Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Bdfoucher
55 abonnés
94 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 27 janvier 2023
Totalement incontournable et magnifique. Ce film est un chef d'œuvre de beauté, de refinement et de lenteur que j'ai vu et revu, offert et discuté avec des amis musiciens notamment, joueurs de Târ rencontrés en Iran où j'ai pris part à de nombreux concerts privés ou publics et où la ferveur de la musique classique, avec ou sans percussion, n'a pas faibli. Ce film qui met en scène la décadence d'un riche propriétaire Bengalais, Biwambhar Roy, qui se ruine pour l'amour de la musique dans un monde qui ne lui appartient plus , est le plus beau du réalisateur Satyajit Ray, monstre sacré du cinéma indien.
Réalisé en 1958, ce quatrième long métrage du cinéaste bengali Satyajit Ray aura attendu le 18 février 1981 pour sortir sur les écrans de cinéma français, une sortie précédée toutefois d’une diffusion à la télévision, dans l’émission Ciné-Club. C’est dans une version restaurée qu’on retrouve en 2023 ce grand classique du cinéma, considéré par beaucoup comme étant le chef d’œuvre d’un des plus grands réalisateurs du cinéma mondial, l’équivalent pour l’Inde de "Le guépard" de Luchino Visconti pour l’Europe. Le salon de musique s’intéresse à l’histoire ou, plus précisément, à la fin de l’histoire de Biswambhar Roy, un noble propriétaire terrien de la caste des zamindar passionné de musique et de danse et qui, petit à petit, a dilapidé sa fortune en donnant de splendides réceptions de musique et de danse dans son salon de musique. Ce personnage, représentatif d’une aristocratie indienne sur le déclin, n’a que mépris pour Mahim Ganguly, son plus proche voisin, représentatif, lui, d’une bourgeoisie en plein essor, un homme qui cherche à rivaliser avec lui en organisant, lui aussi, des réceptions de musique et de danse. Ce personnage de Biswambhar Roy, cet aristocrate égoïste, vaniteux, imbu de lui-même, qui en arrive à sacrifier sa famille pour satisfaire son égo, a vraiment tout pour être rejeté par les spectateurs et pourtant le réalisateur arrive à créer une forme d’empathie et de compassion à son sujet : on ne peut qu’être conscient de ses défauts et, pourtant, on ne peut s’empêcher de le plaindre. Voir critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-le-salon-de-musique/
Le film n'est pas mauvais, mais les scènes musicales très nombreuses, sont plus intéressantes et envoûtante que l'histoire en elle même, du moins si l'on est pas fermé à la musique indienne.
‘’Le salon de musique’’ est de ces films qui font le régal des cinéphiles. Il est vrai que la mise en scène est parfaite et n’a pas pris une ride, le thème touche à l’universel, les décors sont somptueux… Mais pour quelqu’un qui s’intéresse avant tout à l’histoire, la dramaturgie manque de relief et l’envoutement ne tient pas les 100 minutes que dure le film. Que demande le peuple ? ‘’Et la musique ?’’ Exceptionnelle et le numéro de danse final, somptueux.
Le matériel face à l'intemporel. La musique et plus encore l'Art est au-dessus de toutes les contingences matérielles. C'est ce que choisit de penser cet homme malgré les difficultés de sa maison et son entretien coûteux. C'est un esthète, un puriste que le film dépeint comme un homme terriblement seul dans son for intérieur qui ne croit qu'à la Beauté au-delà même du malheur qui va le frapper. C'est superbe.
Bonne surprise en découvrant ce grand classique. La lenteur est de mise certes, la musique indienne, difficile à nos oreilles, est omniprésente, mais aussi la danse. Mais on y trouve des accents de décadence viscontienne à la mode hindou, la confrontation entre le rythme de l'éléphant et le bruit du moteur à explosion. Des bribes d'anglais parsèment des dialogues restreints avec les derniers domestiques encore présents. L'horizon est ouvert sur l'infini, le noir et blanc est celui du septième sceau (film de la même époque!). Le même esprit de noblesse qui garde sa prestance jusqu'au dernier moment, avec ce geste incroyable, un crochet vif avec la canne pour faire le premier don à la fin de la prestation musicale. Une tradition qui nous renvoie à la scène de parrain dans le récent film iranien Leila et ses frères. Difficile d'accès, jamais racoleur, mais qui peut devenir hypnotique. Un grand talent dans la sobriété, les jeux de miroirs, les chandelles qui s'éteignent, le narguilé qui repose sur le sol. spoiler: Et un dernier galop sur un mustang blanc.
"Le salon de musique" est une belle tragédie sur la déchéance d'un noble indien qui dilapide toute sa fortune dans l'organisation de soirées musicales dans son palais. L'histoire est magnifique et est jalonnée de longs passages musicaux. Insensibles à la musique indienne s'abstenir !!!!! Ma réserve est faite sur le manque d'émotions ressenties lié à une mise en scène bien trop sobre pour ne pas dire froide. Un beau film tout de même.
Sorti en 1958, ce film de Satyajit Ray dépeint le portrait d’un aristocrate décadent, qui dilapide sa fortune dans l’organisation de soirées où se bousculent les plus grands noms de la musique hindoustanie. Symbolisant un monde en déclin, celui d’une aristocratie « à l’ancienne », il ne peut qu’observer la montée en puissance de son voisin Mahim Ganguli, un nouveau riche qui symbolise lui la fin des valeurs anciennes. Un émouvant portrait d’un homme qui refuse de voir le monde changer tout autour de lui, et qui multiplie les séquences musicales de grande beauté.
Première fois que je voyais un film de Satyajit Ray, je commence par le plus connu. Il faut rentrer dans ce film qui s’attache plus à installer une atmosphère qu’à développer une narration, qui intervient dans les interstices de scènes contemplatives, de paysage, d’introspection du personnage principal, de musique surtout, dans le «salon de musique» dont l’entretien, l’accueil des musiciens, ruine le propriétaire. Le film a certainement fait beaucoup pour populariser la musique indienne, si envoûtante, avant Ravi Shankar. Les plans et les dégradés de noir et blanc sont magnifiques, la copie restaurée gomme toutes les aspérités, ce long-métrage est d’abord un voyage, d’une lenteur à laquelle il faut se faire, mais on est récompensé.
Un vrai classique du cinéma, par sa pureté, sa linéarité, son équilibre et sa mesure, malgré quelques longueurs. Ce portrait d’un aristocrate vieillissant, attaché à ses valeurs traditionnelles et méprisant les valeurs mercantiles du monde qui va remplacer le sien, fait bien sûr penser au Prince de Salina (comme son voisin Ganguli à Don Calogero) du « Guépard ». Mais ici, l’aristocrate Roy, sourd aux conseils de son entourage, génère lui-même sa propre déchéance, en dilapidant sa fortune et en sacrifiant (involontairement et symboliquement) sa famille à son amour de l’art, ce qui peut être fascinant, et à son prestige, ce qui est méprisable. L’art en question, c’est le chant et la danse traditionnels Indous, pour lequel Roy organise des soirées dans son salon de musique, la pièce principale du palais à ses yeux. C’est d’ailleurs pour le spectateur Européen (du moins pour moi) une belle découverte. Le prestige, qui est aussi image de soi, c’est celui d’appartenir à une lignée (Roy explique à son domestique que la différence entre lui et son voisin, c’est le sang), obsession magnifiquement exprimée par le plan saisissant du reflet de Roy dans un miroir, au milieu des portraits de ses ancêtres.
Quelque soit mon désir d'accorder un 5 étoiles à ce film que Claude Jean philippe a introduit pour la première fois en France, grâce à la télévision, je dois dire que la magie de Satyajit Ray n'a pas opéré sur moi comme elle le fait d'habitude. Je crois que la raison tient d'une part à un manque de respiration de la mise en scène malgré la taille du palais du maharadjah et surtout à cause d' une grande antipathie pour le personnage central, monstre de vanité, d'égoïsme, plein d'orgueil, de suffisance et de mépris pour ceux qui ne sont pas de sa caste. N'aimant pas non plus les addictions sous toutes leurs formes,cet attrait morbide pour la musique privant Biswambhar Roy de toute initiative constructive me met plus que mal à l'aise. La seule décision qu'il prend est de faire rentrer au jour choisi son épouse et son fils, sans se préoccuper des conditions météorologiques. Seule une espèce d'indulgence liée à son honnêteté et à sa gentillesse permettent de le supporter. Bien entendu la forme est irréprochable; quelques moments magiques comme la séquence finale sur la danseuse,l'ivresse du héros,le départ à dos d'éléphant et bien sur la musique du film en font un incontestable chef d'oeuvre de genre.
J ai découvert ce film, beaucoup plus ancien, lors de sa sortie en France en 1981. J ai eu ce jour là un choc. Depuis j ai exploré la filmographie de Satyajit Ray, un des plus importants cinéastes de l histoire. J ai vu la plupart de ses films. Je dois dire que " le salon de musique " reste mon préféré. Je le visionne de temps à autres et jamais ma passion pour lui ne s est démentie. A mes yeux, le salon de musique est un chef d œuvre du cinéma.
Contrairement à ce à quoi je m’attendais j’ai été vraiment agréablement surprise. Le début à été un peu lent et l’histoire longue à mettre en route pour au final pas grand-chose, mais cette histoire est assez captivante, je l’ai ressentie un peu comme une tranquille balade, une berceuse apaisante avec une musique assez envoutante. La photographie n’est pas géniale mais on ne peut pas en vouloir au film qui compense ce « défaut » par un jeu des acteurs plutôt riche. Attention peut-être à ne pas en faire trop cependant. Un autre bémol : certaines ellipses ne sont pas bien mises en évidence. D’un plan à l’autre on a quatre ans d’écart et on s’en rend compte au milieu de la suite et c’est vraiment dommage, un peu trop rapide à mon goût. Une agréable découverte.
La déchéance d'un bourgeois Indien mettant en scéne tout l'orgueil d'un homme. Un film lent pour apprécier chaque détail, un film dense pour souffrir avec l'acteur principal. Un beau film.
Une allégorie politique sur l'effondrement du monde des anciens princes indiens balayés par l'émergence des nouveaux riches. Le film décrit avec délectation et raffinement cet effondrement dû en grande partie à l'arrogance d'une caste jadis supérieure. C'est élégant, contemplatif et triste. Un film éblouissant.