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Philo
16 abonnés
69 critiques
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2,0
Publiée le 19 août 2024
Les films d'Ashgar Farhadi m'ont séduit par l'art de cet art de créer un suspense psychologique avec des retournements de situations très bien imaginés. Mais ce film iranien, s'il tente d'imiter ce style, ne parvient pas à cette performance. C'est plutôt une sorte de tragédie grêque un peu laborieuse sur un fonds de critique de ce régime théocratique qui écrase les femmes. Décevant.
Le cinéma iranien regorge de créativité et en voila une nouvelle fois la preuve. Une relation va s'installer entre le juge, bourreau du mari de Mina, et celle-ci. Film d'une grande subtilité sur le sort des femmes en Iran, celui-ci interroge sur la culpabilité et comme son nom l'indique, le pardon. Malgré un scénario assez minimaliste, le jeu des acteurs suffit à faire de cette projection un moment enrichissant. Maryam Moghadam à la réalisation et dans le rôle de Mina est exceptionnelle lorsqu'elle ouvre son coeur à un inconnu ou même dans sa relation avec sa fille muette.
Iran, de nos jours. La vie de Mina est bouleversée lorsque son mari est condamné à mort. Elle se retrouve seule, avec leur fille à élever. Un an plus tard, elle est convoquée par les autorités qui lui apprennent qu'il était innocent. Alors que sa vie est à nouveau ébranlée, un homme mystérieux vient frapper à sa porte. Il prétend être un ami du défunt et avoir une dette envers lui.
C’est une réalisation commune de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha. Le scénario a été écrit par Mehrdad Kouroshniya en s’inspirant de Mina, qui est la mère de Maryam. Le Pardon a été dans la sélection de la Berlinale 2020. Il a été interdit de diffusion en Iran.
J’ai trouvé ce mal pas mal du tout.
J’ai adoré son histoire. On va être avec cette femme dont le mari a été condamné à mort. Elle doit désormais vivre seule avec son enfant, ce qui n’est pas simple notamment vue le contexte. C’est tout de même l’occasion de se rendre compte qu’à ce niveau, l'Iran n’est pas au niveau de ses voisins comme l’Arabie Saoudite car elle peut travailler et son autorité parentale n’est pas menacée. On peut quand même noter que les normes morales l’empêchent d’être libre dans ses relations avec les hommes. Rapidement, nous apprenons que le mari était innocent. Va alors venir la volonté de rétablir sa mémoire. Comment expliquer une telle situation à sa fille. On ressent bien le côté émotionnel. J’ai été vraiment touché. Malheureusement, au bout d’un moment on patine un peu. Le twist final va venir trop tard, et on n'aura pas le temps de bien l’exploiter.
La thématique de la justice est assez pertinente. En Iran, la peine de mort est encore autorisée. Elle est même l’un des pays au monde avec la Chine où elle est la plus pratiquée. En 2020, selon Amnesty International il y a eu au moins 246 exécutions capitales. Cela va jusqu’à condamner à mort des personnes mineures au moment des faits. La réalisatrice a donc voulu critiquer cette omniprésence de la peine capitale. J’ai trouvé ce plaidoyer vraiment réussit. En effet, déjà car on voit bien le côté irréversible de cette condamnation. Si quelques jours plus tard on se rend compte d’une erreur, il est malheureusement trop tard. De plus, on voit la conséquence sur la famille qui se voit subir une image négative. L’autre notion importante va être le pardon. Cette femme va devoir tourner la page en pardonnant à ceux “coupable” de cette erreur. La volonté de vengeance est pourtant immense mais elle va devoir essayer de la combattre intérieurement.
Le hic dans ce film va plutôt se situer au niveau du rythme. Malgré un contenu des plus intéressants, la façon de le raconter n’est pas idéal. En effet, cela va être beaucoup trop lent. Il n’y a pas mal de passages assez vides. Ce qui est dommage car pourtant le message est tellement profond. Cela peut malheureusement empêcher de bien rentrer dedans.
Par contre, si l’essence du film est si captivante, en plus de la pertinence des thématiques, c’est aussi grâce à l’actrice principale. En plus d’être réalisatrice, Maryam Moghadam va donc se charger de ce rôle. Elle le fait avec brio. Ce n’est pas la première fois qu’elle était actrice, cependant, être devant et derrière la caméra pour le même film était une nouveauté. On ressent qu’elle vit son personnage, ce qui n’est pas surprenant vu son vécu. Je salue donc cette performance de haut vol. J’ai aussi beaucoup apprécié la performance d'Alireza Sani Far dans un rôle pas forcément facile à porter. Il symbolise tout le mal de la société. Ce juge condamne à mort mais se repend de ses actes lorsqu’il se rend compte des conséquences néfastes.
Une erreur judiciaire, une condamnation à mort et voilà une veuve qui se retrouve avec sa fille. Autour de cela on découvre cet Iran sa vie quotidienne. C est bien joué et réalisé néanmoins on s ennuie car l intrigue manque sérieusement d intérêt une fois que l on comprend qui sont les différents protagonistes.
un film sur un Iran actuel.. de sur la peine de mort les conditions des femmes...le poid de la religion et l'administration... le film est sensible..et un côté dramatique et un peu théâtrale a la fin et questionne sur le pardon et la rédemption..et le poids culturel et sociétal des relations humaines.
Un excellent film qui fait vivre plein d'émotions. Les réalisateurs ont très bien réussi à montrer plusieurs réalités de la vie quotidienne de l'Iran. A voir absolument.
Chef d'œuvre incontestable. C'est du Sophocle, c'est beau comme les Atrides !
L'Iran qui est montré reste un pays attardé dans une morale ancestrale et rigoureuse dont l'honneur est la vertu cardinale. L'oppression de la femme également.
Les perdants - ceux qui meurent dans le film - sont le juge et son fils. Tous deux occidentalisés, ouverts à d'autres valeurs. Ce n'est pas sans importance.
Comment réagir quand une société insensible et inflexible vous avoue que votre mari a été exécuté suite à une erreur judiciaire ? Le Pardon pose adroitement la question à travers le combat d'une femme digne et courageuse qui se retrouve seule contre tous. Une œuvre qui nous plonge avec justesse dans l'intimité de cette femme étonnante qui se bat pour elle et pour sa fille.
Film passionnant, d'une grande intensité; De la première image à la dernière l'histoire qui se déroule nous prend au tripes. La maîtrise parfaite d'un scénario étoffé, met en scène la dramaturgie de la société iranienne; le poids des traditions, du régime iranien et de ses lois arbitraires, voire sauvages, la mort rode partout et à tout moment. Cette machine à broyer, nous écrase lorsque celle ci se met en oeuvre...Que représente l'individu dans cette société et surtout la place et le sort des femmes .... Brillant regard sur cette société, bridée par l'obscurantisme, le conservatisme et le poids des traditions. Aucun manichéisme, l'histoire qui se déroule, accable de façon limpide, impitoyable, les arcanes de l'organisation politique et sociale de cette société. Dans ce contexte, émerge avec force, acharnement et subtilité le poids des femmes, par leur parole, leur revendications,. C'est l'histoire d'une femme iranienne, veuve de son mari exécuté sur une décision de justice fondée sur une enquête bâclée, révélant ultérieurement l'innocence de ce dernier. Le récit déroule la complexité de la situation dont on comprend assez rapidement l'impasse de histoire; l'évolution du récit nous conduit tout à la fois en tension et en espérance vers un point de non retour. L'inventivité du récit, l'adresse de la mise en scène, reposent également sur l' interprétation des comédiens; la force du récit imprime la puissance d'interprétation, tout en retenue, sous-tendue par des silences bouleversants et terriblement lourds. Ce récit à hauteur d'Hommes nous embarque et ne nous lâche plus. Le film est clair, parfaitement équilibré, et d'une efficacité redoutable et nous rappelle qu'il ya a des mondes dangereux...Mais on ne choisit le monde où l'on naît. Admirable; GEBAR
Une realisation d’une délicatesse violente. Au delà de l’intrigue principale qui est importante, les scènes de vie quotidienne et leurs lot de normes, bienséances et mutismes sont transmises d’une manière époustouflante. La cadence est maîtrisée, le silence assourdissant entre Mina, la mère aussi incomprise qu’Elly dans le chef-d’œuvre « à propos d’Elly », et l’inconnu qui depuis une décision qui unira leurs destins, a perdu le goût de la cerise. Ce film est important et juste, à relater une justice qui est aussi simple que la volonté de Dieu, selon l’interprétation des hommes... Au milieu de ce chaos réside Bita, la fille de Mina, dont l’innocence est couverte dans la bulle de la surdité au monde qui l’entoure. Elle est la branche à laquelle s’accroche Mina, qui aussi fragile qu’une feuille au début de la saison froide, et qui risque d’être emportée par le vent.
Peut on tout pardonner ? presque tout en Iran puisque accorder le pardon est essentiel Comme toujours dans les films iraniens on apprécie la délicatesse des rapports humains entre des citoyens dont la culture est le respect d'autrui. C'est apaisant pour le Français qui vit des rapports humains bien différents. Il nous est rappelé que l'humiliation est le pire des comportement au point qu'elle conduit à ne pas pardonner et à tuer.
Formidable film, lent, haletant, à voir absolument !
Une tranche de vie en Iran. Une rencontre compliqué. Des images léchées. Fluide. Le film nous permet d'aller ailleurs et de nous décentrer de nos problèmes. Et même si on est déprimé , parce que la tonalité du film n'est pas désespérante , mettant en scène une femme dont la vitalité résiste presque joyeusement face aux obstacles qui se présentent...je recommande !