Voilà un titre de film qui sonne familier : "Van Gogh in love", un écho du "Shakespeare in love" de John Madden (1998) ? En fait, pas vraiment. L'histoire ici, contemporaine, parle art et sentiments, mais sur le ton de la "romance", convoquant rêverie, voyage dans le temps et (ré)incarnation. Quand on est un artiste du 21e siècle, dont le mode d'expression est "conceptuel" (au bout de l'inspiration..), et que l'on en vit très bien, qu'est-ce que cela fait d'avoir comme rival en amour un "artiste maudit", inclassable (rattaché au post-impressionnisme, autant qu'au symbolisme !), qui n'aura vendu de sa courte vie (suicide à l'âge de 37 ans) qu'une seule toile, mais a atteint post mortem les plus hautes cotes mondiales, mort en 1890 et sorti d'un autoportrait inédit de la période Auvers, 130 ans plus tard ?...
L'argument est original (scénario du metteur en scène, Jean-Luc Ayach, formé à l'université américaine - et dont il semble bien que ce soit la première réalisation), mais force est de constater que le film n'évolue pas, les prémisses du récit mises en place. On attendrait une réflexion sur la peinture, et une affaire sentimentale narrée avec esprit.
Quand on n'a ni l'Art, ni la manière (amoureuse) au rendez-vous !
Coproduction franco-belge sans doute (?), on trouve donc deux Belges au générique, assez crédibles dans leur partie respective : Steve Driesen en "Vincent" et Hande Kodja en "Elise/Rachel". Frédéric Diefenthal, plutôt éteint, convainc moins pour sa part, en "Léo".