Dans un bâtiment désaffecté, le tournage d’une Série B d’horreur vire au carnage lorsque d’authentiques zombies surgissent sur le plateau…
Pourquoi Michel Hazanavicius s’est-il aventuré dans cette galère ? Pourquoi avoir accepté de réaliser un remake quasi plan par plan de l’excellent, que dis-je, du jouissif film japonais カメラを止めるな! Ne coupez pas ! (2017). Oubliez tout ce qui faisait la saveur de l’original, à savoir le cinéma guérilla et artisanal (avec un budget estimé à 25 mille €, ce qui ne correspond même pas au cachet d’un des acteurs du remake, puisque ce dernier en a couté 4 millions).
Qu’a-t-il de nouveau à nous offrir en dehors de ce plan-séquence de 32min qui s’avère, avouons-le, assez gênant jusqu’à ce que l’on finisse par découvrir l’envers du décor (la séquence aurait pu être drôle, à défaut d’être interminable). En réalité, à défaut d’y avoir des effets de surprise (puisque l’on sait à quoi s’attendre), on pourra toujours se délecter de quelques répliques cinglantes mais aussi et surtout, du formidable jeu d’acteur de Romain Duris & du détestable (et brillant) Finnegan Oldfield, sans oublier les hilarantes mises en scène scabreuses et autres effets spéciaux en direct (avec geysers d’hémoglobine). Enfin, on aurait apprécié que le personnage du compositeur (incarné par Jean-Pascal Zadi) soit plus développé (il y avait pourtant de très bonnes idées, dommage).
Une chose est sûre, celles et ceux qui n’auront jamais vu l’original ont de fortes chances de se bidonner devant, alors que pour les autres, c’est plus compliqué… A défaut de faire preuve d’originalité, le film devient rapidement ennuyeux et on a plus tendance (du moins, pour moi) à se focaliser sur le reste, les éventuelles erreurs, les cadrages ou sur les décors (que j’avais eu l’occasion de visiter il y a une décennie) avec cet hippodrome désaffecté depuis le milieu des années 90, ayant déjà servi de décor dans Comment je suis devenu super-héros (2021).
Réaliser un remake n’est pas chose aisé mais qui plus est sur un film à « plot twist » sorti il y a peu de temps en France (en 2019 et même si son audience était relativement restreinte), très franchement, même si l’on rit de certaines scènes, on aurait très bien pu s’en passer pour se contenter de l’original.
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