De toute évidence, Netflix a décidé de récupérer ou même de produire toutes les grosses adaptations-live de manga qui traînent sur le marché, avec des résultats en général décevants (‘Death note’, ‘FullMetal alchemist’, ‘Bleach’,...). ‘Homunculus’ semblait différent à plus d’un titre : déjà parce qu’en raison de ce qu’il est, il promet moins de spectaculaire (et donc moins de spectaculaire mal géré) que ses congénères, ensuite parce que l’auteur, Hideo Yamamoto, est aussi celui de ce qui donna voici deux décennies la géniale adaptation de ‘Ichi the killer’ par Takashi Miike. Reprenons : ‘Homunculus’, je ne l’ai jamais lu, pas plus que je n’avais lu les autres ni regardé leurs adaptations en Anime (je ne confonds pas Ichiro Kurosagi et Naruto et j’en suis déjà très fier ! ) mais le concept est plutôt intéressant : un salaryman nihiliste et en voie de clochardisation assumée se voit offrir une forte somme d’argent par un étrange étudiant en médecine en échange d’une trépanation. Une fois l’opération effectuée, l’homme constate qu’en se cachant un oeil, il parvient à voir les traumatismes enfouis au fond de chaque individu, les "homunculus". Avec un tel concept, je ne doute pas qu’il y avait de quoi faire sur papier...mais une fois de plus, le choix de l’adapter en long-métrage s’impose comme la limite indépassable du projet : est-il raisonnable de compresser un récit de quinze volumes qui a duré une dizaine d’années en même pas deux heures ? La réponse est non, évidemment, surtout que ‘Homunculus’ ne peut faire qu’effleurer des notions tout de même plus complexes que la chasse au démon avec un sabre surdimensionné, et on s’en parfaitement rend compte en suivant cette adaptation, y compris quand on découvre l’histoire pour la toute première fois. On ne peut toutefois pas reprocher à Takashi Shimizu d’avoir bâclé le travail : s’il ne se signale pas par le moindre parti-pris visuel audacieux ou spécifiques, les images numériques des différents traumas sont sympathiques à découvrir et, en bon réalisateur japonais, il parviendra à vous faire frissonner de dégoût lors de quelques scènes d’opération pour le moins crues !