va-t-il s'ébrouer avec dans des loisirs variés ou bien en faire profiter un tiers nécessiteux...?
    On assiste aux prémisses de plusieurs histoires et l'on s'attend à un entrelacs subtil ... un film choral asiatique en quelque sorte qui mélangerait et réunirait dans une apothéose émotionnelle pauvres et riches, jeunes et vieux, parents et enfants ...
    Hé bien non!
    Rien de subtil ou d'élaboré ici... quelques histoires commencent, s'étiolent et ne s'étoffent jamais...
    Rien ne prend vie si ce n'est un monumental ennui! On étouffe un bâillement et on rentre chez soi. Quel gâchis !
    Daniele
    Daniele

    14 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2022
    Film sobre et terrifiant.
    Me viennent à l'esprit ces hypothèses :
    Et si c'étaient des gens touchant le RSA, des allocations pour handicap, des blessés au travail, qui étaient visés par le plan d'économie ?
    Et si c'étaient nos proches âgés à nous ?
    Et si le plan 75 devenait une obligation morale pour les faibles jugés improductifs ( à tort du reste) et surveillée par les relais multiples du pouvoir?
    Et si au contraire l'économie réelle et la civilisation gagnaient à prendre en charge toutes les questions liées entre autres au grand âge ?
    Napoléon
    Napoléon

    140 abonnés 1 563 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 septembre 2022
    Un film critiquant le libéralisme et l'individualisme japonais que ce soit envers les jeunes mais surtout envers les personnes agées. Mais malheureusement le film ne fait que poser des problèmes et ne propose de solutions, la facilité est choisie. Ensuite le film s'avère assez superficiel, reste trop sobre et manque cruellement d'émotion. Les personnages auraient mérité plus d'approfondissement, on aurait aimé mieux les connaître, car ils se révèlent assez invisibles émotionnellement malgré leurs situations désespérés. Une oeuvre avec trop peu d'emprise et de force.
    traversay1
    traversay1

    3 552 abonnés 4 842 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 septembre 2022
    Qui se souvient de L'âge de cristal (1976) dont le thème était le même que celui de Plan 75 mais avec un traitement de SF, assez efficace d'ailleurs, très différent de celui du premier long-métrage de Chie Hayakawa ? La réalisatrice japonaise, dans le contexte actuel du vieillissement de la population dans l'archipel et de la disparition du lien intergénérationnel, a tenu à ce que son film soit le plus réaliste et le plus crédible possible et, de ce point de vue, elle a parfaitement réussi, avec une mise en scène glacée qui ne laisse béer que quelques rares moments de tendresse. Le programme mortel dont il est question, administré de manière douce par des employés dociles est d'autant plus terrifiant qu'il s'accompagne de "détails" subtilement distillés spoiler: (la récupération des ossements
    ) et atroces. Malgré ses qualités, le film reste cependant bloqué sur un rythme languissant qui fait regretter qu'il ne soit pas davantage resserré et partant, plus percutant. Autre élément un peu en sa défaveur : son côté choral, qui part de bonnes intentions, mais qui disperse nettement l'attention, avec au moins un personnage en trop, alors qu'en se focalisant sur sa principale protagoniste, la vieille dame obligée de travailler encore à 78 ans (un état de fait de plus en plus fréquent au Japon), le film aurait gagné en humanité et en émotion. Ceci dit, Plan 75 offre la voie à une réflexion profonde pour toutes les démocraties confrontées au sujet du vieillissement de leur population. En espérant évidemment qu'aucun État n'adopte les mesures décrites dans le film.
    tixou0
    tixou0

    694 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 septembre 2022
    Dystopie que ce sinistre "Plan 75", premier "long" de la Japonaise Chie Hayakawa, distingué par une "mention spéciale" lors de l'attribution de la Caméra d'Or 2022 à Cannes ? Si peu en fait... car tellement crédible en projet à plus ou moins brève échéance dans l'archipel nippon ! Le prologue (sanglant) nous le rappelle : la conscience élevée de ne pas être un frein au développement collectif est une tradition ancestrale au "Pays du Soleil-Levant". L'euthanasie délibérée et accompagnée, comme version contemporaine (et "soft") du célèbre " hara-kiri - pour tout un chacun (avec une écrasante majorité d'ailleurs de candidates)... Pour nombre de vieillards (les "75 ans et plus"), à bout de forces et de ressources, "mourir dans la dignité" apparaît, même si le sujet n'est pas malade... une solution d'évidence personnelle, avec supplément d'utilité sociale !... Notons que spoiler: les contrats du "Plan" connaissant un franc succès, les autorités nippones de la fiction... sont annoncées comme réfléchissant à l'élargir, à un "Plan 65", accessible donc aux sexagénaires....
    L'affaire est incarnée, mais le récit est narré et découpé avec l'impérieuse précision d'un documentaire.
    Film maîtrisé (style), mais quand même ultra glaçant - à éviter donc de visionner un jour de vraie déprime.
    Maperrinx
    Maperrinx

    21 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2022
    Quel que soit votre rapport à la mort, ce film vous secouera. Il traite le sujet d'un point de vue societal, déclin des populations, difficulté de se loger et solitude du 3ème âge, mais aussi du point de vue individuel de tous les acteurs concernés, soignants et famille y compris. Il fait froid dans le dos, et donne parfois la nausée. La qualité des acteurs et de la photographie y sont pour beaucoup. De plus il s'agit d'un regard féroce sur le Japon, se froideur, sa logique, avec notamment une allusion voilée à la mafia des entreprises de traitement des déchets. Heureusement les individus, eux et nous peuvent se sauver par leur conscience existentielle.
    Florencia G.
    Florencia G.

    37 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 septembre 2022
    Un film d'anticipation aussi sensible que poignant. Un récit nécessaire, incarné par une Chieko Baisho en état de grâce.
    HASTENEP
    HASTENEP

    11 abonnés 63 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 septembre 2022
    Un film d'anticipation très subtil ( hormis la première scéne inutilement violente ) . Les relations humaines entre "seniors" sont délicates et profondes à la fois. L'évolution des personnages "jeunes" est magnifique.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 170 abonnés 7 493 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 15 septembre 2022
    Dans un futur proche au Japon, le gouvernement estime qu’à partir d’un certain âge, les séniors deviennent une charge inutile pour la société. Pour y remédier, ils mettent en place le programme « Plan 75 » visant à accompagner aussi bien sur le plan logistique que financier, les séniors qui souhaiteraient mettre fin à leurs jours…

    Pour son premier long-métrage, la réalisatrice adapte en version longue son court-métrage éponyme (qui figurait dans l’anthologie de 5 courts-métrages) Anticipation Japon (2018). Une œuvre chorale où l’on suit le quotidien de 3 protagonistes (un recruteur pour le programme lancé par le gouvernement, une candidate et une aide-soignante) confronté bien malgré-eux à quelque chose qui les dépasse.

    Plan 75 (2022) est un film d’anticipation qui évite le pathos et aborde un sujet au combien délicat avec beaucoup de retenu et de délicatesse, peut-être un peu trop tant le résultat frôle l’encéphalogramme plat. Des dialogues avec parcimonie et une mise en scène contemplative, le film aurait gagné à être condensé plutôt que de prendre ses aises et frôler les 120 minutes.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    227 abonnés 973 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 septembre 2022
    Plan 75 est un film qui se veut futuriste et qui nous montre un Japon obsédé par l’âge de sa population. Confronté à son vieillissement, l’île n’hésite pas à lancer un plan incitant les personnes âgées de plus de 75 ans à mettre fin à leurs jours. C’est une vraie critique d’un monde obsédé par la rentabilité qui nous est proposé. Mais beaucoup de longueurs, et peu d’émotions pour un rendu assez mitigé.
    Air Ic
    Air Ic

    10 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2022
    Film vu juste après Rodeo, en comparaison on pourrait parler de chef-d’œuvre, mais restons modérés…
    Très bon film donc, superbe réalisation, acteurs poignants.
    Certes quelques longueurs mais elles ne m’ont nullement gêné.
    sebou36
    sebou36

    69 abonnés 381 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 septembre 2022
    Un film sur le mal de la vieillesse , assez rarement traité au cinéma pour être remarqué, sinon remarquable. L'angle du réalisme et de la compassion est intéressant car il permet une immersion totale dans l'intrigue. Après avoir dit cela, la lenteur du rythme et le manque de glamour du sujet abordé peuvent rebuter les moins aguerris d'entre nous.
    Pascal F.
    Pascal F.

    26 abonnés 68 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2022
    Ce premier film de cette jeune rélisatrice laisse présager une belle carrière. Aborder des sujets aussi tabou que l'euthanasie, la solitude des personnes agées, et le regard de cette société sur le veillissement de sa population sans fausses, notes bravo. Jamais le film tombe dans le misérabilisme, la dignité des personnes, si bien interprété par les actrices et acteurs nous permet de traverser cette histoire au mieux.
    Cinememories
    Cinememories

    480 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 juin 2022
    La Japon trône depuis plusieurs années sur le taux de la population la plus âgée au monde. Cette problématique, Chie Hayakawa souhaite la développer, plus encore que dans le segment du même nom des courts-métrages qu’elle a présenté quatre ans plus tôt : « Jû-nen: Ten Years Japan ». Soucieuse de l’avenir son pays, elle articule son récit autour d’un visage familier et toujours lié à des traumatismes du présent pour convoquer ce qu’il y aurait de plus légal, afin de remédier à la vieillesse en hausse. Il s’agit de l’assistance médicalisée pour une fin de vie programmée. L’euthanasie, pour faire court. Une fois passé l’âge des 75 ans, on devient éligible à ce programme d’accompagnement, qui cherche pourtant à cacher les dégâts sous un tapis.

    Cette fiction manœuvre avec une sensibilité et sincérité, à l’exception d’une scène d’ouverture un peu trop tape à l’œil, histoire de déterrer une anecdote locale, au lieu de rester cohérent avec la forme que prendra le reste de l’intrigue. Une certaine radicalité s’en dégage, mais la subtilité n’est pas toujours maîtrisée, faute d’une mise en scène qui explore l’inertie d’une population âgée à l’arrêt et à contre-courant de pensées lobbyistes et capitalistes. Le côté statique n’est pas à déplaire et justifie d’ailleurs une grande partie du discours, mais ce procédé possède ses limites dans la réaction émotionnelle qu’attend la cinéaste japonaise. Quelques maladresses inhérentes aux premiers films sont présentes et peuvent potentiellement alourdir le propos. On pensera notamment à la jeune génération, celle qui est active, mais qui cumule pourtant des enjeux humains tout aussi importants. Ces derniers manquent de consistance, contrairement au silence qui capitalise une bonne partie de l’intrigue, où la réflexion s’annonce plus lourde à encaisser, dans l’espoir de nous atteindre.

    La mort est une fatalité qui lie les protagonistes, qu’ils soient âgés ou non. Mais ce pourcentage de la population, qui entrave l’économie pourrait bien devenir un business fleurissant, où les plus jeunes seront employés à pousser ces vieux vers la sortie définitive. C’est ainsi que le système est vu et capturé par la réalisatrice, qui a l’intelligence de soumettre la caricature à son positionnement politique. Les concernés n’ont plus les avantages ni le confort d’une vie où l’on se tue à la tâche. Michi (Chieko Baisho) en est bénéficiaire, mais contre une modeste somme d’argent, cela ne va pas lui racheter une famille. La solitude est déjà la première étape qui manifeste le destin tragique de ces personnes. Mais la légitimité de leur départ est vendue comme un sacrifice bénéfique, où il s’agirait d’une forme de transmission et d’encouragement pour la dernière génération ou les sans-abris, qui piétinent également au quotidien.

    Ce projet fait souvent face à ses contradictions, mais ne dément jamais ses propos ou son efficacité, ce qui donne des sueurs froides, sachant qu’il y a peu d’intérêt à différencier la vie humaine d’une marchandise quelconque. Hayakawa continue d’interroger le spectateur, habile par son regard et son sens de la déduction, mais ce « Plan 75 » s’adresse pourtant à tout le monde dans le fond. Hiromu (Hayato Isomura) est un employé qui vend ce service, Yoko (Yumi Kawai) en est la guide, tandis que Maria (Stefanie Arianne) ramasse les miettes. Pourtant, ceux-ci révèlent des failles, car ils sont tout simplement humains, émotifs et loin d’être aussi superficiel qu’un programme qui ne cherche qu’à enterrer des vieillards et leur mémoire avec. Il reste un message d’espoir qu’on ne peut éviter et qui laissera quelques éclaircies dans un paysage bien sinistre, où l’humanité s’éteint à petit feu.
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