Habitué des titres courts, « Vortex » est une tornade de mélancolie et de sagesse proposée par Gaspard Noé pour son dernier film.
Narrant le quotidien d’un couple de seniors parisiens (interprétés par Dario Argento et Françoise Lebrun), l’une ancienne psychiatre, l’un plutôt penché cinéma et écriture toujours actif, la caméra ne quitte pas un instant les deux personnages.
Le réalisateur à fait le pari d’une image scindée en deux, afin de suivre au même moment les acteurs de ce huis-clos, que l’on observe, presque avec gêne, tant l’intimité nous est ouverte. Cela vous rappellera sans doute l’émission culte « strip tease », émission connue pour ne pas intervenir durant son tournage auprès des personnages.
On assiste alors, durant deux heures trente, à la dégringolade du couple, dont la relation s’étiole, par un début de maladie d’Alzheimer qui touche le personnage de Françoise Lebrun.
Leur fils, interprété par Alex Lutz, nous prouve encore une fois le talent dont il excelle dans les films dramatiques, car c’est bien de la vieillesse et de l’isolement qui sont abordés.
Que ce soit le fils, le père ou la mère, aucun d’eux n’est capable de se comprendre, et d’accepter le fait que le temps les sépare de plus en plus, en les faisant souffrir un peu plus chaque jour.
Il est difficile de ressortir de ce film sans avoir été impacté par son récit, certes muet mais pourtant tellement parlant de par la sincérité de ce trio d’acteurs, qui souffre chacun à sa manière, mais aussi par le sujet, encore tabou, de la fin de vie.
Un rappel que la vie, c’est aussi la colère, la folie, la maladie et la mort.