Derniers Avis sur Survivor

On dirait un téléfilm fauché! Tourné autour d'un rail de chemin de fer un plein désert et dans un entrepôt tout pourri. Le film peine à convaincre avec si peu de moyens et des acteurs aussi mauvais. La photo est cradasse, la mise en scène paresseuse et des dialogues passant de l'inexistant a des monologues interminables, rajoutant le kitch des coiffures des années 80, bref y a rien a sauver.

Survivor est un film de SF d’une grande rareté que j’ai réussi à dénicher sur un site russe. C’est assez étonnant d’ailleurs, car le film en lui-même est un bon métrage post-apocalyptique.
Coté casting Christopher Mayer assure le premier rôle. Il a une drôle de dégaine, typiquement années 80 qui fait un peu rire aujourd’hui pour un film futuriste, mais enfin, il ne se débrouille pas trop mal. Il mène assez bien la danse, même s’il ne faut pas s’attendre à des folies non plus. A ses cotés Sue Kiel a un rôle assez mineur en fait. Sa présence dure le plus longtemps à l’occasion d’une scène de sexe soft, qui met davantage en avant son physique sculptural que son jeu d’actrice qui a l’air quand même assez réduit. Richard Moll enfin joue un méchant surjoué, qui s’avère au final moyennement convaincant.
Le scénario est découpé en deux parties bien distinctes. La première est clairement la meilleure. Certes elle est plus lente, mais elle est aussi plus métaphorique, et plus originale que la seconde, en présentant des idées amusantes (la draisine solaire) et en offrant un spectacle contemplatif et méditatif qui par certains aspects m’a rappelé Dust Devil. C’est en tout cas singulier. La seconde partie vire plus à l’action, avec une cité souterraine, des affrontements, une histoire plus basique. C’est plus classique, et donc, malgré un rythme plus soutenu, moins enthousiasmant pour ceux qui recherchent un produit se démarquant des habituels Mad Max like et autre copie de New York 1997. Le découpage est par ailleurs un peu haché par moment.
Visuellement le réalisateur se débrouille très bien dans la première partie, avec des plans très bien fait (la draisine avançant au milieu du désert). Dans la seconde partie c’est un peu plus le bazar dans les scènes d’action, néanmoins le réalisateur parvient quand même à tirer le meilleur de décors assez misérables. C’est dernier en effet, s’ils parviennent à convaincre à la surface, avec un désert post-apocalyptique convaincant, en revanche le coup de la cité souterraine est peu crédible. Ca ressemble à ce que c’est : c'est-à-dire une usine ou un entrepôt plongé dans le noir ! Malgré tout le réalisateur parvient de tant en tant à faire oublier cela, et cela démontre une certaine maitrise quand même. La photographie est très plaisante quant il s’agit d’éclairages naturels fort bien saisis (dans le final notamment, très eau de rose !), et se débrouille avec les moyens du bord dans la cité. Elle évite au moins d’être trop sombre, c’est déjà ca, surtout que ma copie n’était pas de la meilleure qualité. Alors pas besoin de chercher ici du sang et du sexe ! Rien de tout cela, et malgré une séquence soft qui dure trois plombes, vous ne verrez strictement rien de choquant ! Enfin la musique est assez spéciale. Ca va de sonorités qui pourront rappeler quelques tubes de Tina Turner, à de la musique sentimentale très démodée aujourd’hui. C’est surprenant dans un film de SF comme celui là, mais pour ma part j’ai aimé ce contraste audacieux, et qui ne fonctionne pas si mal.
En conclusion Survivor est un film de SF assez différent du tout venant. Ce n’est pas un chef-d’œuvre néanmoins, et il ne va pas au bout de sa démarche, puisque s’enlisant à mi parcours, il est obligé de prendre un chemin beaucoup plus classique. Tout est à peu près dans la moyenne, mais il n’y a rien non plus qui se démarque et fait sortir ce film du lot. Je lui accorde 3, mais je pense qu’il partagera les avis (lorsqu’il y en aura d’autre !).