Une jolie fable futuriste dans toute sa modestie, bien menée et bien jouée, où le recours aux manipulations génétiques a pourri la Terre, un peu comme la sur-utilisation d'effets spéciaux peut polluer un blockbuster.
Ici ce n'est pas le cas, les images de synthèse sont subtiles, poétiques, elles n'encombrent pas l'histoire, mais lui donnent corps.
Très belle photographie, de bonnes idées, pas toutes très originales, mais certaines si ! Comme ces femmes pèlerins, zombies écumant la Terre, dans on ne sait quel but.
Très bons acteurs. La jeune Raffiella Chapman, en Vesper, est vraiment juste, et touchante. Le personnage de l'oncle est complexe, et bien interprété par Eddie Marsan.
Ça manque un peu d'action, mais ce n'est pas l'objet du film. Ça manque un peu d'explication, mais là encore, ça participe à la poésie.
J'ai cru décrocher sur l'avant-dernière scène, un peu lourde, la police de la citadelle rappelant la police d'Equilibrium, avec leur casque de moto et leur costume simpliste. Mais encore une fois, les réalités d'un maigre budget s'effacent subtilement, en clair-obscur un petit détail viendra donner corps à ces policiers, pas si insipides que cela.
Le final est très intéressant, et résume bien le projet : place à l'imagination et à l'interprétation personnelle. Ou comment faire un beau film sans trop de moyen, sans courir les boulevards hollywoodiens et sans prendre le spectateur par la main.
PS : Si vous avez aimé Vesper, vous adorerez "Io".