Olivier Baroux, qui nous a proposé par le passé des réalisations issues d’idées originales, peut inscrire ce film dans ce registre. Cette comédie est assez intéressante, même si surprenante, et repose sur des acteurs qui ont des talents pas forcément exploités au mieux. Concernant le scénario il est plutôt bon même s’il me laisse une idée mitigée. Il aurait pu choisir une certaine facilité, un déroulement qu’on voyait arriver gros comme une maison, mais a choisi une voie un peu différente. Quelque part tant mieux, car c’est plus intéressant d’avoir pris ce risque, mais la cohérence finale est un peu bancale. Le rythme est très bon, on enchaîne les situations drôles comme il faut, mais lors du tournant du film, quand on bascule vers la résolution et la fin, le choix du scénario fait qu’on peut se sentir perdu par moments, que la « remise en ordre » est brouillon : le film est obligé de passer plutôt rapidement cette phase qui aurait méritée d’être mieux développée. De plus certaines émotions sont recherchées dans ce film mais ça ne passe pas hélas, une certaine limite dans le jeu des acteurs possiblement.
Je vais parler des deux protagonistes, et d’une autre personne qui mérite d’être mise en lumière.
- Tarek Boudali, qui interprète Jérôme, est très bien dans le rôle principal. Ce rôle de clown blanc lui va à merveille, il est bien meilleur en réaction de situations comiques que dans l’action directe. Son évolution est bien menée, bien jouée, mais son basculement vers la fin du film manque un peu de naturel, ça aurait mérité une écriture plus fine. Toujours juste dans les situations comiques, il manque de consistance et de crédibilité quand il faut aller chercher de l’émotion, et ne semble pas disposé à se dépasser et chercher quelque chose de fort : est-ce l’écriture qui ne le pousse pas assez loin, ou son jeu d’acteur qui n’est pas assez développé ?
- Artus, qui interprète le frère de Jérôme, est excellent. Il est déjà un humoriste brillant, et le cinéma est un art qui lui va bien. Il joue de son physique, de ses rondeurs, à l’image de Coluche à l’époque par exemple, pour interpréter un personnage dont on peu se moquer aisément, et ça fonctionne. Son jeu d’acteur ne lui permet que de rester dans la comédie, mais il le fait comme il faut : capable du pire comme du meilleur au cinéma, c’est assurément dans le pire qu’il est le meilleur !
- Et une mention spéciale pour Louise Coldefy, qui interprète la femme d’Artus. Merveilleuse quand elle bascule dans le déjanté, capable de se pousser à la limite du surjeu, elle joue toujours très justement son rôle et les différentes situations. Toutes ses apparitions dans des situations comiques du films sont réussies.
Je mets une note de 3,5/5. Les acteurs sont bons (même si quelques failles perceptibles), le scénario est plutôt cohérent et tient un bon rythme, et la réalisation est bonne.