Le caviste et la sage-femme.
Adaptation de la pièce de théâtre éponyme d’Ivan Calbérac créée avec un énorme succès au Théâtre de la Renaissance en 2019, cette comédie romantique devient un tantinet banale sur le grand écran qui n’apporte rien à ces 82 minutes. Divorcé du genre bourru, Jacques tient seul une petite cave à vins, au bord de la faillite. Hortense, engagée dans l'associatif et déterminée à ne pas finir vieille fille, entre un jour dans sa boutique et décide de s'inscrire à un atelier dégustation... Très bien écrit évidemment, c’est tout de même mou du genou, manquant de rythme et l’intrigue se perd avec une multiplication de personnages, souvent caricaturaux, aussi accessoires qu’inutiles. Une petite déception malgré un duo d’acteurs formidable.
Calbérac est un auteur à succès. Mais, ce ne sont pas, ici, ses 1ers pas au cinéma, puisqu’on lui doit déjà Venise n’est pas en Italie, Une semaine sur deux et L’Etudiante et Monsieur Henri… entre autres. En l’occurrence, il a tout fait pour éviter l’écueil du « théâtre filmé ». Et paradoxalement, il en a trop fait. D’où, je l’ai écrit plus haut, beaucoup trop de personnages et de thèmes abordés comme la pauvreté via les SDF, le sort des jeunes nés sous X qui vivent dans des foyers ou encore le chemin difficile des femmes qui veulent faire un enfant seules… Rien que ça. La comédie romantique, souvent émouvante, se suffisait à elle-même sans en rajouter des louches pour sortir du décor unique. Ici, abondance de biens nuit à l’intérêt que l’on aimerait apporter à cette belle histoire originale. A vouloir trop en faire, Calbérac s’est tire une balle dans le pied ; résultat son film est boîteux.
Le duo Isabelle Carré / Bernard Campan est absolument parfait et on regrette quand il ne sont plus à l’écran. Le couple est entouré, comme au théâtre, par Mounir Amamra, Eric Viellard, Olivier Claverie et…, rôle rajouté pour le film, celui de Geneviève Mnich. Ce film est bourré de tendresse et de bonnes intentions. Tout le monde ne peut pas être à la hauteur du duo Jaoui / Bacri qui savait transposer leurs pièces de théâtres au cinéma avec un rare bonheur. On s’attend à l’ivresse mais on est vite dégrisé par la tiédeur du propos.