Abdallah, athlète professionnel, a réussi à s'échapper de Gaza. Son ami Jehad, lui, y vit toujours. Il y entraîne de jeunes athlètes pour qui le sport reste le seul espace teinté d'espoir au milieu du conflit.
C’est une réalisation de l’Italien Emanuele Gerosa. One More Jump a été sélectionné dans de nombreux festivals, en ayant notamment remporté le Prix du Meilleur documentaire européen de l'année 2020.
Je ne suis habituellement pas trop documentaire, mais j’ai eu envie de changer un peu et je dois dire que j’ai trouvé celui-ci plutôt bon.
La thématique est vraiment intéressante. On va faire un zoom sur Gaza, se situant dans le territoire Palestinien de la Bande de Gaza. Là-bas, nous allons rencontrer une bande de jeunes qui fait du parkours. Pour ceux n’étant pas familier avec ce terme, il s’agit d’une discipline sportive acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains ou naturels, par des mouvements rapides et sans l'aide de matériel. C’est une pratique qui gagne en popularité car elle permet de s’évader d’un quotidien difficile. Il y a même un club qui s’est ouvert.
À travers ce documentaire, on ressent bien le bienfait sur les « traceurs ». Tous ces passages où on les observe passer d’une ruine à l’autre sont très bien fait. Il y a une véritable dynamique et c’est impressionnant. Quand on voit le décor dans lequel ils doivent faire le parkour, on se rend compte aussi de la dureté qu’ils vivent.
En dehors de cette partie sportive, certaines scènes vont être forte en intensité émotionnelle. Je pense notamment à un passage d’affrontement entre des civils Palestiniens et des militaires Israéliens. On se rappelle soudainement que les athlètes devant nous sont avant tout des habitants d’une zone oppressée. L’autre passage qui m’a marqué va concerner Abdallah parti en Europe. On va le voir effectué du parkours en compétition et c’est forcément émouvant quand on sait d’où il vient.
Après, cette particularité, de suivre un homme ayant pu partir de Gaza, et les autres étant toujours dedans, peut être gênante. En effet, le temps est bien partagé, mais les passages réguliers de l’un à l’autre, empêchent de se plonger dedans totalement. De plus, comme il n’y a aucune narration en voix off, je trouve qu’il manque comme un fil conducteur. On a tendance à se perdre un peu. Je pense un commentaire en fond par les protagonistes sur leur histoire n’aurait pas été mal. Je ne doute cependant pas que cet aspect plus naturel et brut puisse plaire aussi.