Rob Cohen signe là un film qui restera comme le symbole d’un amour de la personnalisation automobile, sans pour autant que le film en lui-même, soit un exemple cinématographique d’importance. J’entends par là que The Fast and Furious est un film d’initié, satisfaisant du point de vue du sujet qu’il développe mais peu encourageant de par son pur traitement cinématographique. Un film à la mode donc, qui donnera naissance, de par la popularité du Tuning auto et de Vin Diesel, même si celui-ci s’esquive sur les deux opus suivant, à une franchise lucrative et toujours dans l’aire du temps. Une franchise qui d’ailleurs, contrairement aux coutumes, semble s’améliorer au fil du temps. Oui, ici, les débuts sont laborieux. Si l’on peine concrètement à s’attacher aux personnages, peu charismatiques, l’on se consolera pourtant avec une vision de l’automobile personnalisée et inventive, le Tuning.
The Fast and Furious de Rob Cohen prend aussi malheureusement souvent des allures de clips vidéo, lisse comme une marre, d’avantage lors d’une première partie sans réelles convictions qui verra débarquer le premier rodéo urbain, filmé sans la moindre inspiration, pire encore, avec les pieds et assorti d’effets visuels cradingues. L’on notera aussi une présence accrue de la bande musicale, assourdissante et tuant dans l’œuf quelques scènes qui aurait eu la possibilité d’être meilleur. Tout s’améliore un tantinet par la suite, lorsque l’on entre concrètement dans le vif du sujet. Oui, outre les rodéos routiers, c’est vers les activités parallèles de Dom Torreto que l’on se concentre, du côté de l’intrigue purement policière en somme. Là c’est plus satisfaisant, sans pour autant que Cohen transcende une intrigue relativement plate, qui aura là encore, le bénéfice du fun et de la vitesse.
Bref, les amoureux de moteurs aimeront sûrement, les autres nettement moins. Pour ma part, si les bagnoles prennent une place prépondérante dans mes centres d’intérêt, elles n’esquivent pas ici la maigreur cinématographique, le cinéma étant sans doute mon centre d’intérêt premier. En somme, le film est une pâle intrigue policière surfant sur la vague du Tuning, un effet de mode qui sauve le film de l’anonymat. Pour ne pas exclusivement cracher dans la soupe et pour y voir du positif, disons tout de même que certaines séquences sont agréable à l’œil, du sprint final entre la japonaise suréquipée et la Muscle Car US débridée en passant par une bonne partie de la dernière attaque d’un poids lourd, Rob Cohen remplit son contrat en assurant le show. Non pas que le film soit si spectaculaire que ça, mais les apparences sont sauves et le divertissement plus ou moins assuré.
L’on note par ailleurs qu’ici les principaux protagonistes de la franchise sont réunis, Vin Diesel, la réelle star devant un Paul Walker tout timide, fait office de catalyseur au casting et son éviction momentanée sur les deux suites de ce film en fera souffrir la franchise, financièrement parlant. En revanche, le personnage de Brian, Paul Walker, en profitera pour prendre du galon, pour s’appliquer d’avantage à donner de la substance à son personnage. Cela donnant lieu à des opus d’aujourd’hui, plus percutant. Enfin, ici c’est un début, et il faut bien commencer par quelque chose. Dommage simplement que Cohen ait prit le parti d’en faire un film de mode, un film emplit d’image bonne à illustrer des clips Hip Hop US. 10/20