Avis : Novembre - Page 9

Les faits sont très récents, on apprend pas grand chose de nouveau mais la réalisation "à l'américaine" de Jimenez permet de passer un excellent moment. Le sujet très difficile est traité d'une manière très pudique, aucune victime ni attentat n'est montré. Les personnages principaux sont très peu développés, ce n'est clairement pas le sujet principal du film.

Cedric Jimenez signe un thriller captivant à la mise en scène tendue, à « l’américaine ». En se focalisant uniquement sur l’enquête policière et donc l’action, il en délaisse cependant ses personnages et montre tout de même les limites de son parti pris. Malgré tout, cela n’enlève en rien les qualités indéniables du film. A voir.

Très intéressante vision des événements de Novembre formidablement mise en scène et très bien interprété. On ne s'attarde pas sur les attaques mais plus sur les enquêtes menées, très bon film.

Jeminez signe un thriller sous tension à la mise en scène chirurgicale dans la droite lignée de celle de Greengrass. Jamais opportuniste, le film livre, en plus de séquences d'action musclées, un regard puissant sur les hommes et les femmes de l'ombre.

Voilà 10 ans déjà que Cédric Jimenez s’est fait remarquer déjà… avec La French, film qui nous offre un superbe face à face qui voit Jean Dujardin et Gilles Lellouche s’opposer avec beaucoup de brio. Et déjà à cette époque, je disais qu’il allait falloir compter ce réalisateur, membre à part entière de la jeune garde prometteuse dans le cinéma français. C’est vrai que ce film était sacrément bien foutu. Et finalement, Cédric Jimenez ne m’a pas fait mentir. Pourtant, choisir de ne se pencher que sur des faits réels peut s’avérer casse-gueule, on le sait : il faut faire des recherches, ne pas occulter les faits importants sans pour autant en rajouter trop. Un véritable travail qui force mon admiration.
Après HHhH, Bac nord, Cédric Jimenez nous propose cette fois de revenir sur l’attentat qui a visé la France, en plein cœur de Paris, aux abords immédiats du Stade de France et au Bataclan. Un cauchemar teinté de stupeur pour l’ensemble des français qui s’est étendu au-delà de nos frontières, mais avant tout des minutes d’horreur la plus totale pour ceux qui y étaient, qu’ils en soient sortis indemnes ou blessés. C’était le 13 novembre 2015, une date qui saigne encore tant le traumatisme de ce massacre gratuit reste profondément ancré dans notre mémoire.
Pour autant, on ne vivra pas de l’intérieur cette immonde fusillade. Par respect envers les victimes ? Sûrement, et je dirai que c’est assez bien vu car ça s’avère plus que délicat. Alors autant faire preuve de pudeur, comme cela a été fait lors de la séquence à l’hôpital. D’ailleurs ni les victimes, ni les bourreaux ne sont incarnés à l’écran, mais en plus l’attentat n’est en rien représenté. Seule la suggestion est utilisée, ce qui suffit amplement à réveiller des souvenirs douloureux. En fait, le choix a été de porter le point de vue au sein même de la SDAT (acronyme de Sous-Direction Anti-Terroriste), laquelle apprend en direct la tragédie qui se trame au bilan lourd de ses 130 morts, 413 blessés dont 99 en urgence absolue.
Dès lors, le spectateur est invité à suivre une enquête sous très haute tension, avec une obligation de résultats. Même si point de vue tension, on a déjà vu mieux, le film est magnifiquement rythmé. C’est l’occasion pour le spectateur de se rendre compte des difficultés liées à l’organisation tentaculaire à l’échelon mondial de Daesh, autoproclamé Etat islamique, et qui n’en est hélas pas à son coup d’essai. Les difficultés sont amenées aussi par l’urgence de la situation, pouvant provoquer des vices de procédures qui sont pourtant plus que jamais à proscrire. Il y a nécessité d’aller vite, de neutraliser au plus tôt ceux qui ont perpétré cette vaste tuerie et ceux qui s’apprêtent encore à la faire. Ceci engendre aussi des fausses pistes, le croisement accidentel d’enquêtes séparées...
Cédric Jimenez réussit à donner une lecture lisible d’un processus embrouillé engendré par ce chaos sanglant et ce qui est hypothétiquement à suivre. Pour moi, en tant que spectateur et pur spectateur, c’était la plus grande difficulté à surmonter. Et ma foi, le réalisateur a bien réussi. D’ailleurs les 107 minutes passent vite. Trop vite. Mais qu’en aurait-il été si le film avait duré, 15, 20, ou 30 minutes de plus ? Nous ne le saurons jamais, à moins qu’on vienne nous servir un peu plus tard une version longue. Et je serai bien curieux de la découvrir, mais là… je crois que je vais attendre longtemps.
On notera aussi l’utilisation de plans serrés sur les personnages, comme pour nous faire vivre les vives préoccupations des enquêteurs, avec en prime une caméra souvent portée à l’épaule. Encore faut-il que la prestation des acteurs soit irréprochable… Je vous rassure, elle l’est.
Alors il est vrai que Novembre aurait pu faire polémique, avec un tel sujet. Alors oui, elle a eu lieu, mais pas là où on l’attendait puisqu’elle est venue de Samia, le personnage joué par la touchante Lyna Khoudri. Et en effet, son personnage, présenté comme voilé, ne l’était pas dans la réalité. La réelle personne a porté plainte contre les producteurs de Novembre, en exigeant l'insertion d'un avertissement au début du film, stipulant que "le port du voile islamique par le personnage de Samia répond à un choix de fiction qui ne reflète pas les convictions personnelles de l'intéressée." Elle a obtenu gain de cause. Alors je ne doute à aucun instant que pour ce personnage réel, ce soit très important, mais pour nous, spectateurs, là n’est pas le plus important, même si pour le coup, on nous montre un autre visage de l’islamisme. Je pense que c’était un peu le but. Non ?

Un film relatant les attentats du 13 novembre était inévitable et je m'étonne d'ailleurs qu'il ne soit pas arrivé plus tôt sur nos écrans. Et, fort heureusement, c'est Cédric Jimenez qui se charge de cette lourde tâche ! Lourde tâche en effet puisque ce sont des attentats qui sont encore très récents et surtout encore très ancrés dans la tête des gens. Il fallait alors faire un film qui se rapproche au plus près d'une réalité sociale et quoi de mieux que Jimenez pour faire ce genre de travail, surtout après "BAC Nord" évidemment. Je fais partie du public qui a beaucoup apprécié ce dernier et nous sommes ici un peu dans le même ton, dans la même ambiance quoi. C'est-à-dire quelque-chose de très réaliste et très prenant et qui ne tombe jamais dans le larmoyant gratuit. En effet, malgré des images choquantes ou du moins parlantes, elles ne sont pas là pour faire pleurer le spectateur mais simplement pour raconter une vérité, si froide et brute soit elle. Après évidemment, dans ce genre de film "inspiré de faits réels", on se demande toujours quelle est la part de réel et la part de fiction. Il faut l'avouer, j'avais également un peu peur de m'ennuyer car, au sujet si grave soit-il, c'est le genre de film français qui peu être vite pompeux. Mais à la manière de "L'Assaut" d'ailleurs (qui traitait de la prise d'otage du vol 8969 de décembre 1994), le spectateur est prit dans l'action du début à la fin. Surtout que le réalisateur parvient très bien à retranscrire à l'écran les doutes, la fatigue, le stress etc. des agents mobilisés sur cette triste affaire. La mise en scène appuie d'ailleurs sur ce point car il y a pas mal de scènes en caméra à l'épaule et subjectives qui plongent le spectateur directement dans l'action. Enfin, le film est très intéressant pour son aspect historique. En effet, nous connaissons tous les évènements du 13 novembre mais peu connaissent "la suite" ou du moins la capture de certains des terroristes concernés. "Novembre" est donc un film marquant et prenant, dans le même sillage que "BAC Nord".

Durant cinq jours, on suit le déroulement des investigations et de la traque des coupables ayant suivi les attentats du 13 novembre 2015. On sera donc en immersion avec une équipe spécialisée dans l’anti-terrorisme qui va travailler sans relâche pour retrouver notamment les responsables du massacre du Bataclan et des terrasses de bars du quartier de Charonne. Comme d’habitude avec Cédric Jimenez, c’est soigné et rythmé et il nous place au cœur de l’action avec des interventions musclées mais aussi des difficultés rencontrées sur le terrain ! Notons également que c’est très bien interprété et qu’aucun acteur ne tire trop la couverture à lui. En revanche, d’aucuns comme moi trouveront qu’Il manque à ce film de grandes scènes chocs comme dans « Bac Nord » afin de le rendre plus marquant, ainsi que des protagonistes plus attachants même si Samia (l’excellente Lyna Khoudri) est le personnage le plus intéressant. C’est bien, mais je ne sais pas si j’aurai envie de le revoir bientôt, contrairement au précédent métrage de Jimenez.

Les fameux attentats de Paris perpétrés en Novembre 2015... voilà qui rappelle de bien mauvais souvenirs, n'est-ce pas ? Il était évident qu'un jour ou l'autre, il y ait un film sur le sujet. Tout comme il coulait de source que ce serait Cédric Jimenez derrière tout ça. Sur un sujet aussi brûlant, aussi explosifs (dont les commanditaires, à mon humble avis, se trouvent parmi les gouvernants de l'époque), il aurait dû avoir un meilleur film que celui-là. On ne va pas se mentir, si ce "Novembre" n'est pas un enfer à regarder, il est quand même bien difficile de réellement s'y intéresser. Justement à cause du fait qu'ici, on choisit de parler de ces attentats d'un point de vue extérieur, c'est-à-dire entièrement centré sur les enquêteurs de la Brigade Anti-terrorisme. Alors que, pour que ce soit vraiment intéressant, il faut aussi que l'on voit les terroristes agir, de la préparation à la mise à execution de leur plan. En ressort donc une enquête froide, distancière et même survolée et qui, par ricochet, apparaîssant peu crédible. En plus de cela, il faut également composer avec un casting qui n'est pas à la hauteur. Les seconds rôles sont au mieux mauvais, au pire inexistants (il faudra m'expliquer quelle est l'utilité de Jérémie Renier), Sandrine Kiberlain est aussi à l'aise que ne le serait Dwayne Johnson avec une ceinture à plumes en train de danser une danse traditionnelle haïtienne, Dujardin n'est pas crédible non plus (mais, pour sa défense, il a franchement un rôle assez naze) et Anaïs Demoustier est complètement hors-jeu. Aussitôt vu, aussitôt oublié.

Il a dû être difficile de réaliser ce film. C'est léché façon Hollywood et Wikipedia réunis (le côté technique et le côté documentaire). Plus l'art de mise en images. Le son et l'écoute des acteurs, qui posent souvent un problème dans le cinéma français aujourd'hui, sont bons. On ne se souvient même pas des musiques d'accompagnement dans le film, ce qui prouve qu'il n'en a pas besoin.
On est donc entraîné dans cette course poursuite. Le film transmet bien l'énergie et la souffrance de ces gens qui en traquent d'autres, ainsi que, accessoirement, l'incompréhension de certains devant la procédure et la loi (c'est son côté leçon à tirer).
On est entraîné du simple fait de voir les gens s'exténuer à comprendre et à se tromper. En revanche, on comprend moins vite qu'eux.
On se demande même ce qu'on comprendrait si l'on ne connaissait pas l'histoire d'avance. C'est un problème... Il faut avoir des souvenirs de l'affaire pour comprendre ce que les personnages comprennent. Que faire alors quand on n'en a aucun souvenir (ce serait le cas pour un spectateur étranger à la France) ? Deuxième problème : finalement, en sortant, on de demande pourquoi être venu (en dehors du bon moment passé). Car, à part l'affaire du 15 novembre en question, il n'y a pas d'autre arc narratif. Aucun personnage n'a de vie personnelle. L'histoire reste froide, trop centrée sur le centre... L'émotion parfois ressentie vient du souvenir qu'on a des choses et non du film. C'est dommage. Peut-être aurait-il fallu plonger davantage dans la vie (celle des traqueurs ou celles des traqués) ? On ne parle pas de la vie des victimes, puisque tel était le choix des auteurs de ne pas en montrer une seule image.
A.G.

Porté par une ribambelle de premiers et de seconds rôles tous plus solides les uns que les autres (citons Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Lyna Khoudri ou encore Sofiane Khammes), ce film bien documenté revient sur l’enquête express menée par les policiers dans les heures ayant suivi les terribles attentats du 13 novembre 2015 à Paris, qui firent plus d’une centaine de morts. Le long-métrage nous montre les hésitations, les dilemmes et les inévitables errements des équipes qui ont travaillé jour et nuit afin de neutraliser les assaillants toujours en fuite. D’une efficacité redoutable, Novembre est passionnant et rythmé, pourtant sans grosses scènes d’action, jusqu’à la séquence finale magistrale de l’appartement de Saint-Denis où s’étaient planqués les derniers terroristes. Faisant suite au brillant BAC Nord, Novembre confirme Cédric Jimenez comme l’un des réalisateurs français d’action les plus convaincants.

"Novembre" signe le retour de Cédric Jimenez après "Bac Nord", le réalisateur était assez attendu, et encore plus lorsqu'on sait que le sujet du film est autour des attentats du 13 novembre, qui sont encore très récents et profondément ancrés dans les mémoires. Toutefois, le film a la bonne idée de ne pas montrer d'images des événements mais de se focaliser sur la traque des terroristes dans les quelques jours qui ont suivi par les services français. Nous avons donc un film policier bien tenu, qui nous tient en haleine de bout en bout, en mettant la lumière sur ces travailleurs de l'ombre. Si les personnages, dont le principal incarné par Jean Dujardin, sont plus en retraits, un peu délaissés par la narration, le réalisateur parvient à échapper au pathos en humanisant pas trop son film pour se tenir à une reconstitution minutieuse de la traque. "Novembre" est un film policier réussit, échappant aux pièges du sujet qu'il traite et restant tout de même très émouvant.

Des super flics, des flingues, des terroristes, une heure et demie sous tension. Un parti pris du scénariste et du réalisateur de montrer l urgence de l enquête, parti pris qui se défend. Un numéro de funambule entre docu et fiction à en perdre l équilibre.

Intense et immersif, on revit ce sentiment de stress et/ou angoisse omniprésent, inquiétant et iréel que nous avons tous vécu en novembre 2015. Malgré les bonnes critiques, j'avais un peu peur car j'ai toujours du mal avec les films qui surfent sur l'actualité encore chaude ou tiède), mais force est de reconnaitre que le film est absolument bien fait et le casting irréprochable qui nous emmène dans ces 5 jours de traque....

Sujet très sensible qui a marqué la France... ce film retranscrit vraiment bien la tension qui règne dans la traque des deux terroristes ... Jean Dujardin est vraiment bien ancré dans ce rôle ! Bravo

Gimenez prouve une nouvelle fois qu’il possède un assez rare sens du rythme, du montage nerveux et de la tension soutenue. Le déroulement de ces attentats de 2015 on ne le connaît malheureusement que trop bien (ce qui lui permet de laisser hors champ l’horreur) et elle s’est durablement ancrée dans l’histoire collective contemporaine. Le seul bémol est d’ailleurs qu’on peut se demander si celui qui n’aurait pas connaissance des événements pourrait se retrouver dans cette narration rapide et touffue. Rendant hommage au courage d’une héroïne (dont le rôle a été déterminant), il entraîne ses interprètes (tous excellents) dans le tourbillon de l’urgence et les méandres de l’enquête. Efficace et maîtrisé.