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pierrre s.
441 abonnés
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3,0
Publiée le 22 février 2018
Un film dur et sombre comme les aime et les fait si bien Jacques Audiard. Oscillant entre le polar et le mélo, Sur Mes Lèvres, accuse quelques baisses de rythme, mais reste un film de grande qualité.
Polar sombre et crispant au récit palpitant, porté par une mise en scène dans le plus pur style Audiard qui nous fait ressentir une tension permanente. Emmanuel Devos est une immense actrice et mérite son César.
Décidément Jacques Audiard est vraiment le meilleur réalisateur français de la décennie dernière! Ce film trouve une complémentarité entre sa forme (sublime) et son scénario (subtile)! Et loin de tous les autres qui échouent à raconter des histoires de gangsters dans le cinéma français, Audiard lui rejette cette idée de cinéma documentaire pour ne s'intéressait qu'à l'aspect cinéma quitte à user d'effets sonores et visuels qui rendent le spectacle étourdissant!
Les derniers films de Jacques Audiard sont des petits bijoux de fièvre et de noirceur... Sur mes Lèvres, chef d'oeuvre au titre éloquent, formidable polar à fleur de peau, est peut-être la première grande réussite majeure de sa filmographie. On regrettait le caractère un brin trop sage de ses deux premiers films - qui n'en demeuraient pas moins de très bonne facture. Avec ce troisième long, Audiard fait la part belle à un style effervescent et proprement syncopique. Il est étonnant de constater une telle maîtrise de la rupture chez le réalisateur de Un Héros très Discret. Magnifiquement accompagné du ( toujours ) talentueux Alexandre Desplat, Jacques Audiard capte le mouvement des lèvres comme Bresson aurait filmé les mains... Un rapport très simple et très direct s'effectue entre le film et le spectateur, l'impression d'être au plus près des personnages et des coups. Bref, Sur mes Lèvres est une excellente surprise aux allures d'oeuvre de l'instant. Mention spéciale à Vincent Cassel, dans l'un de ses rôles les plus marquants.
Ce film de Jacques Audiard brosse le portrait de deux marginales , de deux personnes isolées de la société , transparentes aux yeux des autres à cause d'un certain handicap , l'une sourde et travaillant sans relâche pour une société qui la baffoue et l'autre sortant de prison ayant beaucoup de mal à se réinsérer et trempant toujours dans des affaires louches. Ces personnages viennent à se rencontrer et se servent de leur handicap comme un objet de vengeance , la rencontre sera intense et inévitablement aboutira à du bon comme du pire. Voila en quelques mots , le scénario déjà très original de ce film , réalisé avec comme toujours chez Audiard cette urgence de prendre des moments forts ou les sentiments sont les plus apparents , exactement comme dans "De battre mon coeur s'est arrêté" , il met aussi le spectateur dans son récit indirectement afin de le faire réagir sur ce qu'il voit , c'est à dire on prend des personnages qu'on plaint au départ et dont le brusque changement de caractère nous laisse interrogatif , c'est vraiment très fort et très rare dans le cinéma franaçais.Le film doit aussi beaucoup au duo Emmanuelle Devos/Vincent Cassel particulièrement intense. Du côté de la technique , il y a un travail sur le son absolument remarquable.
Désireux de découvrir le cinéma du jeune Jacques Audiard (je ne connais aucun de ses quatre premiers films) j'ai enfin profité de mon abonnement OCS en visionnant Sur mes lèvres.
Je ne vais pas tourner autour du pot : j'ai ressenti un véritable choc esthétique à la vue de cette chronique à la fois sensuelle et poétique.
La mise en scène est d'abord incroyablement inventive et cohérente. Les effets de manche que certains peuvent juger vulgaire chez Audiard trouvent ici leur pleine justification à travers la matérialisation des problèmes d'audition de Carla. Le film parvient miraculeusement à faire ressentir son handicap par des astuces dans la bande-son et dans l'image, mais aussi dans la mise en scène.
Le casting est l'autre point fort du film : Vincent Cassel, Emmanuelle Devos et Olivier Gourmet trouvent ici tous les trois peut-être leur meilleur rôle. Devos compose un personnage emprunté et sensuel qui ne ressemble pas du tout à ceux qu'elle jouera abondamment par la suite, Cassel dégage une énergie et une animalité rare et Gourmet est inquiétant comme jamais.
Sur mes lèvres brille enfin par son scénario redoutablement efficace, au rythme tour à tour alangui et haletant. Du grand art, et pour moi le meilleur Audiard.
Film maitrisé de bout en bout. Avec un scénario pas si simple que ça. De très bonnes idées de réalisations tournant autour de la surdité. Et un couple Cassel-Devos magistral. Du très bon Audiard!
Jacques Audiard très bon comme à son habitude, même si ce film ne vaut pas un prophète, il est construit sur un vrai scénario avec deux acteurs au jeu d'acteur hors norme. Vincent Cassel & Emanuelle Devos jouent des marginaux presque opposés avec une telle justesse. Sur mes lèvres, sombre et poignant vaut le détour...
Ce film me rappelle vaguement le (mauvais) souvenir de "De battre mon coeur s'est arrêté", du même Jacques Audiard. Les acteurs jouent bien, c'est indéniable. Voilà pourquoi je mets une étoile. Mais comme dans le film susmentionné, le scénario est maigre et sans grand intérêt. Le film est long, et peine à se mettre en place. Aucun suspense, c'est mou mou mou. J'ai arrêté avant la fin, de peur de mourir d'ennui.
Troisième long-métrage pour Jacques Audiard, après 5 ans d’absence depuis Un héros très discret (1996), il revient avec non pas un simple drame social, mais polar noir très intense à travers lequel il dépeint deux portraits pas si opposé qu’ils en ont l’air. D’un côté Carla, la trentaine, un physique pas facile, introvertie et un handicape (elle souffre de surdité mais a la faculté de pouvoir lire sur les lèvres) et de l’autre, Paul, la vingtaine, un jeune homme bourru qui tente de se réinsérer dans la société après avoir purgé une peine de prison. Tous deux vont former un duo improbable et inattendu, un tandem qui leur permettront de se venger de leur misérabilisme, d’un quotidien bien trop blafard, ils vont à eux deux former un duo incompréhensible et qui ne cessera de se déchirer (ou de se manipuler), pour au final parvenir à tirer profit de cette situation. Jacques Audiard y retranscrit une violence à la fois verbale et physique entre les deux protagonistes, avant que le film ne plonge réellement dans le polar pur et dur en fin de seconde partie. Le tout étant parfaitement maîtrisée du début à la fin, d’une mise en scène remarquable, à une direction artistique sans faille où s’affronte deux acteurs, deux gueules de cinéma, deux caractères bien trempés, à savoir Vincent Cassel & Emmanuelle Devos (sans oublier la participation d’Olivier Gourmet). Il en résulte au final une œuvre palpitante, passionnante, destructrice et au combien réaliste, avec Sur mes lèvres (2001), Jacques Audiard ne fait que confirmer tout le bien que l’on pense de lui, c'est à croire que le talent est héréditaire chez les Audiard.
Sur mes lèvres, encore un p*tain de chef d'oeuvre du grand Jacques Audiard, Cassel/Devos/Gourmet ainsi que le reste du casting sont grandiose, la réalisation, le scénario, les décors, la musique, tout est parfait, Audiard est un vrai Réalisateur comme on en voit rarement.
Jacques Audiard avec Sur mes lèvres signe un film âpre et prenant comme un café noir. Filmé caméra à l'épaule, au plus près de ses personnages, il livre dans un premier temps une critique du monde de l'entreprise complètement déshumanisé. Carla est une vieille fille malentendante, employée d'une agence immobilière. Tout le monde se fout de sa gueule dans son dos. Jusqu'au jour où elle va prendre sous son aile un ancien taulard avec qui elle va nouer une relation trouble. Entre amour et haine, il va la mêler à ses petits trafics. Comme je l'ai dit, leurs sentiments sont ambivalents. On ne sait jamais s'ils vont se rouler un patin ou se foutre sur la gueule. Le film gardera cette ambiguïté jusqu'au bout. Lentement, le film glisse de la critique du monde du travail au polar pur et dur. En même temps, on assiste à la dégradation des corps. Pas tellement celui de Carla mais plutôt celui de Paul joué par Vincent Cassel, impressionnant d'intensité juste avant Irréversible. Ne nous y trompons pas. Le cinéma de Jacques Audiard n'a strictement rien à voir avec celui iconoclaste de son père dans les années 60/70.
Revisionné récemment, cela confirme la réussite à tous les niveaux de ce polar Français. On ne présente plus Jacques Audiard qui a pris pour habitude de nous sortir tueries sur tueries. Ici Vincent Cassel est encore excellent, Devos est très touchante (récompensée justement par un César) et c’est superbement réalisé. Voilà ce que le Cinéma Français peut faire de mieux, heureusement qu’Audiard est là pour relever le niveau.
Un excellent polar mais qui n'est cependant pas parfait. Au positif un scénario original et inventif, et une direction d'acteur remarquable, Emmanuelle Devos habite réellement son personnage tout en retenue, en justesse et en sensibilité, Cassel ne démérite pas loin de là. On pourra déplorer néanmoins une certaine confusion avec des ellipses parfois curieuses. Enfin la façon de filmer d'Audiard bien qu'efficace, a parfois tendance à nous donner le tournis. Et puis même si ça n'a rien de fondamental que vient faire dans cette histoire la toute petite sous-intrique avec le contrôleur judicaire ? Quand aux critiques sur la seconde partie qui tirerait le film vers le rocambolesque, elles m'amusent ; on est au cinéma que diable !
Jacques Audiard a vraiment le chic pour filmer des éléments extra-ordinaires dans des vies ordinaires. Comme toujours ça sonne juste et le réalisateur tire le meilleur de ses interprètes, notamment Vincent Cassel qui n'avait pas encore à l'époque sa renommée, il prouve par ailleurs son grand talent qui n'aura de cesse d'évoluer, par contre pour le côté "beau-gosse" on repassera ... Olivier Gourmet, acteur belge de talent, n'est pas en reste non plus mais c'est bien Emmanuelle Devos qui est la plus surprenante avec un rôle délicat dan lequel elle assure. La mise en place est prenante malgré son rythme lent et nous permet de s'acclimater des personnages plus profonds qu'il n'y parait aux premiers abords. On suit donc cette relation improbable, tordue et tendue entre deux âmes torturées que tout oppose, et puis l'intrigue se dessine, faite de faux-semblants et de manipulations sournoises, avant de plonger vers le polar des plus noir, brutal et sanglant. Ce n'est sans doute pas le plus grand film d'Audiard mais il reste très bon même s'il doit beaucoup aux interprétations de ses acteurs, criants de vérité. Dommage que quelques incohérences viennent déranger ainsi que quelques rebondissements tirés par les cheveux, malgré tout c'est un véritable plaisir à voir.