Véritable immersion sous-marine, portée par un festival de personnages loufoques, délirants, inquiétants, émouvants, "le monde de Nemo" est un pixar d'une beauté affligeante au scénario brillant. Un poisson clown, Marin, s'attéle à la recherche de son fils kidnappé par des plongeurs venus de notre univers; L'homme n'est pas caricaturé et est présenté tel qu'il est : une menace pour l'environnement. L'instinct primitif de ce pére franchement peu téméraire, va l'emporter dans les fonds inconnus et magiques de l'océan. Le vide inquiéte. Cette vaste étendue d'eau, tantôt occupée d'alliés inattendus, abritant aussi des dangers imminents, devra être traversée avec un seul et même objectif : retrouver Nemo. De grands moments de bravoure, d'héroïsme, de follie et d'émotion ponctuent ce récit trépidant tout au long de l'oeuvre. Une oeuvre musicalement portée par Thomas Newman qui signe une composition sensible, dynamique, mais sait se faire discrete lors des instants les plus poétiques du film. Sans cesse satirique, ce long métrage extremement créatif et à la technique virtuose parvient à divulguer un message non pas moralisateur, mais universel. Sans aucune prétention, et s'adressant à tous les publics, Andrew Stanton et Lee Unkrich réalisent une fresque colorée, saupoudrée d'adrénaline, aux multiples rebondissements, et incroyablement cohérente. Le dénouement est d'une intensité rare, laissant le spectateur se rappeler irrémediablement tout ce qu'il a fallu traverser pour en arriver là. Pixar n'en perd pas pour autant son sens de l'humour, et à de maintes occasions se laisse porter avec succés par de drôles réparties. Au final, sans en faire des tonnes et en réutilisant la recette classique (gags, décors, protagonistes etc...), les studios usent d'ingéniosité pour proposer un divertissement de trés haute facture, avec une histoire d'une justesse déconcertante, simple mais d'une confondante fragilité, où la vie et la mort s'associent dans un seul et même bocal. Un chef d'oeuvre (évidemment), qu'on ne se lasse pas de découvrir. On est contraint de se laisser noyer tantôt par le chagrin, tantôt par la joie, sans transition particuliére. Jubilatoire, inspirant et paralysant de beauté.