Tout en prenant certaines libertés avec la chronologie et la véracité des faits, tout en accréditant de faux détails de son arbre généalogique (son père, allemand, était luthérien, et non juif, comme le veut une rumeur inexacte ici reprise), ce biopic, par l'Américaine Julie Taymor, offre une assez bonne introduction au personnage tourmenté que fut Frida Kahlo. Plus à sa vie cependant qu'à son oeuvre, son histoire d'amour avec Diego Rivera, son aîné de 21 ans, qu'elle épousa à deux reprises (le 2e mariage ayant lieu 2 ans après le divorce), se taillant chez les (4 !) scénaristes la part du lion. Les accessoires étant d'ailleurs d'autres liaisons, saphisme compris, ou des épisodes "politiques" (les 2 peintres sont communistes), pas toujours bien venus (passage sur Trotsky en exil au Mexique). On regrettera la narration linéaire et anecdotique, et les trop rares séquences montrant l'artiste, plus que la femme. L'idéal aurait été en fait de présenter en parallèle les 2, en permanence, car sa principale source d'inspiration (elle est autodidacte - ce que ne montre pas le film) est sa vie de souffrance(s), transcrite avec crudité dans ses tableaux (dont presque la moitié sont des auto-portraits). On regrettera aussi les trop rares trouvailles de mise en scène et graphiques (s'appuyant opportunément sur la mythologie et la sociologie mexicaines). Quid de Salma Hayek ? On sait que le film n'a vu le jour que grâce à l'actrice (en partie mexicaine comme Frida Kahlo), très impliquée dans le projet, y compris financièrement. Elle est plutôt bluffante au physique, mais en général trop lisse côté interprétation (à quelques exceptions près, comme le passage sur sa fausse-couche aux E-U)..... Le reste du casting est un poil trop sage aussi.