Après le décès d'un de leurs jumeaux, un couple décide de radicalement tourner la page en quittant les États-Unis pour aller s'installer dans un coin isolé de la Finande dont le mari est originaire. Là-bas, leur enfant survivant se met à se comporter comme si l'esprit de son frère était toujours présent à ses côtés...
L'épreuve d'un deuil impossible va bien entendu être au coeur de "The Twin". Le traumatisme vécu par cette famille face à la perte subite d'un des leurs va d'abord s'incarner dans la réalité du chagrin insurmontable de la mère, de la volonté de passer à autre chose d'un père que l'on sent démissionnaire ou du chaos des émotions brutes ainsi que des interrogations naïves d'un enfant ayant perdu celui qui représentait depuis toujours son double.
Comme tout cela se déroule dans le cadre d'un film d'épouvante, l'ombre de l'enfant décédé va évidemment prendre l'apparence d'un parfait prétexte surnaturel pour tourmenter plus précisément la mère à travers les agissements étranges de son fils vivant. Et, sur ce plan, "The Twin" va faire pendant t.très longtemps tout ce que l'on attend de lui, sans aucun génie, sans le moindre caractère inédit, partant des situations les plus clichées (conversations avec le frère en mode ami imaginaire, des "Muuuummm" chuchotés la nuit jusqu'à l'overdose, des rêves louches... on nous épargne au moins des jumpscares stupides, merci) pour ensuite tenter de bifurquer vers une espèce d'ambiance à la "Rosemary's Baby" sous influence païenne nordique (avec des pauvres Finlandais résumés à des silhouettes louches encore visiblement coincées au milieu du XXème siècle). De façon très arrangeante, la mère sera bien sûr présentée comme seule contre tous pour comprendre la réalité des événements, trouvant un rare appui en la "folle du coin" qui paraît en savoir bien plus que n'importe qui sur ce qu'il se passe de louche aux alentours... Bref, pendant les trois-quarts de sa durée, "The Twin" est d'une banalité rare, cadenassé par une telle absence d'inventivité qu'elle en devient presque sa seule source d'effroi avec le triste constat que la carrière de Teresa Palmer est décidément au point mort (elle mériterait bien mieux !). Surtout si, en plus, vous avez plus ou moins rapidement deviné ce que tout ça cache en réalité.
Car, oui, "The Twin" a tout de même gardé un gros rebondissement en réserve, du genre de ceux qui sont là pour vous laisser estomaqués par la nouvelle lecture qu'ils donnent à l'intégralité de ce que vous venez de voir. Dans le cas présent, l'idée n'est pas si bête et insuffle enfin un peu d'intérêt au film mais, si vous êtes un minimum connaisseurs du genre, vous l'aurez forcément déjà croisée ailleurs en plus intelligemment traitée (les proportions qu'elle engendre ici sont quand même énormes à avaler) ou en beaucoup mieux amenée afin de créer une véritable onde de choc de surprise (j'ai personnellement compris vers 1h de long-métrage, il est fort probable que d'autres devinent plus tôt). Et, comme si cela ne suffisait pas, ce twist ne fait que confirmer la futilité d'un bon nombre de séquences antérieures de "The Twin", un film qui aurait peut-être su gagner notre indulgence s'il avait été amputé d'au moins une vingtaine de minutes pour éviter d'être lui-même le jumeau d'un sommet d'ennui pendant bien trop longtemps. Ce ne sera hélas pas le cas.