L'affiche n'est pas franchement réussie. Le titre français pas davantage (Ce qui reste) et pourquoi ne pas plutôt avoir choisi La femme du pilote, comme les allemands, ou Copilote, comme les américains ? Tout ceci n'est pas bien important, évidemment, eu égard au sujet du film qui tente un prisme original sur le thème de la radicalisation. Original mais pas totalement probant, eu égard à une mise en scène sans ampleur et une intrigue dont on comprend plus vite que l'héroïne du film de quoi il retourne, même sans avoir lu une seule ligne à son sujet. L'aveuglement puis la culpabilité sont les deux aspects qui ressortent de Ce qui reste mais si le premier se révèle satisfaisant, le second n'est traité qu'à l'état d'ébauche, alors qu'il était sans doute celui qu'on aurait aimé voir le plus amplement développé. Oui, c'est d'une histoire d'amour qu'il s'agit, d'abord, et intelligemment racontée d'ailleurs mais l'espèce de faux suspense qui s'installe, dont le spectateur n'est pas dupe, crée une sorte de distance avec le film où l'on sent que la réalisatrice hésite entre en dire plus sur la psychologie du futur pilote ou se ranger définitivement du côté de sa compagne, ce qui est en définitive le cas et suscite en même temps son lot de frustrations. Le brassage des langues, l'ambiance universitaire et les instants de bonheur du couple donnent lieu à des scènes vivantes et sans conteste réussies. Oui, mais voilà, l'option prise par le scénario déçoit par la manière dont elle chemine jusqu'à un dénouement qui coupe court à la question que l'on est forcé de se poser : et après, que va t-il se passer pour la copilote ?