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🎬 RENGER 📼
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2,0
Publiée le 31 mars 2021
Faisons un bond dans le passé, afin de se remettre dans le contexte. En l’espace de 3 mois, un véritable génocide voit le jour. Des milliers de Tutsi sont massacrés au Rwanda par les Hutu et différentes milices (entre 800 000 et 1 million de morts, tués à la machette, au couteau, au gourdin, au tournevis, …). Si la guerre fait rage entre ces deux communautés depuis de nombreuses années, c’est réellement entre avril et juillet 1994 que l’horreur va s’abattre sur eux et prendre une dimension génocidaire.
En 1994, Jean-Christophe Klotz est l’un des rares journalistes français présents au Rwanda (il fut même blessé par balle lors d’une attaque dans une paroisse où se trouvait dissimulé une centaine de réfugiés). Dix ans plus tard, il réalisait le documentaire Kigali, images contre un massacre (2006), où il donnait la parole aux survivants et s’intéressait déjà à la façon dont les médias et les politiques avaient mal gérés cette terrible tragédie.
Avec Retour à Kigali, une affaire française (2019), il retourne à Kigali pour dénoncer les ingérences des pays concernés et les responsabilités de la communauté internationale (qui dans un premier temps, à tardé à réagir et dans un second temps, a permis la fuite des génocidaires).
La responsabilité française est clairement établie et la lâcheté de la communauté internationale ne fait plus aucun doute (il faudra attendre 4ans pour que les États-Unis présentent leurs excuses, 6ans pour que la Belgique en fasse de même et 16ans pour que la France assume (à demi-mot) ses erreurs !).
Nous avons tous notre part de responsabilité dans ce génocide, si nous, colonisateurs n’avions pas fait ces erreurs du passé, comme faire une distinction flagrante entre les Tutsi et les Hutu. « Le colonisateur allemand puis belge à codifier ce qui était à l’origine deux groupes sociaux aux fonctions différentes et non deux ethnies distinctes. En haut de l’échelle sociale, ils plaçaient les éleveurs Tutsi, en bas les cultivateurs Hutu. Mais peu à peu cette vision raciale s’est imposée dans l’imaginaire Rwandais ».
A travers son documentaire, Jean-Christophe Klotz donne la parole à des hommes politiques, des militaires haut placé et simples soldats. Tous reviennent sur la terrible tragédie qui a secoué le Rwanda. A travers la lecture de documents officiels (classifiés et déclassifiés), on replonge dans l’horreur qu’était ces 100 jours sanglants qui ont fait basculer ce pays.
Si les langues se délient, il reste encore énormément de chemin à parcourir, à commencer par la France qui n’a à ce jour, toujours pas présenté officiellement ses excuses et n’a toujours pas fait son examen de conscience en acceptant et assumant ses erreurs.