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traversay1
3 556 abonnés
4 851 critiques
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4,0
Publiée le 12 novembre 2021
La Mif, du réalisateur suisse autodidacte Frédéric Baillif, est une réussite qui tranche avec le tout venant de ces fictions/documentaires qui essaient tant bien que mal de laisser deviner la part de chacun des deux genres, sans souvent y parvenir. Le film propose une véritable immersion dans un foyer pour jeunes filles à problèmes, rythmée par une succession de portraits qui permettent de nourrir un récit non linéaire où l'on découvre progressivement les histoires douloureuses de jeunes femmes en phase de reconstruction, sans oublier celle, pas moins attachante, de la directrice de l'établissement. Il y aurait là matière à un pathos insupportable mais, grâce à son dispositif ingénieux, qui mêle les différentes trajectoires de vie, en les intégrant dans le quotidien de la petite communauté, le film est au contraire à la fois pudique et authentique. Il l'est d'autant plus que toutes les interprètes de la Mif sont issues de ces foyers qui jouent cependant des rôles qui ne correspondent pas à leur passé mais qu'elles ont eu toute la liberté de composer. Cela donne un film bourré d'énergie, positive ou négative, et un langage de charretier qui cache les fêlures réelles de ces adolescentes. C'est un véritable tour de force que réalise Frédéric Baillif dans ce long-métrage tourné en deux petites semaines, en un huis-clos presque total. Impossible de ne pas être ému par ces filles cabossées et solidaires (enfin, pas toujours) qui ont trouvé dans le foyer une nouvelle famille jusqu'à leur arrivée dans l'âge adulte.
C’est une réalisation de Frédéric Baillif qui était un ancien éducateur. Cela l’a inspiré au moment d’écrire le scénario.
La vie dans un foyer n'est pas un long fleuve tranquille. Le quotidien de ces jeunes adolescentes, qui ont été placées là pour les protéger leur entourage, n'est pas évident. C'est ce que va nous montrer La Mif. À travers l'histoire de plusieurs jeunes filles, on va s'approprier les règles du foyer.
Ce drame va être construit de manière didactique. On voit toute la bande puis cela va se centrer sur chacune à tour de rôle. Un choix intelligent, car il permet de se familiariser avec chaque protagoniste. Elles sont toutes là pour une raison différente et donc l’approche n'est pas la même. On va voir leur malaise et difficultés à tenter d’avoir une vie “normale”. Les traumatismes seront expliqués, et même si leur comportement dépasse les bornes, il est difficile de leur en vouloir tant leur passer est chaotique. La Mif arrive à créer énormément d'empathie. Il y a des passages qui sont très bouleversants.
Cela va être aussi l'occasion de voir comment fonctionne un foyer. Bien que se déroulant en Suisse, et donc les règles quelque peu différentes des Françaises, le principe reste tout de même. Dans ce cadre, il est intéressant de voir qu'une partie va être consacrée à la directrice. Celle-ci va permettre de prendre du recul sur la situation des jeunes filles. C’est l’occasion aussi de comprendre tout le travail de fond qui est effectué. Nous allons aussi voir comment cette équipe fonctionne, que ce soit dans les bons mais aussi mauvais moments. Chacun a sa vision différente de l'éducation et forcément, ça va entraîner des confrontations. On voit tout de même que chacun est investi à 200 % dans sa mission d’aider ces enfants.
Tout le casting joue à merveille. C'est simple, on a l'impression d'être dans un documentaire tellement cela fait réaliste. Le réalisateur a laissé beaucoup de place à l’improvisation sur le plateau permettant que chaque jeune vive son personnage. Un choix payant.
Après "Tapis rouge" sur des jeunes défavorisés, Fred Baillif réalise son deuxième long-métrage sur un foyer d’accueil dans lequel cohabitent des adolescentes à la vie pas facile. En tant qu'éducateur de formation, le réalisateur reste dans son univers et s'intéresse non seulement aux jeunes, mais aussi aux éducateurs. D'ailleurs, Claudia Grob, qui est remarquable dans le rôle de la directrice, est l'ancienne directrice du foyer où il a travaillé à ses débuts. Une recherche d'authenticité qui va jusqu'à la sélection des actrices non professionnelles, qui pour la plupart ont connu ce genre d'endroit. Tout cela se traduit par une histoire authentique avec des personnages naturels qui exposent leurs forces et leurs faiblesses dans un style proche du documentaire. Il n'y a pas vraiment d'histoire puisque le réalisateur consacre un chapitre à chacun des personnages. Il y a parfois des retours en arrière qui permettent de revivre une scène, mais d'un point de vue différent. "La mif", c'est la vie dans un foyer, mais surtout une vie de famille avec comme dans une maison des tensions, des cris, des pleurs, des engueulades et des moments de tendresse. C'est inégal, mais attendrissant grâce aux performances authentiques de l'ensemble du casting.
Ancien éducateur spécialisé, Baillif vient du documentaire. Dans cette fiction très documentée, il dresse un catalogue des raisons pour lesquelles de jeunes filles se retrouvent en foyer. Raisons "nobles": pas de délinquantes, que des familles dysfonctionnelles, avec un attrait certain pour les abus sexuels. C'est parfois bien vu, bien traduit par la mise en scène, qui chapitre la vie des ados et celle de la directrice, en reprenant certaines séquences de manière différente d'un personnage à l'autre. Malheureusement, il n'évite pas un certain didactisme, un emploi parfois quasi insupportable de la musique classique joyeuse et dynamique lors des séquences de coupe. spoiler: Le ponpon est atteint lorsque la directrice saccage son bureau sur un quatuor qui reprend a capella des grands succès classique . Enfin, il est trop long, manque de rythme: la première heure séduit, puis le film s'essoufle.
La Mif est un film qui peut rappeler dans l'esprit et par la méthode Entre les murs de Laurent Cantet : un mélange subtil de fiction et de documentaire, des personnages qui jouent un rôle basé sur leur propre personnalité, dans un milieu qui leur est naturel.
Au lieu de la salle de classe on est ici dans un foyer d'accueil pour adolescent. Le réalisateur, Frédéric Baillif, choisit un montage original qui fait mouche : chaque séance est centré sur un personnage, et on revoit certaines scènes dans plusieurs séquences, qui revêtent alors une signification différente (un effet Rashomon à répétition).
Au delà des intrigues parfois un peu tarabiscotées, c'est l'énergie vitale des actrices qui porte ce film attachant et efficace. Malgré toutes les horreurs vécues (que pour certaines, on ne fait qu'imaginer) les émotions, l'espoir et l'amitié peuvent continuer à briller.
"La Mif ", film documentaire réalisé par le suisse Fred Baillif, sorti en 2022. Fred Baillif est un ancien éducateur, devenu réalisateur, scénariste et producteur. Il réalise "Tapis Rouge ! " en 2017, un documentaire / fiction sur des jeunes d’une banlieue lausannoise. "La Mif", nous présente des portraits de jeunes femmes vivant dans un foyer. L'approche docu-fiction privilégiée par le réalisateur produit un mélange parfois difficile à suivre. Une réalisation faite de plans serrés, une succession de scènes parfois décousues. Belle prestation des actrices. Bon sujet. Entre reportage et fiction, le spectateur s'y perd cependant un peu.
Une réalisation Suisse. filmé un peu façon docu. Un peu comme le brillant film "entre les murs" notamment. Mais de par son thème etc ... j ai trouvé que dernièrement"placés" étaient un cran au dessus... La méthode est pourtant bonne, mais la façon. parfois manque un peu de rythme, puis s accélére... Assez inégal en gros. Les jeunes sont a lnaise dans leur présence a l écran et cela donne du point positif. On éprouve un certains empathie... Bref, dans le genre, le style. Dernièrement on a vu mieux, comme cité précédemment et selon mon ressenti. Mais sinon cela se laisse globalement facilement regarder pour qui, est intéressé par ce style ou cette théma ou l on ait une fois de plus dans une tranche d âge parfois très compliqué.
Audrey, Novinha, Précieuse, Faustine, Tamra, Allison et Caroline ont été placées par la protection suisse des mineurs dans un foyer proche de Genève. Elles forment une famille, une « mif » en verlan. Lora, la directrice, et les éducateurs spécialisés qui la secondent veillent jalousement sur elles et essaient de les aider à reconstruire leurs vies cabossées.
Des films sur des foyers de mineurs, on en a vu treize à la douzaine avec leurs adolescents perturbés mais au fond si touchants, avec leurs éducateurs dévoués, mais parfois faillibles : "La Tête haute", "States of Grace", "Hors normes"… Il y a deux mois à peine sortait Placés sur le même thème, dont la bande-annonce ne m’avait pas donné envie de le voir. Je suis pourtant allé voir "La Mif" à cause des bonnes critiques qui le précédaient. Une semaine à peine après sa sortie, il n’était plus à l’affiche que d’une seule salle parisienne à des horaires impossibles.
Mon entêtement a porté ses fruits. J’ai réussi à voir "La Mif" avant qu’il ne disparaisse de la programmation. Et j’ai beaucoup aimé ce film réalisé par un ancien éducateur spécialisé, aux frontières du documentaire et de la fiction.
Je l’ai beaucoup aimé pour une raison évidente et assez prévisible : le portrait touchant qu’il dresse de ces adolescentes à fleur de peau et de ces adultes qui tentent tant bien que mal de les protéger. Mais je l’ai beaucoup aimé pour une autre raison plus surprenante : sa construction très sophistiquée, kaléidoscopique, qui, autour d’une même trame narrative, s’intéresse successivement à chacune des pensionnaires. Chacune des jeunes filles devient à tour de rôle l’héroïne d’une histoire qui est à la fois commune et singulière. La narration diffractée n’en reste pas moins cohérente, prenant comme fil rouge le scandale causé par la relation sexuelle d’Audrey avec un jeune garçon de quatorze ans à peine. Elle prend dans le dernier tiers du film un tour inattendu en se focalisant sur Lora, la directrice. "La Mif" opte alors pour un ton mélodramatique qu’on n’imaginait pas. Frédéric Baillif en a-t-il un peu trop rajouté ? peut-être. Mais cette débauche lui est vite pardonnée.
C'est parfaitement programmatique, on devine très bien où cela nous mène! On comprend également la recherche d'authenticité, en donnant à des actrices non-professionnelles des rôles fictionnels à jouer, lesquels sont très proches de leur vraie vie! Un docu-fiction plutôt adroit donc, avec une belle réflexion sur le rôle d'éducateur (ancien métier du réalisateur) et des interprétations parfois bluffantes, parfois un peu laborieuses dans l'improvisation. On a beau être séduits, la proposition apparait, au final, un peu schématique, répétitive dans sa mise en scène des conflits avec une tendance à surligner son propos. Imparfait mais utile.
En Suisse, Lora dirige un foyer pour jeunes en difficultés. Elle revient après un long congés maladie et va affronter différents cas complexe. Mais malgré les différents, ces jeunes au passé douloureux forment une famille soudée. Un joli film touchant.
Le foyer concerné, Frédéric Baillif y était passé comme stagiaire éducateur spécialisé, sa formation initiale. Foyer d’accueil d’urgence pour adolescentes. Presque toutes les filles du film étaient déjà sur place. D’où cette frontière entre le documentaire et le film de cinéma. C’est en fait le meilleur des deux, entre l’authenticité absolue dans la narration et des codes cinématographiques habituels, qui en font en tous les cas un magistral objet de vérité. « C’est elles qui savent », comme dit Frédéric Baillif.
Il n’y a aucune actrice sur le plateau… Mais il y a en fait partout… Toutes son fabuleuses de vie, et d’authenticité, elles s’amusent de tout et nous bouleversent considérablement. Il est impossible d’en extraire ne serait-ce qu’une seule, y compris car précisément c’est une famille. Subjectivement, la directrice, avec ses rides, sa fatigue, son troublant passager noir, mais aussi son humanisme dans sa détermination à transmettre la résilience, est fascinante… La magnificence dans la véridicité de La Mif fait penser sur la même thématique au formidable 3 X Manon (2014) de Jean-Xavier De Lestrade, dans la compréhension des nuances dans leur complexité. C’est un cinéma dénué de dimension cosmétique qui évite les détours caricaturaux. Ça vous prend aux tripes et au cœur, sans fioriture, mais sans âpreté non plus. Dans son projet et dans sa construction scénaristique puis filmique, c’est un éloge du cinéma vérité, qui contourne avec talent les clichés. Courrez-y, on en sort grandit, et on se sent nous aussi faire partie de cette incroyable Mif…
Film long et compliqué à regardé certains cas fesant allusion à ma propre situation étant moi même une ancienne enfant de l'ASE . Par contre il y a beaucoup trop de clichés sur la façon dont elle parle, leur vulgarité tout est surjouer. Il y a certes de la rébellion dans les foyer mais il aurait été important de pas montrer que les mauvais côté c'est à cause de ce genre de représentation que les jeunes de foyer sont souvent mal perçus et juger.