Compagnon de route des débuts d'Adam Wingard en tant que scénariste des très sympathiques "You're Next" ou "The Guest", Simon Barrett s'essaye pour la première fois à la réalisation d'un long-métrage et, honnêtement, on était plutôt curieux de voir ça car on le soupçonnait fortement d'être la tête pensante du duo. Hélas, la découverte de cette première "Seance" concoctée par Barrett ne vient cruellement pas confirmer cette hypothèse...
À la faveur d'une tragédie, Camille est admise dans le prestigieux pensionnat pour filles d'Edelvine. En tant que petite nouvelle, un groupe d'élèves la prend rapidement pour cible. Mais elle ne va pas tarder à découvrir qu'elles vont être le cadet de ses soucis dans un établissement où une mystérieuse présence rôde...
"Seance" a donc le mérite de surprendre mais pas comme on l'aurait espéré. Alors qu'on l'attendait avec une vraie proposition originale pour s'imposer derrière la caméra, le premier film de Simon Barrett est tout l'opposé, une espèce de pot-pourri de références convenues (les clins d'oeil les plus prévisibles possibles à "Suspiria" sont évidemment de la partie) et de quasiment toutes les situations clichées qu'un tel contexte de pensionnat pour filles peut induire. On attend sans arrêt que quelque chose va venir changer la donne de ce slasher teinté de surnaturel, bousculer les rails d'ennui sur lesquels le film file jusqu'au terminus. Mais non.
Lorsqu'il n'a pas les yeux tournés vers le passé, "Seance" ne propose rien de fou pour s'inscrire dans l'avenir, les rares rebondissements se voulant inédits sont en réalité des déclinaisons des travaux passés du tandem Wingard/Barrett que les connaisseurs sauront décelés bien avant leurs révélations. Même le quart d'heure final, qui se rêve sans doute en feu d'artifice, paraît très poussif, comme un renoncement de la part de Barrett à produire un minimum d'étincelles novatrices sur une recette dont il ne connaît que trop bien les ingredients.
Le pire dans tout ça, c'est qu'on ne peut pas qualifier "Seance" de réelle infamie, Barett fait plutôt bien les choses sur la forme et le film n'est jamais désagréable à l'oeil, il donne juste le sentiment d'être terriblement anodin ou au mieux scolaire, les rares petites évasions identifiables sont encore une fois des réminiscences du style imaginé avec/par Wingard. Même l'héroïne nonchalante incarnée par Suki Waterhouse renvoie à celle incarnée par Sharni Vinson dans "You're Next"...
On croisait les doigts pour que le premier long-métrage de Simon Barrett soit réussi, "Seance" ne donne en réalité envie que d'une seule chose : revoir les films où il n'officiait qu'en tant de scénariste. Espérons que "Séance" soit un simple premier jet de mise en scène avant de réserver de plus belles choses dans le futur. Oui, on est d'un éternel optimisme, même après 1h30 passée dans le pensionnat de l'ennui...