Pacific Express est un solide film des années 30, un de ceux qui, même s’ils prennent du plomb, se laisse voir toujours avec plaisir de part de solides arguments.
Ici on peut déjà mettre dans ce lot le casting, et en particulier l’excellente Barbara Stanwyck qui livre ici une interprétation de très haut vol. Doté d’un personnage haut en relief et tout à fait intéressant, pas facile à interpréter de par les sentiments très divers le traversant, elle emporte réellement le morceau ici, malgré un niveau général de grande qualité. Joel McCrea offre une prestation très différente de celle de Stanwyck, se montrant très sobre. Cela apporte un réalisme certain à ce cow-boy, qui n’a rien de génial et d’exceptionnel, et qui est simplement un cow-boy intègre. Pour le reste les autres acteurs s’en tire fort bien, et je retiendrai notamment un Brian Donlevy parfaitement choisi, un Robert Preston à l’aise, et un Akim Tamiroff qui réussit le tour difficile de camper un personnage un peu comique sans surjouer.
Le scénario tient la route, et c’est un bon point pour le film, même si on regrettera quelques petits ratés. La narration est parfois un peu chaotique, avec des évènements qui s’enchainent de façon parfois abrupte, une gestion du temps aussi qui est délicate à certains moments, et deux ou trois facilités scénaristiques qui interroge (le garde tué par exemple). Malgré tout le rythme est bon, on sent les qualités de B DeMille dans les films longs pour faire passer l’affaire. La romance tient la route, l’action est au rendez-vous, il y a de vrais bons moments, et à mon sens on est sur un western historique qui remplit le contrat documentaire certes, mais surtout on est sur un film divertissant.
Pour le reste le film a bien sur vieilli quelque peu dans certaines séquences (les bisons, le pont…) mais enfin l’ensemble reste très plaisant. La mise en scène est tout à fait réussie (excellente séquence du wagon avec les différents « hôtes »), les décors sont luxueux, et la photographie est de belle tenue sans faire non plus de vrais éclats. La bande son conclue l’ensemble avec un thème classique, typique de l’époque, qui ne surprendra pas mais qui colle au type du film.
Au final Pacific Express est un film tout à fait plaisant. En dépit de quelques ratés dans l’intrigue et surtout dans la narration, l’ensemble a suffisamment de vraies qualités pour mériter amplement le visionnage, à condition bien sûr d’être tolérant sur le décalage d’époque qu’il y a entre nous et ce film. Je lui accorde 4.