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Loïck G.
349 abonnés
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4,0
Publiée le 29 août 2022
Trois contes , bien distincts, à la façon dont Rohmer pratiquait, où le cinéaste japonais reprend moderato son penchant pour le théâtre là où le verbe se hisse avant le geste et le paraître. Paradoxale peut-être pour un art de l’image, mais Ryūsuke Hamaguchi excelle dans la provocation de ces rencontres fortuites entre femmes qui aiment le même homme ou qui pensent avoir vécu leur adolescence, ensemble. Un prétexte à une reconstruction comme on le rabâche si souvent aujourd’hui. Le réalisateur en fait une antienne sublimée dans le second conte « La porte ouverte ». Une ancienne élève lit à son professeur le passage d’un roman qu’il vient d’écrire. Une scène d’amour et d’érotisme aussi inattendue que magnifique , au rendu scénique inédit à ce jour me semble-t-il. Des premières paroles échangées à la conclusion , l’homme et la femme ne se touchent jamais … AVIS BONUS Un regard très personnel sur le film et son auteur, intéressant Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Film plutôt lent mais bien joué et aux histoires suffisamment originales pour captiver. Reste le soucis des films à sketches, c'est l'inégalité des histoires. Petite préférence pour le 1er des 3 contes.
Ryûsuke Hamaguchi découpe Wheel of fortune and fantasy en trois chapitres. Chaque segment décline un récit indépendant des autres. Il en va de même pour le casting convoqué, chaque histoire est animée par une poignée de comédiens et propre à chaque chapitre. Wheel of fortune and fantasy trouve son entière unité dans sa forme. Elle est identique à celle désormais reconnue du cinéaste japonais : de longs plans séquences composés simplement, une caméra entièrement orientée vers les protagonistes de la scène filmée, des mouvements d’appareil lents et mesurés. L’unité du film tient aussi à son casting, quasi exclusivement féminin. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/berlinale-2021/
C’était l’occasion pour moi d’accorder une nouvelle chance à Ryusuke Hamaguchi, dernière coqueluche de festival à provenir du Japon, après un ‘Drive my car’ aussi ambitieux, profond et déjà statufié par la critique que carrément pénible à suivre pour la majorité des spectateurs normalement constitués. Ces ‘contes du hasard’ ont d’ailleurs été élaborés par Hamaguchi parallèlement à son chef d’oeuvre au long cours, comme une sorte de récréation en quelque sorte. Il s’agit de trois moyens-métrages sentimentaux à la morale ambiguë, qui démarrent souvent d’un malentendu ou d’une coïncidence. Pour ne pas dénaturer la part d’intérêt dûe à la simple découverte de la configuration de chaque histoire, je ne parlerai que de la première, histoire que vous sachiez dans quoi vous mettez les pieds : un mannequin parle à sa maquilleuse et amie de l’homme qui la fait vibrer, Kazuaki, et de la précédente relation que ce derniers entretenait avec une femme qui l’a beaucoup fait souffrir par ses infidélités. La seconde comprend soudain que c’est sa propre relation avec Kazuaki dont son amie parle sans le savoir, ce qui ravive instantanément certains souvenirs et sentiments en elle. Le constat le plus évident qui s’impose est que, bien que les films japonais, spécialement les films japonais dramatiques, aient pour tradition de faire passer beaucoup de choses sans recourir au langage, ces Contes du hasard sont incroyablement verbeux. Je pense même n’avoir jamais vu des Japonais parler autant dans un film et Hamaguchi lui-même reconnaît l’influence du cinéma français de la Nouvelle Vague sur son travail et spécifiquement celle des films de Eric Rohmer. Je n’ai jamais vu de films de Rohmer mais j’ai rattaché ce que j’ai vu aux pratiques d’un des disciples les plus réputés de ce dernier, Emmanuel Mouret et ses marivaudages modernes. L’originalité et la singularité de ces courts récits sentimentaux m’a en tout cas rendu l’expérience beaucoup plus digeste que je ne me l’imaginais, mais il faut accepter l’idée d’un plan fixe ou d’une alternance champs-contrechamps d’une bonne demi-heure avec des gens qui bavardent.. Quoi qu’il en soit, ce n’était sans doute pas une très bonne idée de commencer l’exploration de la filmographie de Hamaguchi avec ‘Drive my car’.
Evidemment, puisqu'il s'agit de contes et de hasard, on pense parfois à Eric Rohmer, d'autant que les héroines de Ryūsuke Hamaguchi sont douées pour l'introspection, d'autant qu'elles sont belles et gracieuses. De fait le film n'est pas sans charme ni sensualité. Ce sont pour l'essentiel des sentiments au féminins qu'explorent Hamaguchi. Le cinéaste met en scène trois récits sans lien entre eux qui évoquent chacun un thème plus précis: l'amour, le désir et les regrets ou fantômes du passé. Le film se présente principalement sous l'apparence de conversations à deux où les personnages analysent eux-mêmes le trouble où ils sont, déplorent parfois de mauvais choix ou des attitudes regrettables. C'est film dialectique qui pourra indisposer les amateurs de mouvements ou d'action; il y passe cependant autant de sensibilté que d'acuité. Il le doit à la finesse et à la profondeur humaine de l'étude comme à la qualité de l'interprétation d'où émane une sincérité touchante. Les limites du film tiennent à son manque d'unité, inhérent aux films proposant des sujets distincts, c'est-à-dire ne permettant pas de "s'installer" dans une histoire.
On a trois histoires au Japon, légèrement érotiques ... mais les deux premières m'ont paru supérieures à la troisième. Les dialogues sont savoureux et le jeu des acteurs particulièrement bien soigné. Après, je ne vois pas bien le fil directeur ou le message, si ce n'est les relations humaines qui s'interconnectent et évoluent avec le temps, ce qui peut sembler large ! Mais même si on n'a pas des scènes d'envergure avec des décors époustouflants, et plutôt des endroits banals avec peu de personnages, encore une fois tout est dans le texte et pourrait faire guise de pièce de théâtre.
En s’autorisant une parabole littéraire, on peut dire qu’après son lent et long roman fleuve « Drive my car », Hamaguchi livre, dans un style assez comparable, un recueil de trois nouvelles. Trois contes. C ’est annoncé par la presse et par le titre en Français : ce film lorgne du côté d’Éric Rohmer. En effet. Par la place donnée au sentiment amoureux, par le ton de marivaudage, par la dimension morale, par le rôle prépondérant des dialogues, par la construction, et même par l’utilisation des intermèdes musicaux. Mais c’est quand même nettement moins bon que le film précèdent de l’auteur et que les contes moraux du réalisateur Français. Les trois histoires ne manquent pas d’intérêt, mais n’entretiennent pas le lien qui permettrait au film d’être une œuvre cohérente. On pourrait les voir séparément comme trois bons courts métrages. Bien sur les dialogues sont de qualité, mais pas assez pour faire « passer » des longs plans fixes ou champs-contrechamps manquant d’intensité, dans une réalisation assez plate. Pour en revenir à la parabole, le film relève peut-être plus de l’expression littéraire que de l’expression cinématographique. Grâce à un troisième conte qui marie originalité et finesse, le film laisse le souvenir d’un bon moment, sans plus, assez loin des qualificatifs comme « prodigieux » employés par une critique en manque de vraie création.
Je rejoins absolument les mauvaises critiques de ce film. C'est mortellement ennuyeux, sans intérêt, à l'exception du 2ème conte qui m'a semblé un peu plus intéressant. À mon avis, les bonnes critiques sont à mettre sur le compte d'un certain snobisme à systématiquement encenser les film asiatiques .
Le film est fondamentalement du sous-Rohmer ( la comparaison vient forcément à l'esprit), avec quelques dialogues érotiques en plus, en de rares occasions, et qui n'apportent rien. L'intérêt général est assez faible. Je l'ai vu jusqu'au bout pour travailler les dialogues japonais du quotidien, prononcés avec de bonnes intonations ( bon film pour leçon de langue).
Comme pour Asako I&II, le réalisateur Ryūsuke Hamaguchi plonge le spectateur dans une ambiance délicate pour trois histoires traitées avec finesse. J’ai d’abord commencé à trouver le film un peu long, puis la chute du premier conte a laissé mon imagination plus enjouée que ne le laissaient entrevoir les trois scènes de discussions un peu figées et théâtrales dans un taxi, un bureau et un café. Les acteurs prennent leur temps, fixent leurs regards et transmettent leurs émotions sans la barrière qu’un spectateur européen pourrait voir dans la réserve supposée habituelle des acteurs asiatiques. Ces trois contes sont des régals philosophico-érotico-psychologiques, sans sexe, uniquement au travers des textes et des attitudes posées des interprètes.
3 contes sur l émancipation et les errances amoureuses de femmes japonaises. Un film très bavard et d'une qualité de dialogue un peu inégale, Des trois contes le dernier est le plus surprenant scénaristiquement.
C’est à Ryūsuke Hamaguchi que l’on doit un des meilleurs films de 2021, Drive my car, mais aussi Asako I & II, ou Senses… bref un très grand du 7ème Art. C’est donc avec une certaine impatience que j’attendais ces nouvelles 120 minutes… un quasi moyen-métrage pour ce réalisateur. Un triangle amoureux inattendu, une tentative de séduction qui tourne mal et une rencontre née d’un malentendu. La trajectoire de trois femmes qui vont devoir faire un choix… Si ce cinéaste ne se complait pas dans la forme, souvent réduite à sa plus simple expression, c’est décidément un maître du scénario – et ici on en a 3 pour le pris d’un -, et du dialogue. Envoûtant. Décidément, le cinéma d’Hamaguchi a une petite reconnaissable entre toutes. Encore une fois récompensé au plus haut niveau - Grand Prix du jury (Ours d'Argent) au Festival de Berlin -, le cinéaste a conçu ces 3 histoires comme les premières d’une série de sept épisodes sur un thème commun hasard et imagination - traduction littérale du titre original, Guzen to sozo -. Notre réalisateur et scénariste revendique sa filiation avec Eric Rohmer… et c’est incontestable. Il est de toute évidence plus attiré par l’idée de mettre en scène des parcours féminins. Ce qui frappe donc, ici, c’est l’extrême sobriété des moyens comparée à l’incroyable richesse du fond. Profondeur psychologique des personnages, dialogues foisonnants, lenteur calculée qui n’exclut pas les nombreux rebondissements et la virtuosité dans la direction des acteurs et des actrices. Fascinant. Bien sûr, je peux citer les Kotone Furukawa, Ayumu Nakajima, Hyunri, Kiyohiko Shibukawa, Katsuki Mori, Fusako Urabe, qui occupent l’écran. Ces noms ne nous parlent pas beaucoup mais ce sont tous d’étonnants comédiens et comédiennes. Sensualité, érotisme larvé, - souvenir encore vivace d’une relation amoureuse, lecture déplacée d’un texte indécent dans un bureau, reconnaissance et partage d’émotions enfouies de l’adolescence -, voilà résumé le cinéma d’Hamaguchi. Là où certains s’ennuieront peut-être, d’autres, dont je suis, adorent ces moments rares d’un cinéma qui prend son temps, devant ce nouveau bijou délicatement taillé dans le plus pur minerai humain qui parlede dépit, de déni et de désir... Incontournable.
Films découpés en 3 nouvelles La première est un cran au dessus mais les 3 sont sublimes et nous poussent dans nos retranchements en ce qui concerne le type de sentiments qui peut jalonner nos vies. Peu importe les choix sentimentaux que nous ferons dans notre vie nous aurons des regrets. Mais le fait d'avoir des regrets montre qu'on a eu la chance de faire des choix. C'est ce qu'il y a de plus beau. Un film qui mérite d'être vu
Contes du hasard et autres fantaisies. Toute la promotion de ce navet est fondée sur le fait qu'il s'agit du même metteur en scène japonais, dont personne ne se souvient du nom, qui a réalisé le multirécompensé "Drive my car" pourtant lui aussi exécrable. C'est un film à 3 sketches, un procédé que je n'apprécie pas trop, sketches que rien ne relie entre eux si ce n'est l'inintérêt des bavardages présentés, des histoires d'amour inutilement complexes avec des duos d'acteurs qui arrivent à parler en gros plans fixes pendant des dizaines de minutes, le plus long et le pire se passe dans un taxi pendant pas loin de la demi-heure inaugurale du film, du très mauvais théâtre filmé de deux heures au total. Pour une oreille non asiatique, la sonorité de la langue est anti-harmonieuse, ponctuée d'exclamations et d'essoufflements, loin de la modulation française ou même british et il n'y a strictement aucune image qui pourrait compenser ce naufrage. Même les japonais ne supportent plus les cérémonies du thé ou le théâtre Nô sur plusieurs heures et proposent des versions écourtées pour les étrangers comme pour eux-mêmes. Des "Contes" à dormir debout ou dans son fauteuil.