HEAVEN CANT WAIT
Pour celui qui a vu « Cours Lola, Cours », « Les Rêveurs dHiver » et « The Princess and The Warrior », Tom Tykwer nest pas le premier réalisateur venu. Ou alors lun des tous premiers. Des étiquettes « atypique » et « auteur » trop souvent galvaudées, ce jeune cinéaste allemand de 39 ans est lun des rares à les mériter. Tom Tykwer est obsédé par les carrefours, les hasards. Evidemment, ce nen est pas un quand il fait sien un scénario de Kieslowski. Le cinéaste polonais appréciait également lironie du destin. Chez Tykwer, outre loriginalité poétique de ses intrigues, cest lélégance, la fluidité de la caméra qui fascine. Le cinéaste sait que son outil ne sert pas à figer linstant mais à restituer, à amplifier ses mouvements. Depuis De Palma, on a rarement vu une caméra si volontairement « parlante », des plans aussi magnifiquement chorégraphiés. De fait, Tykwer est musicien. Son sens du rythme et du montage illumine louverture de « HEAVEN » qui à elle seule mérite une vision. Voici bien comment on filme le suspense. Lhistoire a fait réagir certains. Peut-être pour les mauvaises raisons, celles dictées par la bonne conscience. Entourés par un casting italien de premier ordre - le cinéphile amateur de comédies allitaliana reconnaîtra Gianfranco Barra dans un petit rôle de carabinier -, il y a Cate Blanchett, émouvante, troublante, comme une soeur blonde de Rampling. Et puis il y a Giovanni Ribisi, comédien qui commença très jeune dans les séries TV sous le diminutif de « Vonni » Ribisi (« Mariés
deux Enfants », «Friends », « NYPD ») et saffirme aujourdhui comme lun des meilleurs acteurs américains de sa génération. On se souviendra peut-être que Cate et Vonni ont déjà voyagé ensemble dans « The Gift » (Intuitions) de Sam « Spidey » Raimi. « HEAVEN » mérite donc quon lève un peu les yeux. Alors, si vous ne connaissez pas encore le cas de loncle Tom, ces « cieux » nattendent plus que vous. Et, peut-être comme Tykwer, à linstar de B