Alice Winocour s’est fait
connaître en scénariste dans le film Mustang,
déjà ici elle défend les femmes, leur regards, et leur place dans
une communauté. Après sa première réalisation, Proxima,
dans lequel elle fait vivre un personnage principal féminin, Alice
Winocour nous surprends encore avec un film qui saura toucher
tout le monde.
Mia,
parisienne d’une trentaine d’années est la victime d’un
attentat dans un bar. Trois mois plus tard, devenue amnésique, elle
revient sur les lieux des faits et tente de reconstituer la soirée
traumatique.
Alice
Winocour nous fait vivre le drame sous tout ces angles, elle définit
le processus de réminiscence sous tout ses aspect, à travers le
personnage de Mia surtout, mais aussi à travers toute les autres
victimes qu’elle encontre.
Dans
le rôle principal Alice Winocour et Anaïs Durand, responsable du
casting, choisissent Virginie Effira et le choix s’avère être
particulièrement adéquat.
La
justesse de son jeux se caractérise par un visage immobile comme
bloqué dans état constant de vide, à l’inverse de ses yeux
brillants, extrêmement sensibles qui laissent échapper le désir
brulant de vérité et de libération du personnage. L’emprisonnement
des émotions du personnage est aussi représenté par le travail sur
le costume. Au yeux du spectateur, le blouson en cuir apparaît comme
une sorte d’armure. On nous présente ainsi un personnage fort,
mais qui laisse une barrière entre lui et le reste du monde.
C’est
aussi avec la dynamique de la moto que la réalisatrice caractérise
son personnage. Les déambulations dans Paris de Mia sont un manière
intelligence d’illustrer le processus de doute et de recherche
qu’entreprends son personnage.
De
plus, Alice Winoucour s’intéresse a un aspect de processus de
reconstitution de la mémoire : celui de la mémoire
sensorielle.
A
travers la bande son et les images, la réalisatrice partage au
spectateur les éléments clés de ce processus.
En effet, avant la
scène de l’attentat en lui même, par exemple, on peu voir Mia
écrire dans un carnet. Plus tard dans le récit, on lui annonce
qu’elle peu le récupérer et qu’il a été placé avec les
pièces a conviction. Alors, quand cette dernière le récupère, la
réalisatrice fait appel à la mémoire du spectateur. Quand Mia
touche le papier et le cuir de la couverte, on est obligatoirement
ramenés, nous, spectateurs, au moment où nous l’avions sentit
pour la première fois : peu avant l’attenant. De plus, sur ce
carnet figure en un tâche d’encre qui fait référence à ses
actions peu avant l’attentat, puisqu’elle s’était tachée,
elle était partie se laver les mains au toilettes. Ainsi cet élément
permet en effet de mettre en évidence un moment clé de la soirée,
élément clé, qui, de plus confirme la version de Thomas, une autre
victime qui disait l’avoir vu aller au toilettes. De nombreux autre
éléments sont mit en place pour illustrer l’importance de la
mémoire sensorielle du personnage, par exemple, la vue du coup d’une
autre cliente, en sortant des toilettes, quelques instants avant les
premiers coup de feu, marque lourdement Mia, puisque lors d’une
fête avec ses amis en sortant également des toilettes, elle est
replongée dans la peur de cette soirée, en hallucinant cette fille
devant elle.
Ainsi,
Alice Winoucour nous présente un film sensible à l’image de son
personnage. Des images fortes et surtout une émotion juste et
sincère, tout en apportant a son film un intérêt psychologique
modeste.