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Roub E.
985 abonnés
5 023 critiques
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4,0
Publiée le 14 avril 2019
Le premier vrai coup de maître de Jacques Audiard. Sur mes lèvres est un film qui sublime son histoire somme toute banale et ses anti héros pétrifiés dans leurs solitudes. Ce qui aurait donner un film morne avec n’importe qui devient dans les mains d’Audiard et de ses deux acteurs un film extrêmement touchant ou l’on vibre pour ces deux personnages. C’est juste sans fioriture, c’est du talent à tous les niveaux.
Malgré une perte de vitesse en milieu de film, c'est agréable à regarder, on passe un moment divertissant avec une intrigue simple et des acteurs convaincants.
Un film puissant, violent et envoûtant, avec deux grands interprètes dans de véritables rôles de composition : Jacques Audiard fait comme à son habitude forte impression, avec une tension énorme dans le final. Très bon film !
Film malade, fiévreux sur deux protagonistes que tout oppose et pourtant... Devos et Cassel sont magistraux et la mise en scène d'Audiard est sublime. Un beau boulot sur le son et le montage également. Un début très film social qui vire par la suite au polar même si la fin est un peu trop gangster mais quelle classe tout de même !!
Une splendide réalisation et une direction d'acteurs à leur maximum, pas de doute on a affaire à du très bon Audiard. Le duo Cassel/Devos est très convaincant. Le plus étonnant dans "Sur mes lèvres" c'est le tournant que prend le film, passant du drame romantique au thriller prenant et haletant dans la seconde moitié du film.
Une vraie histoire avec des rebondissements inattendus (je dis ça pour que les pseudo-scénaristes d'Hollywood qui se mettent à 3 ou 4 pour pondre le scénario d'un "blockbuster" sans histoire, regardent ce film et en prennent de la graine !), une interprétation en osmose avec les personnages, une observation fine des comportements humains, ... Vous avez vraiment besoin que je continue mon énumération avant de courir voir ce film ? C'est un film surprenant, un film noir qui se déguste de bout en bout. J'ai vraiment passé un bon moment, un moment de pur plaisir. Un film dont le nombre d'entrées ne doit rien à une campagne marketing de grande ampleur, comme les films américains même les plus mauvais, mais qui mérite que l'on fasse l'effort d'aller le voir. Dans la famille Audiard, j'adorais le père, Michel, dialoguiste ("Les Tontons Flingueurs", "Flic ou Voyou", "Le Professionnel"...) et je suis désormais tombé sous le charme du fils, Jacques, réalisateur et scénariste.
Avec Sur mes lèvres, Audiard signait sans grande discussion possible son meilleur film jusque-là. Il séduisait par une caractérisation réussie, sans misérabilisme - allez si, juste un peu - en nouant une relation à laquelle le mystère et les contradictions donnent une forme d'éternité maladive. A chaque instant, le lien que tisse ce couple de réprouvés évolue sans se résoudre, visite de nouveaux chemins, seulement tracés par une constante sensualité et des douleurs à fleur de peau. Ainsi, le binôme est insaisissable, s'affranchit des calculs et des prévisions ordinaires. Tout comme il a connu le rejet de la société, il parait quelque part, sur un plan artistique (je ne dis pas, bien sûr, que les personnages font cela consciemment) trouver sa vengeance en traçant un chemin déviant, une voie faite de manipulation et de noirceur, vers une conclusion inévitable mais pourtant cent fois plus complexe qu'on pouvait se l'imaginer. Sur mes lèvres est un film trouble et fascinant, qui profite du talent d'Audiard pour capter les sensations, multiplier des gros plans sans voyeurisme, utiliser la surdité de son héroïne comme un fil rouge tragique et narratif évident. Un film qui jamais ne perd sa précision, et se dévoile petit à petit comme une oeuvre complexe. C'est aussi un écrin idéal pour une Emmanuelle Devos impressionnante, tout au long de l'évolution de son personnage, dans ses fragilités, dans ses espoirs, dans ses soupçons de perversion. Vincent Cassel en fait un peu trop, mais porte toujours sur lui l'intensité qu'il fallait à son personnage. De petits excès parcourent le scénario, sans jamais donner d'argument véritable dans le sens d'une outrance agaçante, participant au contraire d'une ambiance à l'expressionnisme morose qui renforce immédiatement chaque parcelle d'énergie et chaque recoin d'âme de ses personnages. Subtil, puissant et tout à fait fascinant.
Jacques Audiard réalise son troisième long-métrage en 2001. On y retrouve son goût prononcé pour les histoires réunissant des personnages solitaires, vivant le plus souvent en marge de la société, mais qui une fois assemblés puisent une force intérieure indestructible. Ici, il s’agit d’une jeune femme malentendante menant une existence morne jusqu’au jour où elle rencontre un ancien taulard. D’une petite comédie sociale et romantique, le scénario évolue vers un thriller sombre au suspense haletant. La mise en scène reste bien entendu étourdissante (au sens propre comme au figuré). Mais c’est surtout la direction d’acteurs qui impose le respect. La prestation subtile d’Emmanuelle Devos (lui valant le César de la meilleure actrice) associée à celle plus bouillonnante de Vincent Cassel crée une parfaite alchimie. Bref, un film efficace totalement maîtrisé.
Une nouvelle fois Audiard livre aux spectateurs un film soigné. De par son scénario original et ses deux protagonistes opposés intéressants dans la relation qu'ils développent. La réalisation est encore juste et sobre ne laissant aucun temps mort.
Comme à son habitude, Jacques Audiard n'a pas son pareil pour raconter les histoires de personnages paumés, ici représentées en les personnes de Carla Bhem (sous les traits d'une Emmanuelle Devos toujours autant à l'ouest) et Paul Angéli (typiquement le genre de rôle qui sied à Vincent Cassel). Il est un ex-détenu cherchant à se réinsérer et elle est une secrétaire invisible aux yeux des autres. De leur rencontre va naître une relation ambiguë, faite de manipulations réciproques et d'amour passionnel, et celle-ci bouleversera la vie de l'entreprise. Très noir, désabusé, "Sur mes lèvres" est construit sous la forme de l'élaboration d'un braquage où les deux personnages, très subtilement interprétés, décident de se venger du monde qui les a maltraités. La mise en scène incisive et retorse d'Audiard se marie à merveille avec l'ambiance de polar/thriller installée dès la première demi-heure, et le suspense monte crescendo. Chaque scène est un régal, à l'image spoiler: des écoutes avec la prothèse auditive de Carla , et pas une seule fois l'ennui ne vient embêter le spectateur. A voir de toute urgence si ce n'est pas déjà fait !
Audiard réussit à merveille ce qu'il sait faire de mieux: jouer avec nos émotions. Partagés entre le sentiment de malaise et de gêne qui plane tout au long du film, on ne peut s'empêcher de s'attacher aux personnages, complexes, tellement humains et si bien interprétés. Audiard nous laisse toujours sur le fil du rasoir et maîtrise son travail à merveille. A voir, mais pas à revoir, car il laisse quand même un sentiment incertain et difficile à définir, il faut dire qu'il n'a pas la dimension poétique de "De battre mon cœur s'est arrêté", mais il vaut vraiment qu'on s'y attarde.
Très bon film d'Audiard, Sur mes lèvres est la rencontre de deux êtres coupés du monde, antagonistes, qui vont se servir l'un l'autre pour finalement se rapprocher. Malgré une fin peu crédible pour justifier la fuite des deux amoureux, on ne peut qu'apprécier le brio de la mise en scène et certaines idées fulgurantes dans le scenario. J'ai aimé.
Ce film était pour sourd et muet, à la vitesse supérieure, ce n’est qu’une intrigue de demi sourde avec prothèse auditive. Le salaire de misère bavarde rencontre une mauvaise fréquentation, un bad boy de service en réinsertion au sein de la même entreprise qui les emplois, la promotion de l’immobilière.
Un beau petit couple inespéré d’enfer marginal, la solitude au peu d’estime a la solution au banditisme, un super-sens inné sur le bout des lèvres faisant tourner les affaires crapuleuses, le jeu interposé de l’amour platonique. Le réalisateur est accro aux boites de nuit, cocktail barman shaker sur fond de musique de fréquence FG, un film bof, le style de la mise en scène, du papier froissé, ça arrive et claque des doigts.
Ses spectateurs indifférents pour ces personnages insipides romantiques marginaux, enfin vient la nuit à l’hôtel épuisé du grabuge.