J'avais réussi à l'esquiver, à Cannes, parce que moi, les films relatant les périodes de reconstruction de victimes d'attentats, ça me fait en général très peur, parce qu'il m'apparaît assez difficile de mettre en images de telles épreuves de vie sans tomber dans un pathos qui me donne envie de donner des coups de latte dans l'écran. Mais, chose étonnante, Gaël Martin, qui lui n'était pas parvenu à l'esquiver, mon gars sûr du cinoche, m'avait vanté des qualités insoupçonnées du film, qui parvenait selon lui à déjouer tous les pièges que je n'imaginais pas qu'un film pourrait un jour déjouer.
Alors lorsqu'il est sorti en salles, je suis allé vérifier que Gaël avait bien regardé l'écran, et n'était pas sous l'effet du truc le plus puissant du festival de Cannes pour vous faire vous tromper devant un film : la fatigue.
Non, il ne se trompait pas, donc. Ça passe easy, parce que c'est formidablement écrit, et surtout parce que Virginie Efira, coeur coeur coeur. Alors ouais y a votre Magimel en face, mais perso, c'est juste parce que j'ai regardé la rubrique casting sur Allociné que je me suis rappelé qu'il jouait dans le film. C'est de toute façon plus difficile d'être Virginie Efira que Benoît Magimel, c'est plus difficile de venir de la Nouvelle Star que d'Etienne Chatiliez, et c'est surtout plus difficile de briller dans des films tant écrits que dans des errances improvisées en Polynésie française.
La véritable star de l'année, pour la 30e année consécutive, c'est elle. Et le véritable grand film de l'année sur des attentats, ça n'est surtout pas Novembre, c'est Revoir Paris. Vous vous trompez tous beaucoup, quand même.