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traversay1
3 645 abonnés
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4,0
Publiée le 20 juillet 2022
Certes, beaucoup d'ingrédients habituels du cinéma roumain sont présents dans Dédales, dont de longs plans-séquences et des conversations très nourries, mais le film est cette fois un véritable thriller, avec une vraie cassure en son milieu et des péripéties qui tentent de constamment apporter des éléments nouveaux et inattendus. Au programme : une jeune novice qui sort du couvent et se dirige vers l'hôpital, un chauffeur de taxi et, plus tard, un enquêteur de la police, particulièrement acharné à faire avouer le suspect d'un viol et d'un meurtre. Sans oublier de dénoncer les tares de la société roumaine, le film est donc orienté vers le suspense, se permettant même de piéger le spectateur, avec une scène qui n'existe que dans l'esprit de l'un des trois personnages principaux. Bogdan George Apetri, qui en est à son troisième long-métrage, maîtrise parfaitement son affaire et l'imprévisibilité de son scénario est l'un de ses principaux atouts. Un autre est son interprétation, que ce soit celle du flic (Emanuel Parvu) ou surtout celle de la sœur, avec la lumineuse Iona Bugarin, une actrice de 25 ans déjà présente et éblouissante dans Mia misses her revenge, un long-métrage qui reste encore inédit dans les salles françaises. Il est à espérer que Miracle ne soit pas confiné aux festivals internationaux car il est susceptible de plaire à un public plus large que celui des fans réguliers du cinéma roumain.
Un film intrigant, d'une virtuosité implacable avec des comédien(ne)s éblouissants. L'intrigue labyrinthique se dévoile au fil de longs plans-séquences au Steadicam. Ce style d'écriture amène une tension sourde et parfois un malaise qui vont culminer dans une scène de viol traitée fort pudiquement, ce qui la rend encore plus insoutenable. Ce style d'écriture n'est pas sans beaucoup de virtuosité et de maîtrise, avec parfois aussi hélas des "tunnels" inhérents aux plans-séquences. J'ai passé presque toute ma vie professionnelle à faire flotter des caméras, et je peux témoigner que le Steadicam est ici consubstanciel à l'intrigue, et qu'il la magnifie, avec une exécution presque toujours parfaite. L'univers de cette novice angoissée (subtilement interprétée par Iona Bugarin) glisse peu à peu vers le drame. La quête obsessionnelle du flic responsable de l'enquête dévoile peu à peu des bribes de sa propre vérité. Les seconds rôles sont tous fascinants, le taxi violeur en premier lieu. Fellini aurait pu le caster. Je me suis régalé à voir l'inspecteur principal s'en prendre à un collègue bigot et fataliste. Tout respire l'authenticité, rien n'est factice. On notera aussi l'obstétricienne éminemment sexy avec son regard envoutant et toute une galerie de personnages extrêmement bien croqués, comme les religieuses qui ne veulent pas de vagues. Au final ce film reste fascinant, bien qu'il souffre parfois de longueurs fort supportables tant la tension dramatique ne faiblit vraiment jamais.Certains n'aimeront pas la fin traitée de manière onirique, mais avec une subtilité constante.
Bogdan George Apetri recherche avant tout la simplicité pure dans son travail, ce qui est aussi la chose la plus difficile à atteindre Le réalisateur a mis au milieu de son film une séquence charnière et controversée : « Je voudrais rappeler d’abord que cette scène est à la base de l’arc narratif du récit. Sans elle, il n’y a pas d’histoire, pas de péripéties à construire après un élément déclencheur, pas de film. Retirez cette scène, et vous vous retrouvez sans œuvre. La vérité est l’un des thèmes centraux de Dédales Bogdan George Apetri a choisi de favoriser des scènes longues pour faire ressentir le passage du temps aux spectateurs Le réalisateur envisage Dédales comme faisant partie d’une trilogie se déroulant entièrement dans son village du nord de la Roumanie Dédales constitue le 2ème volet d’une trilogie, précédé par Unidentified. Le casting et le tournage de ces deux longs-métrages ont eu lieu simultanément Bogdan George Apetri partage sa vie entre New York, où il vit, produit et enseigne la mise en scène à l’université Columbia, et la Roumanie, où il réalise ses films
Très bon film. Suffocant, poignant, sombre. Une scène totalement insoutenable qui obsède jusqu'à la fin du film. On se met à la place de ce policier qui n'a de cesse d'éclaircir cette affaire et qui en fait, on comprend pourquoi plus tard, une affaire personnelle.Film à voir, mais en se préparant à être le témoin d'une scène très dure, qui donne la nausée, devant laquelle on se sent totalement impuissant. L'effet est certes réussi mais à quel prix!
Une première partie longue, où on n'apprend rien puisqu'on devine aisément le pourquoi d'un tel voyage. Un pseudo-twist donc qui scinde le film en deux. Une première partie longue, trop longue, mais qui instaure un climax malsain, tant tous les hommes, même honnêtes, semblent capables du pire à tout moment. Une atmosphère d'insécurité pour la demoiselle s'impose alors au spectateur. C'est la bonne idée du film. La seconde partie se focalise sur l'enquête mené par un inspecteur qui semble parti pris et particulièrement obnubilé par elle. Mais on se demande bien pourquoi une enquête somme toute banale imprègne autant le quotidien du policier ?! Par là même vu le déroulement des faits, on se demande pourquoi jamais on ne parle d'ADN ?!... Etc... On peut aussi déblatérer des questions existentielles pseudo-philosophies et/ou religieuses mais alors le film sous-exploite beaucoup trop ce chemin et n'est donc pas probante. En conclusion, un thriller qu'on aimerait adoré mais qui reste trop en surface, comme des promesses non tenues, mais heureusement, il y aussi une jolie mise en scène, des acteurs solides, et un climax assez envoûtant qui fonctionne bien. Note généreuse. Site : Selenie
Perplexe. Ce scénario est classé dans le genre policier. Qui dit policier dit enquête, investigations. Le problème c’est qu’ici il n’y a rien à élucider pour le spectateur puisque ce dernier a vu la scène de crime et son coupable. Il n’y aura donc plus qu’à accompagner un enquêteur pour qu’il puisse confondre le suspect qu’il a déjà sous la main (sans qu’on ne sache trop pourquoi et comment à moins que quelque chose m’ait échappé). J’imaginais plutôt un thriller, ce qui n’est jamais pour me déplaire. Dans les dédales (c’est le titre) des personnages et de leur destin, un possible lien caché entre tous les protagonistes. De quoi tenir en haleine et rester attentif. Mais... Je ne peux même pas vous dire que vous verrez bien puisqu'il n'y aura rien à voir de ce côté-là. Deux heures, ce n’est pas tellement plus long qu’un film standard mais à force d’attendre un rebondissement, ça en devient long et lassant. Au générique de fin, l’impression que ça avait duré bien plus longtemps que ça !
Cristina, une jeune novice, quitte son monastère en taxi pour une consultation à l’hôpital.
Il est difficile d’en dire plus de "Dédales", un film qui est entièrement construit sur l’accumulation de coups de théâtre qui donnent à l’action, à chaque fois, un tour nouveau et surprenant.
Son affiche est détestable qui campe certes ses deux principaux personnages mais qui les fige dans une posture réductrice. Cristina y a l’air d’être une islamiste sur le point de commettre un attentat suicide, tandis que Marius contemple son arme avec un regard vide. Son affiche laisse également entendre que "Dédales" serait un polar. Or, il s’éloigne des canons du genre – et sa sélection au festival "Reims Polar" est d’ailleurs sujette à caution. Qui irait le voir en imaginant une énigme policière et sa patiente résolution serait vivement déçu.
Qui irait le voir sur la base de son pitch comme une dénonciation implacable des infâmes secrets qui gangrènent l’Eglise orthodoxe roumaine serait également déçu. Pour cela, mieux vaut voir ou revoir le film si âpre de Cristian Mugiu "Au-delà des collines".
Ni polar, ni film à thèse, qu’est donc "Dédales" ? Un film difficile à présenter, difficile à résumer, difficile à critiquer. Sa forme est peut-être aussi importante que son fond. Et elle est exigeante sinon rébarbative : "Dédales" est construit en longs plans-séquence. Le premier, le seul dont on se sent autorisé à parler, se déroule dans le taxi qui conduit Cristina de son couvent à l’hôpital. Il dévoile très progressivement son histoire et les motifs, qu’on devine vite, de sa sortie. Ce plan là se reproduira trois fois, quasiment au même endroit, presque dans la même configuration. On n’en dira pas plus.
"Dédales" se conclut par un plan séquence magistral filmé à 360°, avec lequel le réalisateur joue avec nos nerfs et avec la chronologie. On en sort sidéré…. avant l’ultime image du film qui achève de nous figer.
C’est une réalisation de Bogdan George Apetri. Le roumain envisage Dédales comme faisant partie d’une trilogie se déroulant entièrement dans son village du nord de la Roumanie. Le premier étant Unidentified.
La Roumanie est un pays européen, mais dont finalement, nous connaissons peut. À l’image de Bad Luck Banging or Loony Porn, ce drame va explorer la société de cette ancienne république soviétique. Les sujets abordés vont être nombreux mais explorés de façon beaucoup trop rapide.
Dédales regorge de thématique pourtant pertinente. On va nous parler du rapport avec la religion, la vision de la femme dans cette société qui n'est pas encore passée à l'occidental ainsi que les violences envers elles. La première partie va en être le condensé. Malheureusement, ils ne sont vraiment pas assez poussés. À chaque fois qu'on en aborde un, cela dure une poignée de minutes puis on passe à autre chose comme si de rien n'était. De plus, le rythme est tout ce qu'il y a de plus long. Ce n'est pas tout de choisir des bons thèmes encore, faut-il les exploiter convenablement. Le choix de Bogdan George Apetri de favoriser des scènes longues n’est pas des plus appropriés.
La seconde partie va en être tout un symbole. Elle va commencer par une séquence charnière traumatisante. Au lieu de continuer sur cette voie en explorant les douleurs de la femme ou les vices de l'agresseur, Dédale va prendre un autre chemin. Il va se plonger dans l'exploration de l'histoire “amoureuse” de cette femme. On va dériver sur celle de son amant qui n'est pas plus intéressante. Le scénario nuit à la bonne exploitation des points les plus pertinents.
Ioana Bugarin est vraiment très bien dans ce rôle. Elle est pleine de mystère. Son agresseur va être glaçant. Sous ses airs innocents, Cezar Antal joue à merveille le symbole du prédateur. Finalement, il n'y a qu'Emanuel Parvu qui est mauvais dans la peau de l’inspecteur. Il en fait beaucoup trop.
"Miracol" est un film en deux parties avec une première sur une novice inquiète qui quitte son couvent pour aller en ville et la deuxième sur un inspecteur qui enquête sur une affaire qu'il semble un peu trop prendre à cœur. Il y a une sorte de passage de témoin entre les deux avec une scène particulièrement glaçante même si rien n'est montré. On a dans un premier temps, un sentiment d'insécurité qui est parfaitement installé avant par la suite les méthodes peu orthodoxes de cet homme qui semble au-dessus des lois. "Miracol" ne donne quasiment pas de réponses, mais il en amène pas mal. spoiler: Pourquoi l'ADN n'est jamais évoqué alors qu'ils ont le bon suspect entre les mains et qu'il semble quasiment impossible qu'il soit reparti sans laisser de traces. Qu'est-ce qui relie réellement Cristina et Marius ? Pour autant, ce n'est pas un film frustrant, car tout cela est compensé par une ambiance aussi oppressante que crue et une interprétation solide du casting. Bref, c'est pas mal.
Cristina est une novice de 19ans (elle se prépare à la vie religieuse) qui quitte en cachette son monastère pour se rendre en ville. Sur le chemin du retour, elle ne parviendra jamais à rejoindre les religieuses qui l’héberge. Marius, l’inspecteur en charge de l’enquête est déterminé à résoudre cette affaire, sauf que cela tourne vite à l’obsession…
Le cinéaste roumain Bogdan George Apetri réalise ici un polar à la mise en scène soignée où pendant près de deux heures, le réalisateur prend son temps pour instaurer son histoire, pour mettre en scènes ses personnages, pour les filmer et nous raconter son histoire. Un fait divers sordide qui va être le point d’orgue de ce polar noir brillamment mis en scène (les plans-séquence circulaires, les plans symétriques ou encore l’absence de dialogue où seul le vent dans les feuillages vient étouffer les cris de la victime). Le réalisateur privilégie le hors champs (ces derniers ont toute leur importance) et vient nous rappeler à quel point les apparences peuvent être trompeuses.
Si la mise en scène bluffe par tant de virtuosité, la distribution n’est pas en reste, les acteurs y sont impressionnants de justesse, que ce soit la jeune Ioana Bugarin ou Emanuel Parvu qui incarne l’inspecteur jusqu’au-boutiste. Remarquable de bout en bout, une enquête criminelle comme on en voit peu.
Dédales c’est avant tout un scénario qui sème des indices dans une première partie confuse, apparemment sans logique et sans enjeu. La 2ème partie apporte la lumière avec une subtilité gratifiante pour le spectateur attentif. La forme est basique, comme pour ne pas nous détourner de l’essentiel : l’intrigue, les personnages. Cela reste tout de même un peu austère, sans parler de la barrière de la langue.
Dédales se présente comme un polar classique en trois parties. La 1ere nous expose un crime, tandis que la 2e est dédiée à l'enquête et la 3e à une conclusion. La particularité réside ici dans l'utilisation systématique (ou presque) du plan séquence. Au delà de la prouesse technique, on comprend mal la raison pour laquelle le réalisateur use autant de ce type de mise en scène. Ce dernier évoque sa volonté de faire ressentir le temps long... et on peut dire que c'est réussi. Dédales en devient donc un polar particulièrement ennuyeux, dans la mesure où ce "temps long" n'est pas mis à profit d'une ambiance ou d'une atmosphère captivante (à l'instar d'un film noir ou d'un polar paranoïaque par exemple). Si on ajoute un "twist" attendu, et un personnage d'enquêteur au bord de la caricature, il ne reste plus grand chose à sauver du film
Une novice quitte en fraude son couvent pour une destination encore inconnue. Dans le taxi qui la conduit , le chauffeur et son passager s’intéressent à elle . Mais on devine vite qu’elle raconte ce qu’elle veut et biaise comme elle l’entend. C’est tout à fait la démarche de Bogdan George Apetri qui à plusieurs reprises suspend son récit au beau milieu d’une scène dont on ne comprend jamais la raison du pourquoi. Si cette conduite scénaristique peut s’apparenter à un style , elle n’en demeure pas moins réductrice d’un propos qui laisse au suspense sa part d’ombre et d’interrogations. « Dédales » qui porte donc bien son titre est parsemé de ces énigmes qui laissent aux protagonistes le soin de deviser à leur manière, sans trop éclairer leur personnalité, leur quotidien. Même le flic qui enquête sur un viol n'échappe pas à la formule, obsessionnel à fond, mais sans dessiner les contours de sa réflexion.. Labyrinthique, elle apporte encore un peu plus à la confusion. S’il faut ainsi se perdre … Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Cristina quitte le couvent où elle est hébergée depuis environ un mois pour se rendre à un rendez-vous gynécologique pour avorter (ou pas?). Malgré un scénario intéressant, ce thriller se résume souvent à de longues et peu intéressantes discussions dans deux taxis respectifs. Après la scène choc du film, sans en dire trop, le cinéaste s'enferme trop dans la quête de vérité maladive du policier, donnant lieu à des scènes risibles pour aboutir à un dénouement qui m'a laissé sur ma faim. Un peu comme l'ensemble du film d'ailleurs qui ne m'a pas donner envie de me pencher plus que ça sur la trilogie.
J'aurais adoré aimer ce film. Mais l'addition de longs plans séquence finissent par épuiser le peu d'intérêt qu'on pouvait porter à cette enquête qui se révèle finalement assez peu passionnante. À réserver aux amateurs de cinéma immobile.