Angela travaille pour une startup qui a développé KIMI, un assistant vocal (façon Alexa ou Siri). Son job consiste à analyser les flux de données du serveur à commande vocale et c’est sur l’un des flux qu’elle va découvrir les preuves d’un crime. Elle décide alors d’en référer à ses supérieurs et aux autorités compétentes, mais comment faire lorsque l’on est agoraphobe ?
Steven Soderbergh déçoit à plus d’un titre avec ce qui ressemble plus à un téléfilm qu’autre chose. Sous couvert de réaliser un thriller technologique, en réalité, il met en scène un polar pseudo claustro sur une nerd employée de la tech’, victime d’agoraphobie et qui vit chez elle recluse comme une malpropre, scrutant à sa fenêtre ce qui se passe chez les autres (tiens, ça nous rappelle vaguement Fenêtre sur cour (1954) d'Alfred Hitchcock, où un photographe, qui venait de se casser la jambe, se retrouvait contraint de rester chez chez lui en fauteuil roulant et passant le plus clair de son temps à zieuter chez ses voisins).
Bien que la mise en scène soit correcte, aussi bien en intérieur dans le loft de l’héroïne, qu’en extérieur lorsqu’elle doit prendre le dessus sur son mal-être, malgré cela, Kimi (2022) n’en reste pas moins très décevant, avec des scènes et des retournements de situation incongrus, voire absurdes. Angela est agoraphobe et parvient avec plus ou moins de difficulté à braver le danger extérieur
(plutôt que de prendre un VTC pour se rendre chez son employeur, elle préférera prendre les transports en commun, ce qui est totalement absurde compte-tenu de son état, sans parler de la scène où elle se dirige en plein coeur d’une manifestation, ce qui va à l’encontre de ce pour quoi elle vit recluse chez elle).
Enfin, que faut-il retenir de la fin expédiée en un rien de temps et avec une aisance déconcertante ? Absolument rien, tant cette dernière partie s’avère foncièrement grotesque
(Angela parvient, avec ses bras tout frêles, à déjouer les plans des 3 hommes de main et sait manier le pistolet à clou comme personne, vu la facilité avec laquelle elle tue ses assaillants).
Un scénario flemmard qui emprunte, d’un côté à Hitchcock, de l’autre à Blow Out (1981) de Brian De Palma. Il y a clairement un manque d'originalité, en dehors de vouloir surfer sur le côté techno des assistants vocaux, on n’y croit jamais
(les scènes extérieurs sont particulièrement gênantes, entre la poursuite dans l’immeuble et les salles des serveurs où les types ne sont pas foutu de la rattraper et la scène suivante où ils font un kidnapping en plein jour devant des milliers de personnes, visiblement il n’y a que moi que ça choque).
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