« Le Pôle Express », de par la technique choisie pour sa réalisation, est en quelque sorte, un long-métrage « historique » : il s’agit en effet du premier film d’animation tourné exclusivement en motion capture. Cela dit, l'animation des personnages est perfectible, notamment celle des enfants, mais cela ne gâche en rien la magie qui se dégage du film, ni les messages positifs qu’il véhicule.
Lorsque le train arrive au pôle Nord, au village du Père Noël, avec l’usine à jouets dirigée par les lutins, les rues où les maisons sont éclairées, mystérieuses et à l’intérieur desquelles on aimerait tant savoir ce qui s’y passe, les rennes, tout le folklore avant minuit…
Tout ceci est l’image de ce qu’on se fait de Noël quand on est petit, ce qui me faisait rêver enfant lorsque je laissais mon imaginaire vagabonder et que je me demandais à quoi pouvait bien ressembler « l’univers » de « Noël ». Les paysages féériques de Laponie, le ciel la nuit avec les aurores boréales, les effets spéciaux lorsque le train s’emballe et que l’on s’imagine, cramponné comme les enfants, comme dans un grand huit… Tout participe à faire de cet instant un enchantement pour les yeux, pour l’imaginaire, oublier le temps d’un film la dureté et les difficultés de la vie.
Billy, le jeune garçon arrivé en dernier dans le train, est absolument touchant et d’ailleurs, c’est le seul personnage qui a un prénom. Il arrive désenchanté, semblant ne plus croire en rien, pour son jeune âge.
On ne sait pas pour quelles raisons Noël est pour lui un moment si triste, mais on imagine un quotidien, une vie familiale malheureuse (volets fermés, pas de lumière, pas de vie lorsqu’on passe devant sa maison à l’aller…), même si le concernant la fin du film redonne quelque peu espoir : lorsqu’au retour, le train le dépose chez lui, on aperçoit un sapin illuminé à travers la fenêtre, une certaine chaleur retrouvée dans la chaumière… et il est le premier enfant à avoir eu son cadeau.
Le point fort de ce long-métrage est notamment le fait que la plupart des choses sont suggérées, faisant très fortement appel à l’imaginaire du spectateur, plutôt que de tout montrer. Noël est pour beaucoup la fête de tous les possibles, des miracles, des rêves qui se réalisent, et imaginer que tout peut arriver, est une composante nécessaire à tout bon film de Noël qui se déclame comme tel. Croire que tout est possible, juste pour une veillée, une nuit, une journée de Noël. Ne parle-ton pas de « trêve de Noël » ? Si ce terme s’applique surtout aux conflits, il peut être aussi synonyme de soucis, de tourments, de blessures qui nous pèsent dans notre vie de tous les jours, que l’on peut en quelque sorte déposer, comme un sac trop lourd à porter, près du sapin, pour quelques instants. Le temps d’un Noël…
« Le Pôle Express » est un film d’animation qui « respire » la magie de Noël, fait travailler l’imaginaire et « rend » leur âme d’enfant, le temps d’un film, à toutes celles et ceux qui l’auraient malheureusement perdu. Un long-métrage émouvant, sans être ni niais ni mièvre. Une réussite du réalisateur Robert Zemeckis. Et n'oubliez pas: "Parfois on ne croit que ce que l’on voit, mais les choses les plus importantes au monde sont souvent celles que l’on ne voit pas".
Mon analyse complète du film sur mon blog: reves-animes.com