Comédie sur un phénomène de société, le film a connu un certain succès (même s’il semble daté de dix ans de plus) et est entré dans la culture commune. A le regarder, on se demande vraiment pourquoi car, outre justement le sujet qu’il aborde, cette pantalonnade est d’un grotesque sans nom. Si les comédies réclament caricatures et gros traits, il s’agit également de faire preuve de finesse quand on aborde, comme ici, un sujet social. Sans quoi, on verse dans le grand n’importe quoi. Avec ses personnages excessivement excessifs alors que ce sont de bonnes personnes au fond, il est impossible de convaincre.
Tanguy est trop gentil, trop intelligent, trop tombeur, trop serviable, trop neuneu et trop tout ce qu’on veut pour donner envie de lui foutre des claques. Ses parents sont trop sympathiques pour devenir aussi méchants que Tatie Danielle. Sabine Azéma a beau être un brin psychotique, on ne comprend pas qu’elle et André Dussollier deviennent, du jour au lendemain, des bourreaux d’enfant. Les scènes s’enchaînent bêtement, les péripéties sont aussi ineptes les unes que les autres, et le tout vire au grotesque dans sa dernière partie où le jeu de massacre n’a, pour le coup, plus du tout aucun sens (le procès notamment).
Ce n’est pas drôle, c’est bête, c’est mal filmé (pffff, ces plans insupportables de deux ou trois minutes avec la caméra qui se tourne tantôt vers un personnage, tantôt vers un autre). Cela annonce le désastreux « La Confiance règne » vulgaire et laid qui suivra dans la filmographie d’Etienne Chatiliez. Seule éclaircie dans ce marasme, André Dussollier, comme toujours presque parfait, ce qui est loin d’être évident ici tant l’ensemble est ridiculement bête à l’image de son improbable conclusion et de son effet de clausule maladroite.