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Marc L.
44 abonnés
1 583 critiques
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3,0
Publiée le 27 février 2023
C’était l’occasion pour moi d’accorder une nouvelle chance à Ryusuke Hamaguchi, dernière coqueluche de festival à provenir du Japon, après un ‘Drive my car’ aussi ambitieux, profond et déjà statufié par la critique que carrément pénible à suivre pour la majorité des spectateurs normalement constitués. Ces ‘contes du hasard’ ont d’ailleurs été élaborés par Hamaguchi parallèlement à son chef d’oeuvre au long cours, comme une sorte de récréation en quelque sorte. Il s’agit de trois moyens-métrages sentimentaux à la morale ambiguë, qui démarrent souvent d’un malentendu ou d’une coïncidence. Pour ne pas dénaturer la part d’intérêt dûe à la simple découverte de la configuration de chaque histoire, je ne parlerai que de la première, histoire que vous sachiez dans quoi vous mettez les pieds : un mannequin parle à sa maquilleuse et amie de l’homme qui la fait vibrer, Kazuaki, et de la précédente relation que ce derniers entretenait avec une femme qui l’a beaucoup fait souffrir par ses infidélités. La seconde comprend soudain que c’est sa propre relation avec Kazuaki dont son amie parle sans le savoir, ce qui ravive instantanément certains souvenirs et sentiments en elle. Le constat le plus évident qui s’impose est que, bien que les films japonais, spécialement les films japonais dramatiques, aient pour tradition de faire passer beaucoup de choses sans recourir au langage, ces Contes du hasard sont incroyablement verbeux. Je pense même n’avoir jamais vu des Japonais parler autant dans un film et Hamaguchi lui-même reconnaît l’influence du cinéma français de la Nouvelle Vague sur son travail et spécifiquement celle des films de Eric Rohmer. Je n’ai jamais vu de films de Rohmer mais j’ai rattaché ce que j’ai vu aux pratiques d’un des disciples les plus réputés de ce dernier, Emmanuel Mouret et ses marivaudages modernes. L’originalité et la singularité de ces courts récits sentimentaux m’a en tout cas rendu l’expérience beaucoup plus digeste que je ne me l’imaginais, mais il faut accepter l’idée d’un plan fixe ou d’une alternance champs-contrechamps d’une bonne demi-heure avec des gens qui bavardent.. Quoi qu’il en soit, ce n’était sans doute pas une très bonne idée de commencer l’exploration de la filmographie de Hamaguchi avec ‘Drive my car’.
Une triple pépite !!! trois contes où le hasard se dispute à la fantaisie... c'est comme une bouchée au chocolat qu'on suce jusqu'à ce que la cerise à la liqueur explose en bouche !
Une pure merveille. Trois contes qui peuvent évoquer le cinema de Rohmer mais aussi le théâtre français par son dispositif ( et plus spécialement Marivaux … le jeu de l’amour et du hasard). Comme dans le splendide Drive my car le réalisateur nous enlace et nous emmène au pays du verbe pour nous faire plonger dans l’intimité de ses personnages (essentiellement feminins). C est dense, intense, très libre , envoûtant. Ça passe à toute vitesse pour peu que l’on se laisse bercer par la profondeur du propos et la légèreté apparente de la mise en scène.
Ce film comporte en fait trois nouvelles : une jeune femme fait la rencontre d’un homme et raconte à son amie son 1er rdv avec lui, ses bonnes impressions ; une étudiante essaye de piéger un professeur avec une lecture éristique d’un de ses livres ; deux anciennes élèves d’un lycée se retrouvent dans la rue. Chaque nouvelle est marquée par un événement inattendu qui fait basculer l’histoire. Ça fonctionne bien. Tout est basé sur des dialogues, on ne s’ennuie pas, c’est bien mené et les acteurs sont justes. J’ai aimé ces nouvelles.
Je rejoins absolument les mauvaises critiques de ce film. C'est mortellement ennuyeux, sans intérêt, à l'exception du 2ème conte qui m'a semblé un peu plus intéressant. À mon avis, les bonnes critiques sont à mettre sur le compte d'un certain snobisme à systématiquement encenser les film asiatiques .
Trois contes , bien distincts, à la façon dont Rohmer pratiquait, où le cinéaste japonais reprend moderato son penchant pour le théâtre là où le verbe se hisse avant le geste et le paraître. Paradoxale peut-être pour un art de l’image, mais Ryūsuke Hamaguchi excelle dans la provocation de ces rencontres fortuites entre femmes qui aiment le même homme ou qui pensent avoir vécu leur adolescence, ensemble. Un prétexte à une reconstruction comme on le rabâche si souvent aujourd’hui. Le réalisateur en fait une antienne sublimée dans le second conte « La porte ouverte ». Une ancienne élève lit à son professeur le passage d’un roman qu’il vient d’écrire. Une scène d’amour et d’érotisme aussi inattendue que magnifique , au rendu scénique inédit à ce jour me semble-t-il. Des premières paroles échangées à la conclusion , l’homme et la femme ne se touchent jamais … AVIS BONUS Un regard très personnel sur le film et son auteur, intéressant Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
3 histoires, 3 contes que Rohmer aurait pu qualifier d'amoraux. Le cinéaste japonais Hamagushi nous raconte 3 histoires ou s'entremêlent sentiments amoureux et érotiques. 3 histoires différentes et vraiment surprenantes dot le point commun est une écriture solide et une mise en scène sobre mais juste. De longs et beaux dialogues, de longs plans séquences, bref le style Hamagushi fait une nouvelle fois mouche cette fois ci à travers ces 3 récits.
Certains films ne font pas comme les autres. A travers trois contes modernes et touchants sur les sentiments, la sensualité, la grâce, mais aussi la trahison, la duplicité, l’inachevé, Ryūsuke Hamaguchi explore les relations humaines, et les choix qui nous emportent vers le sublime ou le terrible.
Au-delà du sens que chacun pourra interpréter, son film exprime un cinéma qui sort des habitudes.
Par la structure, d’abord. Avec ses trois moyen métrages, Hamaguchi se lance dans une partition étonnante qu’il récite pourtant avec constance. La structure, la mise en scène, les histoires, l’atmosphère, le rythme… Tout compare ses trois histoires et les unit dans un même triptyque comme une évidence. Et pourtant! Chaque conte parle d’une facette unique de l’amour avec sa propre identité, à tel point qu’il serait bien difficile de choisir son histoire préférée sans se sentir coupable d’en laisser une autre pour compte.
Par le rythme inhabituel, ensuite. Hamaguchi nous installe parfois dans une torpeur confortable, mais il sait également sortir des courants vers lesquels ses contes semblent naturellement naviguer, et nous amène toujours là où l'on ne pensait pas aller. L’amour est beau mais il fracasse, et ses personnages nous surprennent, nous fourvoient, nous mentent. Les rebondissements sont rares, mais abrupts.
S’il sort si bien de ses carcans, c’est qu’Hamaguchi a compris l’essence profonde du cinéma. A l’écran, il ne suffit pas de faire de grands gestes, au contraire. Plus un dialogue est long, plus il va chercher dans l’intimité de ses personnages, et plus il crée.
Certes, Contes du Hasard et Autres Fantaisies peut souvent sembler à l’arrêt. C’est un film à texte, simple, sans visuel, sans musique. Ses caméras sont presque aussi statiques que ses rares personnages. Et pourtant, quelle intensité! Jamais un film n’aura autant donné cette impression déroutante de regarder de la littérature. Quel meilleur exemple que cette simple scène au milieu du film, dans laquelle Nao lit. Une simple lecture, sans artifice. Et pourtant le jeu de regards, de sous-entendus, les enjeux, les réactions… Tout peut basculer, et la magie opère.
Excellent film, léger et subtil. Jeu riche et splendide de toutes les actrices et des quelques acteurs. Film très écrit et peu spectaculaire, mais qui tient en haleine tant la psychologie des personnages est fouillée.
Quel bonheur absolu, de voir ces histoires dans des relations banales, apportées avec une vision aussi différente. Une morale assez basique mais amenée magnifiquement, rendant ces histoires très touchantes.
Trois contes qui mêlent sentiment amoureux et petits hasards de la vie. Chaque histoire dépeint, de manière subtile et juste, le portrait de femmes qui connaissent à un moment ou un autre la loi du karma. C'est une histoire d'amour qui nous interroge sur la place du destin dans nos existences.
Hamaguchi revient en force après Senses et Drive my car. Sa profondeur psychologique et spirituelle et ses qualités de scénariste font de lui un très bon conteur.
je ne comprend pas les critiques, c'est soporifique, on s'ennuie tout au long, je ne comprend pas l'intérêt de ce film ainsi que l'engouement, a fuir !!!
Une jeune femme confie à une autre qu’elle est en train d’entamer une romance avec un homme qui se console d’un chagrin d’amour. Une femme mariée tend un guet-apens sexuel à un écrivain à succès. Deux anciennes camardes de classe se retrouvent.
Oscar du meilleur film étranger, "Drive My Car" avait reçu l’an passé un succès public et critique élogieux. Je dois avouer, le rouge au front, n’avoir pas communié dans cet enthousiasme général. Profitant de cette popularité, son producteur a choisi de distribuer en France le précédent film de Ryusuke Hamaguchi qui n’en méritait pas tant. Il est composé de trois nouvelles indépendantes les unes des autres. Elles sont interprétées par des actrices différentes et n’ont aucun lien entre elles sinon une même construction : une longue discussion entre ses deux personnages principaux qui lentement révèle une vérité étonnante.
Force m’est de reconnaître, comme devant "Drive My Car", la maîtrise de Hamaguchi, sa délicatesse, sa cruauté aussi parfois dans la narration de ces trois contes qui louchent du côté de Rohmer et de Hong Sang Soo. Mais force m’est aussi d’avouer que je me suis considérablement ennuyé devant ces dialogues interminables, à commencer par le premier dans ce taxi tokyoïte dont on ne peut s’empêcher au bout de vingt minutes de se demander la somme astronomique de la course qu’il aura facturée, ou de cet autre dialogue soi-disant érotique qui m’a laissé de marbre. Quitte à aggraver mon cas, je ferais à ce mode narratif, qui consiste à poser la caméra face à deux acteurs et à les laisser dialoguer dans un interminable plan séquence, le reproche de constituer une forme de paresse, de nonchalance à l’égard du spectateur, voire même d’arrogance ou de négation de ce qu’est le cinéma : « ce qui va être dit est tellement passionnant que nul n’est besoin de le mettre en scène ».