" Au début Jacques m'avait dit : "Pense SDF". J'ai regardé les types d'Europe de l'Est qui traînent dans Paris. J'ai joué Paul un peu éteint par cette réalité-là, un peu bas de front, le type écrasé par la vie qui n'a plus les moyens de réagir face aux coups qu'il se prend. Cette base nous a permis par la suite d'être plus fantaisiste. Une fois qu'il entre dans son univers à lui, Paul est plus mariole. Il est même très "street wise", c'est un malin de la rue, il a la sagesse de la rue, un instinct qui lui sert d'intelligence. Sur son terrain, il sait toujours s'en sortir, même si ça chauffe. Il sent les choses avant qu'elles n'arrivent, comme un mec qui connaît, qui a vécu tout ça... De victime, il passe à l'action. "
Pour l'aider dans la construction de son personnage, Jacques Audiard a indiqué à Vincent Cassel quelques pistes, notamment celle du néo-réalisme italien.
Ainsi, la physionomie de Vincent Cassel dans le film fait explicitement référence à celle de Vittorio Gasman dans Le Pigeon ou à certains héros de Il Bidone de Federico Fellini. De son côté Cassel s'est inspiré des compositions de Patrick Dewaere, notamment dans Un mauvais fils (Claude Sautet) et Beau-Pere (Bertrand Blier).