Ce film est beau, dispose d'un scénario simple (alors qu'il se devait à la base plus complexe) mais saisissant et procurant des moments intenses, sublimés notamment par la sublime composition d'Alexandre Desplat. Sans cesse en accord avec la musique, les plans habiles s'enchaînent et on perçoit parfaitement le souci, le perfectionnisme, la conscience cinématographique de Jacques Audiard. Les trouvailles visuelles lorsque Carla se déshabillent devant un miroir, scène répétée, sonores avec le jeu de la surdité de Carla... Mais voilà, trop, beaucoup trop de bémols pour le qualifier de chef d’œuvre. L'introduction, environ les trente/quarante premières minutes ne sont pas saisissantes, bien au contraire, longues et pas percutantes, et il faut malgré toutes ses qualités s'accrocher avant de rentrer dans le vif du sujet. J'en viens à un avis strictement personnel qui plombe la note que j'attribue à "Sur mes lèvres"... Cassel, je peux pas... Je peux pas parce qu'il joue toujours la même chose... Non, il n'est jamais classe, on doit souvent, beaucoup trop souvent pencher l'oreille pour entendre parfaitement ses répliques inarticulées. Sa voix m'insupporte, son jeu de même... La moustache lui va mal, au passage ! Voilà, les goûts et les couleurs bien sûr... Quand on voit que la France entière le désigne comme le meilleur acteur français... Pour ce qui est d'Emmanuelle Devos, elle est insipide, ni risible ni transcendante. C'est dommage, car avec deux acteurs meilleurs, on avait là un excellent film. Ce n'est pas dans mon habitude de dire que les acteurs font un film, mais en l’occurrence lorsqu'on les voit à chaque plan, qu'ils façonnent à eux deux l'histoire et qu'ils ne tiennent pas la route et qu'ils balancent souvent des phrases inarticulées (oui je sais, j'insiste !), ça descend forcement l’intérêt du film. Si on ne parle que de la réa, Audiard livre une nouvelle fois un film étonnant.