Je n'aime pas critiquer un film surtout quand c'est un réalisateur que j'apprécie habituellement et Ozon m'a plutôt souvent convaincu... de "Huit femmes" à plus récemment "grâce à Dieu" ou "Été 85"... mais là, pourquoi vouloir reprendre du Fassbinder à sa manière ? Par admiration ou par prétention ? Reprise et transposition de la pièce de théâtre puis du film dans les années 70, "Les larmes amères de Petra Von Kant" de Rainer Werner Fassbinder; je ne me souviens plus de la version Fassbinder. Bein non je blague je ne l'ai jamais vu, ni même entendu parlé, mon parallèle s'arrêtera donc ici. Cependant j'ai le souvenir d'autres œuvres de ce réalisateur allemand dont le fameux Lili Marleen. C'est juste mon ressenti que je livre ici. Le film est d'une beauté esthétique remarquable. Les décors et les costumes reprennent parfaitement les codes des années 70. Le montage est nerveux. Les plans choisis sont très typés et retiennent l'attention , la photo est de qualité. Bref tout est parfait...Mais pourtant y a un truc qui ne passe pas. Huis clos avec les entrées et sorties en scènes des personnages qui rythment le film comme des chapitres, des actes d'une histoire à laquelle je n'accroche pas . Ce lieu théâtralisé a du mal à passer malgré un casting très choisi. Entre un Denis Menochet excessif, hystérique trop souvent filmé en gros plans, une Adjani intemporelle et statufiée par un maquillage tellement fantasmagorique, une Hannah Shygulla, icône pour la référence au cinéaste allemand comme pour justifier cette oeuvre... mais tout cela ne suffit pas à crédibiliser le film. Des discours longs pour des dialogues faussement intéressants Seul le personnage de Karl est atypiqye et retient l'attention, personnage attachant dont le silence est criant de sincérité. L'acteur Stefan Crépon est effacé mais crève l'écran même quand sa frêle silhouette ne fait que traverser l'écran. Après coup, ai je aimé ou détesté ? j'ai surtout un sentiment de mal être, d'écoeurement. Sans explication de texte on passe à coté du film.
Si vous avez vu ou pouvez voir "Les larmes amères de Petra Von Kant" de Fassbinder. dont ce film est une reprise pourquoi aller voir celui-ci? Le film est trop théâtrale, trop surjoué présente peu d’intérêt. Si vous n'avez pas vu la version de Fassbinder ce film est sans intérêt.
Pourquoi quand on a le talent de François Ozon faire une adaptation. Pourquoi vouloir se frotter au talent d'un autre?
Excellent film. On reste en haleine tout le long des 1 h 45. Merveilleux acteurs superbement dirigés. Pour moi un grand moment de cinéma. A voir absolument ne peux pas laisser indifférent.
incroyable Denis menochet qui est plus que révélé dans son role. un film évidemment très dramatique mais une belle histoire bien joué, ça pourrait être du théâtre, François ozon toujours en mettre étonne par la qualité de ses réalisations
Peter von Kant (par Dingue de Cinoche) Les films de François Ozon sont toujours attachants comme les derniers: L'amant double, Grâce à dieu, Eté 85 et même dans sa réflexion sur l'euthanasie dans l'excellent Tout s'est bien passé , l'homosexualité de ce militant est omniprésente et encore plus ici. Il s'agit d'un hommage à Fassbinder et son film : Les larmes amères de Petra von Kant, paru il y a cinquante ans, qui mettait en scène la relation amoureuse de deux femmes avec grande différence d'âge, pas si banal à l'époque. Hanna Schygulla, égérie de Fassbinder interprétait le rôle de la jeune "gigolette", Ozon l'utilise aujourd'hui pour jouer celui de la mère du vieil homosexuel alcoolique et drogué, car dans la transposition, le couple est devenu masculin. Malheureusement la psychologie est bâclée, la relation caricaturale, les dialogues sans aucune profondeur. Dans son rôle de composition, Denis Ménochet est crédible, son minet beaucoup moins et finalement le film ne vaut que par Isabelle Adjani. Oui elle a vieilli, oui elle est "retouchée", mais son jeu détaché et sadique est sublime, comme ses tenues lamées et son regard bleu intense. Un des moins bons opus de l'auteur.
L'histoire est d'un ennui mortel. En revanche les acteurs sont fabuleux. L'esthétique est toujours aussi soigné avec Francois Ozon : un vrai régal pour les yeux.
Prière de ne pas comparer Les larmes de Petra Von Kant de Fassbinder au film de François Ozon qui s'en inspire pour mieux le trahir, avec un mélange curieux de révérence et d'insolence. Le même traitement, autant cruel que énamouré, est réservé par le cinéaste à son prédécesseur allemand, à travers le portrait qu'il en trace avec fracas, à moins qu'il ne s'agisse aussi, un peu, de lui-même, dans un savant jeu de miroirs. Quoi qu'il en soit, Ozon sait parfaitement ce qu'il fait et n'ignore pas qu'il va déplaire à beaucoup, dans cet exercice de style à la flamboyance maîtrisée, dans une manière très personnelle, ludique, charnelle et extravagante. Il en est de même pour l'interprétation, grandiose dans le cas de Denis Ménochet (acteur français de l'année, si on prend en compte son ahurissante prestation dans As Bestas), volontairement outrée dans celui d'Isabelle Adjani ou simplement émouvante pour la grande Hanna Schygulla. Peter Von Kant est un huis-clos qui assume sa théâtralité et s'en repait, dans un appartement façon tanière d'ours où le propriétaire des lieux n'est pas du genre facile mais dont la dépendance amoureuse et la jalousie morbide vont faire tomber les dernières barrières, vers la colère et la déréliction. D'aucuns trouveront le film agaçant au possible, tant pis, il est au contraire fascinant de bout en bout, par son côté baroque et léché, en opposition à un cinéma hexagonal trop souvent calibré sur le fond et sans audace aucune sur la forme.
Bien, sans plus, le vieux beau qui tombe amoureux du jeune et qui se fait tout pomper jusqu'à la moelle y compris sa raison de vivre est un sujet déjà largement exploré. Et Adjani nous fait --- du Adjani
Je n'ai rien contre les critiques presse mais de là à se focaliser sur un seul acteur quand 3 crèvent l'écran c'est un peu 'leger'. C'est pourquoi mes 5 étoiles iront à François Ozon qui m'a fait l'apprécier de plus en plus depuis plus de 10 ans grâce à ses films (pourtant c'était mal parti au départ lol) et aussi à Stefan Crepon, seul acteur qui a failli me filer la larme à l'oeil. Son rôle était le plus dur je trouve et il s'en est sorti a merveille, je l'ai vu comme un rôle 'miroir' à la fois acteur et spectateur c'était troublant. un arc en ciel d'émotion à lui tout seul
Ozon est capable du meilleur comme du pire et ici c'est nul et archi nul, il n'y a que les deux jeunes comédiens qui jouent bien. Le scénario est très faible. Il ferait mieux de se concentrer sur un film plutôt que de tourner à tout va. Quel gâchis
j'ai été scotchée par le jeu exceptionnel de Denis Menochet. Du grand art. une grande claque émotionnelle. C'est une révélation pour moi: c'est le meilleur acteur de sa génération. Étude psychologique extrêmement fine de la dépendance affective, soutenue par l' l'évocation subtile de la relation à la Mère. On vit avec le personnage cette détresse qu'on a tous connue. La réussite sociale de Peter l'a épargné jusqu'à un âge relativement avancé de cette découverte essentielle pour grandir: on est seul..
Les coulisses du cinéma : l egos surdimensionnés, l mensonges, culte de l'apparence...Et, au bout, beaucoup de solitude et de souffrance. Encore un film français déprimant avec cette unité de lieu (l'appartement du réalisateur) étouffante. La présence (rare) d'Isabelle Adjani ne sauve pas la mise.