Alors, quand c'est 20 ans d'écart, on fond comme des glaces au soleil (parce que, quand même, ils sont trop mimi, Pierre Niney et Virginie Efira), mais quand c'est dix piges de plus, rien ne va plus ? On pose philosophiquement la question (en n'ayant pas pour but d'y répondre, mais seulement d'y réfléchir) : tant qu'il n'y a pas de lien du sang, et que les deux partis sont consentants et majeurs (le jeune homme a 17 ans, et est déjà éveillé sexuellement, on ne peut pas dire qu'il ne comprend pas ce qu'il fait), où placer la limite de l'illégalité, de l'immoralité, de la relation ? L’Été dernier, de Catherine Breillat, ne sait lui-même pas répondre à cela, ni se positionner sur son propre discours, alors on sera bien en peine de le faire à sa place. On tique dès le départ sur la sexualisation des personnages qui arrive trop tôt, et n'est pas vraiment pertinente pour nous, spectateur : beaucoup de plans ciblés sur les parties érogènes (torse nu mouillé, fesses en maillot de bain, etc...), qui nous donnent plutôt l'impression que les personnages nous draguent nous, spectateurs, ce qui est assez gênant (notamment quand on n'a plus l'âge d'être attiré par un ado). On n'est pas plus convaincu des jeux d'acteurs mollassons, des répliques ampoulées qui n'ont rien de réel (on se croirait dans une pièce de théâtre datée), des rebondissements de l'intrigue qui ne
condamnent finalement pas
la relation (la belle-mère continue de tromper son mari - pauvre bonne poire - avec son beau-fils, et semble heureuse, alors qu'elle vient de frôler l'explosion de cette famille avec au milieu deux gamines adoptées qui n'ont rien demandé non plus... C'est une morale puante, non ?). On ajoutera que le métier-même de cette dame (avocate des enfants) veut nous dire que "personne, même avec un grand bagage intellectuel de la loi et de la morale, n'est à l'abri d'une pulsion", mais pour nous, encore une fois en regard de cette fin qui est conciliante avec la relation sexuelle adulte-mineur, ajoute à l'immoralité. Pour notre part, on a fini le film un peu gêné, d'avoir assisté à des plans érotiques sur un garçon qui manquent de finesse, d'avoir vu un vaudeville bobo (dans la forme théâtreuse), d'avoir surtout un manque criant de morale à la fin du film (on a vraiment pitié pour les fillettes et le père, alors que le dernier plan est
cette mère heureuse
...). On pense surtout qu'on a de la chance que le gamin a 17 ans dans l'histoire, on ne sait pas bien l'image que cela donne, dans la globalité, des relations adulte-mineur...