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    Soft and hard
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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

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    3,5
    Publiée le 21 janvier 2013
    Le début est des plus déconcertant. On a Godard qui fait du tennis dans son appartement pendant que sa femme repasse le linge. On l'entend parler anglais au téléphone. On le voit se mettre au lit… La réflexion qui s'en suit c'est : mais bordel qu'est ce que je regarde ? Tu ne sais pas si c'est une farce ou je ne sais quoi.
    Et puis tout à quoi, Godard pose une question : est-ce-que parqu'il produit des images au lieu de faire des enfants, ça l'empêche d'être un être humain. Et là, ça dévoile toute une facette du personnage.
    Parce que je pense que Godard a vraiment dû se poser cette question, elle a dû le travailler, quelque part il doit tenter de se rassurer. Enfin j'en sais rien, mais toujours est-il que j'ai trouvé cette question un peu naïve, presque enfantine réellement touchante.
    Et s'en suit tout le reste du film composé d'un seul plan fixe (avec parfois quelques petites surimpressions diverses) où Godard de dos parle de cinéma et de télévision avec Miéville, sa compagne.
    Et j'ai trouvé ça réellement touchant d'être dans l'intimité du couple, de voir Miéville lui dire que dans Détective (un des films de Godard) elle a trouvé les parties de dialogue sur le couple un peu faibles, mais toujours avec une grande tendresse et une grande bienveillance. Il se dégage quelque chose.
    Et puis voir Godard s'appeler lui-même Jeannot et voir sa compagne reprendre ce diminutif pour parler de lui, c'est vraiment mignon. Il faut imaginer le grand JLG se faire appeler Jeannot dans son intimité.
    Et pourtant il y a toujours une grande pudeur, et comme à son habitude une grande capacité réflexive.
    De plus, c'est sacrément jouissif de voir Godard dire que lorsqu'il est à la télévision française il se sent comme un résistant durant l'occupation. Pour lui la télé assujetti, alors que le cinéma se projette et dans "projette" il y a projet.
    Et puis le voir se moquer de Truffaut et Lelouch qui disaient savoir qu'ils voulaient faire du cinéma après avoir vu un charlot à 4 ans, c'est quand même assez jubilatoire.

    Après je ne pense pas que ça soit la grande oeuvre de Godard, loin de là, mais disons que le film est vraiment appréciable, pour le côté vraiment étrange du début, mais aussi pour cette intimité dévoilée de façon plus pudique qu'il n'y paraît.

    Ce Godard manque peut-être de poésie, car plus proche du documentaire qu'autre chose (enfin on me dira que ça n'empêche pas Marker de mettre de la poésie), mais par moments assez touchant pour peu qu'on s'intéresse à Godard en tant qu'homme et à son oeuvre.
    Difficile de le trouver prétentieux après ça.
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