"Introduction", si on l’a bien compris, raconte trois épisodes de la vie de Youngho, un grand dadais d’une vingtaine d’années. Le premier le voit à la rencontre de son père, dans son cabinet médical, où celui-ci reçoit pour une séance d’acupuncture un acteur célèbre qui va convaincre Youngho de tenter sa chance au cinéma. Le deuxième le croise en Allemagne où il a suivi Juwon, sa fiancée. Le dernier le retrouve dans une station balnéaire coréenne où sa mère déjeune en compagnie de l’acteur du premier tableau.
Avec je-ne-sais-quel masochisme, je vais voir tous les films de Hong Sangsoo. Malheureusement pour moi, le maître coréen est prolixe : "Introduction" est son seizième film en dix ans à peine. Et à chaque fois, je vis les mêmes expériences : celle, frustrante, de ne rien comprendre à un cinéma qui me passe au-dessus de la tête, celle, rageante, de m’être encore une fois fait rouler dans la farine par un réalisateur dont le minimalisme attire selon moi des louanges imméritées.
Tous les films de Hong Sangsoo se ressemblent. Celui-ci reprend les mêmes personnages, les mêmes situations, les mêmes procédés que les précédents dont j’ai déjà eu moult fois l’occasion de dire tout le mal que j’en pensais : "La femme qui s’est enfuie", "Hotel by the River", "Grass", "La Caméra de Claire", "Seule sur la plage la nuit", "Le Jour d’après", "Yourself and Yours", etc.
Comme dans tous les films de Hong Sangsoo, on retrouve des acteurs qui déambulent dans une ville ou sur les bords d’une plage en dissertant sur le sens de la vie. Comme dans tous ses précédents films, on voit en étouffant un bâillement des scènes interminables, d’une dizaine de minutes chacune, filmées dans un noir et blanc laiteux à grands coups de zoom avant ou arrière. Elles se succèdent brutalement sans qu’on comprenne les liens qui les unissent ni même leur chronologie. J’apprends, en lisant les commentaires sous Introduction, qu’il contient une scène onirique. J’avoue humblement ne pas savoir de laquelle il s’agit.
Les critiques pâmés invoquent les mânes de Rohmer là où je ne vois que prétention, pose, vide et ennui. Je n’ai trouvé dans ce film qu’une seule qualité : sa brièveté (soixante-six minutes à peine), aveu tacite peut-être que le réalisateur n’avait rien d’autre à raconter. Le titre, passablement incompréhensible, du dernier film de Hong Sangsoo annonce hélas qu’il y en aura d’autres. Irai-je les voir encore ?