Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Ener-J
10 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 14 mars 2022
Très déçu par ce film, je ne comprends pas les éloges de la presse. Si l'interprétation est plutôt acceptable, la réalisation est du genre bâclée, c'est mal filmé, trop de gros plans et d'images instables ou mal cadrées. Le scénario est confus et improbable. Le son est mauvais, certains dialogues sont inaudibles. Tout cela donne l'impression d'une commande exécutée à la va-vite.
Sur mes lèvres est un bon film ! La relation qui se noue entre Paul et Carla semble improbable mais ça se fait pourtant très naturellement et c'est assez crédible. Le film met un peu de temps à démarrer mais le scénario s'emballe petit à petit, pour finir sur 30 dernières minutes qui sont assez brillantes selon moi. Mon principal regret pour ce film, c'est qu'il est au final très froid : l'ambiance est très grise et morne, et les personnages ne sont pas du tout attachants, un peu énervants par moment même. La prestation des acteurs est pourtant très bonne ! C'est dommage car hormis ça, je trouve que c'est un très bon film.
4 708 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 15 octobre 2020
Comme d'habitude les Français font des films des plus intéressants. L'actrice principale est superbe et j'ai apprécié la façon dont Audiard a visualisé sa surdité en se concentrant sur les petits détails et en étudiant sévèrement ses images. C'était un beau film à regarder et leur relation bien qu'initialement peut-être incroyable mais elle a a grandi dans mon esprit au point qu'elle était inévitable. J'ai apprécié les scènes de bureau et la banalité de celui-ci qui sont souvent si négligée dans les films américains ou diffusée avec peu d'humour. À la fin du film nous connaissons très bien Carla car telle est la force du scénario et du réalisateur. Un personnage compliqué avec lequel j'ai aimé passer du temps interprété par une grande actrice Emmanuelle Devos. Vincent Cassel était génial comme il l'est toujours dans ses films. Sur mes lèvres reçoit donc cinq étoiles de ma part...
Désireux de découvrir le cinéma du jeune Jacques Audiard (je ne connais aucun de ses quatre premiers films) j'ai enfin profité de mon abonnement OCS en visionnant Sur mes lèvres.
Je ne vais pas tourner autour du pot : j'ai ressenti un véritable choc esthétique à la vue de cette chronique à la fois sensuelle et poétique.
La mise en scène est d'abord incroyablement inventive et cohérente. Les effets de manche que certains peuvent juger vulgaire chez Audiard trouvent ici leur pleine justification à travers la matérialisation des problèmes d'audition de Carla. Le film parvient miraculeusement à faire ressentir son handicap par des astuces dans la bande-son et dans l'image, mais aussi dans la mise en scène.
Le casting est l'autre point fort du film : Vincent Cassel, Emmanuelle Devos et Olivier Gourmet trouvent ici tous les trois peut-être leur meilleur rôle. Devos compose un personnage emprunté et sensuel qui ne ressemble pas du tout à ceux qu'elle jouera abondamment par la suite, Cassel dégage une énergie et une animalité rare et Gourmet est inquiétant comme jamais.
Sur mes lèvres brille enfin par son scénario redoutablement efficace, au rythme tour à tour alangui et haletant. Du grand art, et pour moi le meilleur Audiard.
Lorsque je pense à Jacques Audiard je pense Musique et mec badassement banal. Sauf que je n'ai eu la partie musique qui confère aux films d'Audiard une ambiance que j'adule. Plus la magnifique moustache de Vincent Cassel. Ce film semble être une erreur dans la matrice. Alors ça reste un délire rigolo dans la partie bureau. Mais dès que l'on part de ce milieux donnant lieux au meilleurs gags du films (je précise que je trouve la première partie très drôle). Ça perd selon moi de toute sa saveur. C'est loin d'être mauvais. Simplement que lorsque l'on connais le réalisateur pour De battre mon Cœur s'est arrêté, il est compliqué de se retrouver dans cette espèce de prémisse laissent place à un cinéma plus aboutit à l'heure d'aujourd'hui. Puis je trouve les réactions peu maîtrisé sur certains personnages. Ce qui rend certain personnage plus compliqué qu'intimidant. Donc selon moi c'est une tentative très honnête qui n'est pas mauvaise, mais que je ne porte pas comme réussite. Cela dit on voit déjà une certaine maitrise du médium ; ce qui fait que le film n'est pas chiant.
Une vraie histoire avec des rebondissements inattendus (je dis ça pour que les pseudo-scénaristes d'Hollywood qui se mettent à 3 ou 4 pour pondre le scénario d'un "blockbuster" sans histoire, regardent ce film et en prennent de la graine !), une interprétation en osmose avec les personnages, une observation fine des comportements humains, ... Vous avez vraiment besoin que je continue mon énumération avant de courir voir ce film ? C'est un film surprenant, un film noir qui se déguste de bout en bout. J'ai vraiment passé un bon moment, un moment de pur plaisir. Un film dont le nombre d'entrées ne doit rien à une campagne marketing de grande ampleur, comme les films américains même les plus mauvais, mais qui mérite que l'on fasse l'effort d'aller le voir. Dans la famille Audiard, j'adorais le père, Michel, dialoguiste ("Les Tontons Flingueurs", "Flic ou Voyou", "Le Professionnel"...) et je suis désormais tombé sous le charme du fils, Jacques, réalisateur et scénariste.
Rien à dire ou tout à dire. C'est à mon sens un des meilleurs films français de ces vingt dernières années. L'histoire est vraiment originale et tout le reste est parfait : le rythme, le suspens, le casting : Vincent Cassel, captivant et inquiétant, avec sa diction unique et Emmanuelle Devos, qui est une des rares actrices crédible dans un rôle de moche comme dans tout autre rôle.
Ce film est un beau moment de cinéma. On y retrouve V. Cassel, qui rappelle G. Depardieu dans ses rôles de voyous dans les années 70. Et bien E. Devos, qui reçut un César pour son rôle. Dire que ce film a déjà presque 20 ans. Il a bien vieilli. Devos est une secrétaire efficace mais elle est moquée par certains de ses collègues, notamment car elle est sourde, en tout cas sans ses appareils. Lorsque Cassel arrive dans sa vie professionnelle comme stagiaire, lui un ancien voyou, sa vie va basculer. Cassel est à l'opposé d'elle, et on se demande comment il fait pour se faire accepter dans la boite, bien qu'il passe une bonne partie de son temps dans le local de la photocopieuse. C'est la magie du cinéma. Et elle fonctionne. Petit à petit, les 2 là vont apprendre à se connaître et Devos va tomber sous le charme. Comme quoi les voyous ça marche toujours :) Et ensuite la partie policière va commencer, quand Cassel, va se faire rattraper par d'anciennes affaires et amis. Au début du film on pense pas forcément qu'on va avoir affaire à un film policier, car la première partie est plutôt sociale, avec une "peinture" de l'entreprise. On voit arriver le "jeune" O. Gourmet dans le rôle du méchant. La fin est pleine de tension et on a définitivement quitté le film dramatique.
Très bon film! Points positifs : Selon moi, Emanuelle Devos et Vincent Cassel jouent très bien. C'est un film de rebondissement et de suspense. Points négatifs : L'histoire est un peu longue et il manque quelque chose pour donner un peu plus de suspense.
Ce film était pour sourd et muet, à la vitesse supérieure, ce n’est qu’une intrigue de demi sourde avec prothèse auditive. Le salaire de misère bavarde rencontre une mauvaise fréquentation, un bad boy de service en réinsertion au sein de la même entreprise qui les emplois, la promotion de l’immobilière.
Un beau petit couple inespéré d’enfer marginal, la solitude au peu d’estime a la solution au banditisme, un super-sens inné sur le bout des lèvres faisant tourner les affaires crapuleuses, le jeu interposé de l’amour platonique. Le réalisateur est accro aux boites de nuit, cocktail barman shaker sur fond de musique de fréquence FG, un film bof, le style de la mise en scène, du papier froissé, ça arrive et claque des doigts.
Ses spectateurs indifférents pour ces personnages insipides romantiques marginaux, enfin vient la nuit à l’hôtel épuisé du grabuge.
Nous sommes en novembre 2018 et, avant hier, je n'avais jamais entendu parler de ce film sorti en 2001 et pourtant, quel beau film ! Il est porté par un duo d'acteur que je n'aurais pas imaginé aussi complémentaire. Mais à vrai dire, même dans le film, ces deux personnages n'ont finalement rien en commun... à part le fait d'être marginalisé dans une société qui ne leur laisse pas ou peu de chance de s'épanouir. Emmanuelle DEVOS est époustouflante de justesse dans le rôle de Carla, la trentaine, employée comme assistante administrative dans une société de promotion immobilière, handicapée par sa surdité partielle qu'elle atténue grâce à des appareils auditifs qu'elle dissimule derrière ses cheveux. Même sa meilleure amie abuse de sa gentillesse et de sa timidité. Ce handicap la fragilise et elle se fait tellement discrète qu'elle est moquée par ses collègues machos qui abusent de sa timidité. Mais son handicap lui a permis de développer une capacité peu habituelle : elle lit sur les lèvres. Ce super pouvoir, qui a donc donné le titre du film, va être exploité par Paul (Vincent CASSEL), jeune délinquant tout juste sorti de prison pour vol aggravé et recel, qui se fait engager par Carla en tant que stagiaire. Ces deux êtres que tout oppose vont s'aider mutuellement et s'attacher l'un à l'autre sans que cette relation soit très claire, c'est la rudesse qui rencontre la timidité, une suite de pulsions et de répulsions. Cette relation complexe s'ancre dans un scénario trépidant où Paul embarque Carla dans un projet extrêmement risqué mais où son super pouvoir de lire sur les lèvres va se révéler indispensable. C'est beau, c'est cohérent, c'est émouvant, c'est le cinéma que j'aime.
Film tendu et noir sur une amitié brûlante. La femme presque timide qui se révèle dans sa relation avec l'homme brutal et sans fards. Efficace et subtil par les sentiments troubles aussi.
Un rythme assez lent mais la patte Audiard est là. L'histoire tourne autour d'un homme qui sort de prison et qui est endetté auprès de créanciers. Il travail dans un bureau pour une femme sourde qui est la risée de ses collègues. Petit à petit ils se rapprochent pour devenir un couple "bonnie & Clyde". L'objectif est de permettre à l'homme qu'incarne Cassel d'effacer l'ardoise... mais à quel prix. Les acteurs propose une belle interprétation. Cependant, l'intrigue n'est pas extraordinaire, presque trop classique si bien que parfois on s'ennuierait presque. Clairement pas un des meilleurs film de Audiard à mon goût.
« Sur mes lèvres » est le troisième film de jacques Audiard et le moins que l’on puisse dire est que le réalisateur ne manque pas de courage. Délaissant le cinéma bobo à la mode ou la comédie bien épaisse, le cinéaste réalise un film noir digne des réalisations hollywoodiennes (c’est devenu un gros mot). Il en reprend tous les codes. A commencer par la description sociale d’une PME immobilière, repaire d’arrivistes qui n’hésitent pas à s’approprier le travail de l’assistante dans le style « Working Girl » de Mike Nichols (1988). Comme la dite assistante n’a ni le physique ni la voix de Mélanie Griffith, sur son bureau s’entassent tous les dossiers en retard et le mépris de ses collègues. Néanmoins, son patron lui permet d’embaucher un assistant. Il a vingt cinq ans, sort de prison et est aussi à l’aise dans ce monde qu’un poisson en plein Sahara. S’entremêleront vengeance, gros coup et romance. Bref, tout y est. Mais de plus l’assistante brimée au physique moyen est sourde et le bas de plafond retrouve tous les neurones la nuit, dans la rue comme dans les bars. Emmanuelle Devos et Vincent Cassel offrent à leur personnage cette partie de flou qui renforce l’ambiguïté dans leur manipulation réciproque. Cela aussi rappelle de grands moments hérités de ‘The Asphalte Jungle’ de John Huston ou d’ Hathaway, Tourneur, Lang et Hawks. Devant tant de qualités il est permis de regretter quelques scories qui tiédissent la tension, comme l’inutile caractère meurtrier du probateur de Paul (qui de plus complique inutilement la fin) et une musique parfois peu pertinente. Ces défauts de jeunesse ne doivent pas masquer une volonté affirmée et réussie de développer complètement l’histoire (qualité presque disparue dans le cinéma français contemporain), si bien que la scène finale, surprenante de sensualité, donne envie d’applaudir.