Le premier long métrage de Virginie Sauveur évoque un scandale, celui provoqué par la levée du corps d'un prêtre qui se révèle être une femme. Librement adapté du roman "Des femmes en noir", d'Anne-Isabelle Lacassagne, ce film serpente dans les couloirs dune institution par certains aspects secrète, l'Église.
Que dire de ce film si ce n'est que j'ai eu une très bonne surprise en le visionnant. D'abord, il s'agit d'une histoire originale, peu traitée au cinéma, un film conduit comme une enquête, menée à travers les dédales d'un pouvoir resté puissant. Ensuite, c'est un film superbement mis en images et interprété par un casting très à son œuvre, Karin Viard en tête, convaincante dans le rôle de cette femme, dont on découvre, au fil de l'histoire, les propres secrets. François Berléand est lui aussi très à son aise dans le rôle de l'évêque et les seconds rôles sont tout aussi excellents, notamment le jeune Maxime Bergeron, qui joue Thomas, le fils de l'héroïne et qui se révèle prometteur dans le rôle tourmenté de cet ado à la recherche d'un père dont sa mère refuse de lui dévoiler l'identité.
Et puis, l'air de rien, ce film pose de sérieuses questions de fond au sujet de l'Eglise catholique, sur l'ordination des femmes prêtres ou encore le mariage des prêtres. Le Chrétien que je suis est favorable à cette évolution de l'Eglise, qui doit s'inscrire dans son époque, comme l'ont fait d'autres religieux, surtout à une époque où les vocations sont en baisse.
En bref, c'est un film dont l'histoire est tenue de bout en bout, au ton convaincant et bien servi par des acteurs et une réalisation impeccables et dont vous ne sortirez pas sans vous poser quelques questions et sans vous dire que vous avez assistez là à une belle réussite du cinéma français.