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CLEM 06
12 abonnés
198 critiques
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3,5
Publiée le 27 décembre 2015
SUR MES LEVRES (2001) de Jacques Audiard
avec Emmanuelle Devos Vincent Cassel
Sur Mes Lèvres est le deuxième faux-polar de Jacques Audiard mais c’est la première véritable histoire d’amour visible dans sa filmographie. Emmanuelle Devos tient dans ce film le rôle d’une fille sourde et qui a besoins d’appareils pour entendre. Fille un peu perdue et assez triste elle va s’en sortir grâce a un ex prisonnier cherchant a se remettre dans le droit chemin. Dans ce film J.Audiard s’affirme et son style est de plus en plus apprécié. Avec ce film les obsessions thématiques se déploient.
Sur Mes Lèvres est le genre de film qui ne peut laisser indifférent. Il est impératif d'adhérer à l'ambiance morose distillée par le réalisateur sous peine de ne jamais rentrer dans ce long-métrage pourtant bourré de qualités. Mais pour peu qu'on se laisse aller, la maitrise technique d'Audiard et la profondeur de ces deux personnages torturés ont bien vite un effet hypnotisant. Un film intense et plein de sensibilité, porté par un duo d'acteurs admirables.
Après un silence de trois années ,l 'immense Jacques Audiard revient avec force en dessinant les portraits inclassables de deux protagonistes que tout oppose et finalement rapproche ..Sous ses allures de comédie sociale l 'oeuvre se métamorphose en véritable polar crépusculaire pour finalement aboutir vers une possible histoire d’amour. Mêlant les styles et filmant harmonieusement les genres, la caméra du cinéaste invite subtilement à pénétrer dans chacun des univers de ses deux personnages principaux. A la manière du cinéma muet, elle joue sur les contrastes, la lumière et les cadrages, observant et traquant le moindre détail, soucieuse de restituer leurs sentiments et leurs émotions. Dans cette ambiance particulière, également renforcée par le formidable travail de la bande son qui joue sur les bruitages et les silences , la rencontre et la métamorphose de Paul et Clara vont prendre toute leur ampleur et leur crédibilité au long du récit ....Nés chacun à leur façon sous le signe de la malchance, ces deux manchots de la vie au contact l’un de l’autre vont apprendre à mettre en commun leurs frustrations et leurs atouts pour se payer une belle revanche sur la société .Comédienne singulière ,égérie de Arnaud Desplechin, Emmanuelle Devos dans le rôle de la fille moche et dure d’oreille est particulièrement incroyable ..Vincent Cassel (une nouvelle fois excellent..) incarne Paul Angeli une petite frappe raté ,loser à la recherche d'un emploi , fraîchement sorti de prison,essayant de survivre par des combines aussi pitoyables que lui ,..Au delà de sa spectaculaire transformation physique c’est avec beaucoup de sobriété et de retenue mais aussi un étonnant travail sur le timbre de sa voix que ce dernier offre une superbe composition...La mise en scène originale et inventive, une direction d’acteurs sans fausses notes, une façon atypique et bien à lui de construire ses intrigues, après "Regarde les hommes tomber" et "un héros très discret", Jacques Audiard confirme la maîtrise de son cinéma ainsi que sa" Grammaire" ,cherchant toujours à faire découvrir le chemin de héros ordinaires, lui qui ne laisse pas véritablement de place à la gent féminine, confie pour une fois le rôle fort à une femme. Sa manière de bousculer les codes et son besoin d’avoir recours aux effets de style,font de ce moment cinématographique une parenthèse intense et vibrante prêt à mettre les sens en éveil tout comme l 'envoûtante partition de Alexandre Desplat ...Une oeuvre rare ..Neuf nominations lors de la cérémonie des césars 2002 largement méritées ...
Jacques Audiard avec Sur mes lèvres signe un film âpre et prenant comme un café noir. Filmé caméra à l'épaule, au plus près de ses personnages, il livre dans un premier temps une critique du monde de l'entreprise complètement déshumanisé. Carla est une vieille fille malentendante, employée d'une agence immobilière. Tout le monde se fout de sa gueule dans son dos. Jusqu'au jour où elle va prendre sous son aile un ancien taulard avec qui elle va nouer une relation trouble. Entre amour et haine, il va la mêler à ses petits trafics. Comme je l'ai dit, leurs sentiments sont ambivalents. On ne sait jamais s'ils vont se rouler un patin ou se foutre sur la gueule. Le film gardera cette ambiguïté jusqu'au bout. Lentement, le film glisse de la critique du monde du travail au polar pur et dur. En même temps, on assiste à la dégradation des corps. Pas tellement celui de Carla mais plutôt celui de Paul joué par Vincent Cassel, impressionnant d'intensité juste avant Irréversible. Ne nous y trompons pas. Le cinéma de Jacques Audiard n'a strictement rien à voir avec celui iconoclaste de son père dans les années 60/70.
Jacques Audiard c’est du cinéma de d’jeun’s comme on dit aujourd’hui, la nouvelle nouvelle vague à la française avec des tics qui la signe : des gros gros plans confinant à la macro-photo pour mieux pénétrer les personnages, la caméra à l’épaule pour dramatiser l’action, la succession de plans très courts pour maintenir le suspense, les contre-jours et les flous volontaires pour entretenir une ambiance, les voix off sur objet… etc…etc…
Seulement voilà avec le fiston Audiard ça fonctionne un max… C’est intelligent et bien placé.
Et « Sur mes lèvres » est un SUSPENSE PARFAITEMENT REUSSI.
La mise en place des personnages est méticuleuse et l’action proprement dite ne débute qu’après 40 minutes (environ)… Mais cette première partie fait le sel de cet excellent film et situe avec une grande lucidité et précision le contexte sociologique des deux personnages principaux : Carla (Emmanuelle Devos) sous fifre méprisée et humiliée dans un contexte machiste et Paul (Vincent Cassel) taulard en liberté conditionnelle… Deux solitaires écorchés vifs ! La caméra d’Audiard explore l’humain, les émotions bienfaisantes ou dévastatrices, à l’aide de cadrages chirurgicaux, très serrés.
Emmanuelle Devos et Vincent Cassel sont éblouissants de talent tant ils servent leur personnages à fond, sans minauderie… Et l’on retrouve aussi Olivier Gournet son talent, son génie, dans le rôle d’un malfrat libidineux qui braille comme un cochon qu’on égorge quand sa « cassette » est disparue…
Sur mes lèvres, encore un p*tain de chef d'oeuvre du grand Jacques Audiard, Cassel/Devos/Gourmet ainsi que le reste du casting sont grandiose, la réalisation, le scénario, les décors, la musique, tout est parfait, Audiard est un vrai Réalisateur comme on en voit rarement.
Un film d'un des meilleurs réalisateurs français, Jacques Audiard, qui ne m'a pas totalement emporté. Pourtant, je ne trouve aucun défauts à ce film. Le scénario est excellant sur ces deux marginaux, une sourde à la vie sociale pauvre et un ex taulard qui est employé par la secondé. "Sur mes lèvres" se divise en deux parties, la première, un drame sociale, où c'est elle qui va l'utilisé pour se faire mieux voir aux bureaux, et la deuxième, plutôt polar, où c'est lui qui va la manipulée. La prestation d'Emmanuelle Devos, qui lui vaudra un césar, est exceptionnelle et Vincent Cassel m'a beaucoup plus dans un rôle difficile. La réalisation, avec beaucoup de plans serrés, n'est pas la meilleur d'Audiard, mais reste très bonne. Mention spéciale pour le travail du son. Bref, un excellant film mais un je-ne-sais-quoi m'a empêché de profiter pleinement du film.
Jacques Audiard...un réalisateur de génie qui ne rate aucun de ses films..."Sur mes lèvres" ne manque pas à la règle, bien au contraire. Une histoire improbable et poétique, sans artifice, mais tellement belle. Un film qui nous dit que nous avons encore de très, très bons réalisateurs en France qui savent raconter des histoires simples mais tellement passionnantes !!
Volcanique, intrépide, sur mes lèvres est un polar réussi. Dans la sincérité du personnage joué par Cassel et de son duo avec Devos. C'est énigmatique, très touchant et assez inédit comme binôme. Audiard est vraiment très fort, notamment quand il s'agit de donner à son visuel, un atout artistique qui, en plus de mettre en valeur les personnages, les rend encore plus vrai, plus naturel et donc plus incisif et compréhensif pour le spectateur.
La rencontre surprenante entre un homme et une femme. La noirceur guide l'histoire d'un bout à l'autre et arrive à nous séduire. Comme quoi le noir est une belle couleur. Par ailleurs l'interprétation des acteurs est tout en finesse ce qui augmente le pouvoir de cette relation.
Jacques Audiard signe ici un polar froid ou l'on suivra une femme malentendante qui engagera pour l'aider dans ses taches de secrétariat un ancien détenu qui veut se réinsérer, une rencontre plus qu'improbable . Ambiance froide et morose avec une dose de réalisme, Jacques Audiard dévoile un véritable talent pour la réalisation, l'image et le son donne une dimension intense au film, agrémentée d'une mise en scènes vraiment sans défaut .
On suivra donc ces deux personnages complétement différents qui peu a peu commenceront a avoir une complicité, de l'amour l'un envers l'autre mais aussi des problèmes avec le passé de Paul qui ressurgit et qui va vouloir monter un coup . Un film qui mise beaucoup sur ses interprétations aussi excellente pour Vincent Cassel que Emmanuelle Devos, un Vincent Cassel froid et mystérieux et une Emmanuelle Devos qui en marre de cette société qui ne la comprend pas et qui la juge sans cesse .
Le film se clôturera avec une partie remplit de tension et de violence, un passage vraiment intense . Une histoire original et prenante, des acteurs extraordinaire et une excellente mise, un film unique comme on en voit peu dans le cinéma Français a l'heure actuel .
Film difficilement pitchable tant les pistes sur lesquels nous lance Jacques Audiard sont nombreuses. Emmanuelle Devos vit un enfer au bureau. Allure de vieille fille, elle peine sur son lieu de travail où, malgré ses compétences et son investissement, elle n’est que la boniche. Aussi tous ces collègues ne lui font aucun cadeau. Ses prothèses auditives signe son handicap, et la lecture sur les lèvres de son entourage en ajoute à son mal être. Vu les qualités et la force d’inventivité dans le jeu d’Emmanuelle Devos, çà pourrait faire un film à part entière. Mais non, bouc émissaire dans sa boite, elle voie une sortie par l’arrivée d’un stagiaire ex taulard comme compagnon d’infortune. Elle devient à son tour tyrannique et décide d’utiliser les compétences de Vincent Cassel pour se venger de l’injustice qu’elle subit. Tiens, c’est le sujet du film. Mais non, le film devient un polar avec braquage, règlement de comptes, coups montés,… Le récit est dense, touffu ; presque trop. Le thème central est tout de même la rencontre insolite entre deux loosers de la vie qui se complètent à merveille. L’union de leurs compétences réciproques en fait des Bonnie and Clyde à la petite semaine. Faibles séparés mais forts ensemble. Amoureux, une énigme à laquelle chacun trouvera sa réponse. Certains qualifient ce film aussi de suspense amoureux, c’est aussi un thème. En fait c’est un film de genre qui en a plusieurs ; même si le polar prend sérieusement le relais sur le final. Pour entremêler toutes ces thématiques et perdre le spectateur dans le film ; Audiard donne une vraie leçon de cinéma. Rien de littéraire mais juste un récit cinématographique. La description méticuleuse des effets pervers de la frustration et du manque de considération à travers une Emmanuelle Devos devenant elle-même cruelle et dominatrice est saisissante. Il en est de même pour la satire grandiose de la vie de bureau. Bilan des opérations : du talent cinématographique, c’est certain ; une interprète fantastique, c’est acquis ; un récit intelligent, c’est sûr ; mais un manque de mystère, assurément ; un film pas assez épuré et condensé surtout. Pour terminer, un exemple flagrant du futile inutile : pourquoi venir alourdir son récit avec cette histoire de contrôleur judiciaire meurtrier ; aucun intérêt. A voir pour le talent d’Audiard et de Devos
Jacques Audiard nous offre une fois de plus un beau film cru sur des personnages amoché par la vie, entre Carla (Emmanuelle Devos) complexé par son physique, fragile et isolé dans sa routine et Paul, que la prison à solidifié et qui cumule des problèmes. Jacques Audiard film au plus prêt ses personnages pour imager chaque émotion qui les traverses et ainsi mieux les partager. Le scénario est bien écrit et nous offre quelques retournements de situations et une belle fin. Bref, pas son meilleur, mais "Sur mes lèvres" est un film de bonne qualité.