Trois actrices au sommet de leur talent, un réalisateur distillant chaque émotion à l'aide d'une histoire boulversante, The Hours est l'un de ces films qui reste longtemps dans l'esprit, qui nous plonge dans une mélancolie, une émotion impalpable. La quête du bonheur, la perte de soi, tous ces thèmes se retrouvent dans trois époques, trois portraits, un seul sentiment. La vie, son absence, le temps qui passe ; ce film est une pure merveille. Des acteurs sublissimes : Nicole Kidman méconnaissable, d'une intensité folle dans son jeu, Julianne Moore boulversante en mère abandonnée par le goût de la vie, et Meryl Streep en femme perdue, les scènes dramatiques et poignantes abondent au service d'une histoire dense et magnifique (la scène où Laura abandonne son fils est atroce) ; les signes du temps qui passe (les fleurs, les réveils, Les Heures, cette journée, la mort, l'enfance). Le montage claire, précis et sans fioritures, ramène l'histoire à l'essentiel, basculant entre les époques avec une cohérence troublante, des seconds rôles à l'echelle des actrices principales, ont une importance majeure, rayonnant grâce a une distribution exemplaire. Le tout relié, et uniformisé par une musique absolument sublime de Philip Glass, se laissant libre à un piano lyrique superbe, accompagné par la douceur de l'orchestre. Musique mimant le temps et son cours, sa répétition. Un film lyrique au plus au point qui ne laisse pas du tout indifférent, et qui nous propulse dans un état d'émotion rarement ressenti au cinéma. Un chef-d'oeuvre.