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Tavsan
3 abonnés
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4,5
Publiée le 16 juin 2023
J'ai eu l'occaion de voir hier soir ce film en avant première en présence du réalisateur. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Je n'avais même pas vu la bande annonce. J'y suis allé très frais, "comme un premier baiser" (la recommandation de Fatih Akin lui-même). Je suis donc allé de surprises en surprises car il y a beaucoup d'ambiances différentes. Nous découvrons et suivons un personnage très haut en couleur qui apparemment est une star chez les jeunes en Allemagne. Beaucoup de sujets profonds sont indirectement abordés. J'ai beaucoup apprécié le film. Je recommande chaudement.
Après la radicalité de In the Fade et surtout de Golden Glove, Fatih Akin revient à un cinéma moins sujet à controverse, quoique, avec Rheingold, adapté de l'autobiographie de Giwar Hajabi, alias Xatar, star du rap allemand. Il est vrai que la vie du susdit est pour le moins tumultueuse, avant le succès, avec une naissance en Iran (le père est un célèbre musicien kurde) et un passage par l'Irak avant de s'établir en Allemagne. Xatar a connu l'exil, la prison, la délinquance et la violence, tout au long d'une existence marquée par la volonté de survivre. Le film de Akin adopte d'emblée un rythme trépidant, quasi irrésistible quand il s'agit de décrire la jeunesse de son héros et un peu moins quand Rheingold se mue en film de gangsters, sur un ton tragi-comique, certes distrayant mais pas davantage. Le personnage principal reste porteur d'ambigüité, même si le cinéaste semble éprouver une certaine sympathie à son égard et en dépit d'un côté machiste très prononcé (les femmes du film sont un peu négligées). En multipliant les lieux de tournage (la Syrie et les Pays-Bas sont aussi visités, à différentes époques) et les formats, Fatih Akin rend en tous cas une sorte d'hommage à un parcours stupéfiant, dans un biopic qui est comme un voyage sur 3 décennies, transcendé par une mise en scène au souffle certain.
« Quel est ton premier souvenir dans la vie ? Moi, c'est dans une prison. » De l'Iran à l'Allemagne en passant par l'Irak, Paris, les Pays-Bas et la Syrie, Fatih Akin revient sur la vie chargée de Giwar Hajabi, qui est plus connu comme Xatar, son nom de scène. Ce dernier a autant subi de choses qu'il a été responsable de ses problèmes. La première partie est probablement la meilleure ou du moins la plus intéressante, car c'est tout ce qui a fait l'homme et l'artiste. Entre le passage dans un camp de réfugiés, l'intégration dans un nouveau pays, les problèmes familiaux, la relation difficile avec le père, les petits et gros trafics en tout genre, et la découverte de la musique, Hajabi touche à tout et vit énormément de choses. Beaucoup d'éléments sociaux et personnels tandis que la seconde nous met simplement face à une histoire de gangsters avec tout ce qui va avec. Un intérêt qui a diminué de mon côté, et ce même pendant la mission avec l'or, jusqu'à une conclusion qui relève le niveau sur le processus de création. Le parcours de cet homme est quand même glorifié par Fatih Akin, qui oublie d'ajouter de la profondeur à son personnage pour avoir son ressenti. "Rheingold" est inégal et parfois précipité, mais ça reste pas mal même si le réalisateur a fait bien mieux auparavant.