Mon compte
    Nous
    Note moyenne
    2,7
    132 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Nous ?

    17 critiques spectateurs

    5
    2 critiques
    4
    2 critiques
    3
    3 critiques
    2
    6 critiques
    1
    2 critiques
    0
    2 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 février 2022
    Même vu dans une salle de cinéma, un documentaire n’est pas un film. On ne doit pas chercher à l’apprécier selon les mêmes critères. De sorte que l’hétérogénéité des séquences et des portraits présentés dans ce documentaire n’est pas un problème. Il faut accepter l’arbitraire des choix d’Alice Diop, la réalisatrice. En ce qui me concerne, les séquences consacrées à la célébration du souvenir de Louis XVI à la basilique de Saint-Denis, comme la dernière partie consacrée à une chasse à courre en forêt de Chevreuse m’ont paru superfétatoires. De même, les bouts de bobine d’archives où apparaissent les parents d’Alice Diop sont, pour elle, source d’une intense émotion. Celle-ci est difficile à partager par le spectateur.

    On est un peu mitigé quant à l’intérêt du documentaire jusqu’à l’avant dernière séquence. Et là, le film s’éclaire, il devient lumineux. Grâce à un personnage au verbe fabuleux, l’écrivain Pierre Bergounioux. Il lit un passage de ses Carnets, en partie en voix off, puis il discute un peu à l’image avec Alice Diop. Et celle-ci entre admirablement dans ses mots. Le dialogue est intelligent, sensible, modeste et chaleureux. Paradoxalement, je reste dubitatif sur le fond de leur propos. L’un et l’autre s’accordent sut l’intérêt de montrer à l’écran la vie des petites gens, ce que Alice s’efforce de faire dans une grande partie de ce documentaire. S’il fallait être provocateur, on pourrait se demander si elle est si intéressante que cela, cette vie. Je veux dire intéressante pour les autres, au point d’en faire un film. Malheureusement, ces gens de peu n’ont pas les mots pour la raconter, cette vie, pour la mettre en scène. Et les images brutes, sans narration, tombent un peu à plat. Là où Bergounioux, intellectuel de la banlieue Sud nous parle, en nous y intéressant, des affres de ses pointes d’hypertension, la sœur de la réalisatrice, infirmière à domicile dans la partie Nord du RER, fait parler de pauvres femmes malades dont le discours nous semble désespérant, car attirant notre pitié. On sent et on apprécie l’empathie de l’infirmière, on se désole devant le sort de ses interlocutrices.

    S’il fallait le dire autrement et de manière plus légère, on pourrait avancer que M’Bappé comme mon beau-frère Lucien ont, l’un et l’autre, parfaitement le droit de jouer au football. Mais je trouve qu’il est beaucoup plus intéressant, pour les spectateurs, d’admirer à la télévision les exploits du joueur du Paris Saint-Germain que d’imaginer regarder ceux de beau-frère, s’essoufflant le dimanche matin sur la pelouse du stade de Vazy-en-Brouette. C’est aussi ce qu’ont pensé, jusqu’à présent, les équipes de TV...
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 412 abonnés 7 565 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 novembre 2021
    En s’inspirant du livre "Les Passagers du Roissy-Express" de François Maspero, la réalisatrice Alice Diop met en lumière le multiculturalisme qui caractérise la Seine-Saint-Denis en observant les habitants qui évoluent le long de la ligne du RER B (qui traverse toute l’Île-de-France, du Nord au Sud, de l’aéroport CDG à la vallée de Chevreuse).

    Nous (2021) est une sorte de road-movie qui a tendance à (hélas) fréquemment perdre le spectateur en cours de route. Bien que cela soit volontaire, pas une seule fois Alice Diop ne prendra la peine de nous donner des informations sur les lieux qu’elle filme, si bien que, les spectateurs qui ne connaissent pas le 93 risquent fort d’être déboussolés en manquant de repaires. Pour ma part, comme je réside dans ce département, j’avais quelques facilités pour m’y repérer, mais il est regrettable que la réalisatrice ait préféré laisser planer des zones d’ombres. On reconnaîtra entre-autres, la gare de Sevran-Beaudottes, la Basilique de Saint-Denis (avec sa crypte), la gare du Stade-de-France, Drancy et son mémorial de la Shoah, le Bourget, le parc départemental du Sausset ou encore la forêt de Fontainebleau.

    Avec ses 120 minutes au compteur, le film accuse fréquemment des longueurs, la réalisatrice privilégiant les plans longs, sans coupe, quitte à filmer des scènes sans grande importance. En suivant la ligne du RER, elle filme ses passagers au grès de quelques rencontres, on y croise un ferrailleur, une infirmière à domicile (la sœur de la réalisatrice), une femme de ménage, un écrivain ou encore le suiveur d'une chasse à courre, le tout entrecoupé par des images d’archive qu’elle ou sa sœur avait filmé (on y croise notamment sa mère et son père).

    C’est d’ailleurs à travers ces instants plus personnels que le film prend réellement toute son ampleur. Ça dénote totalement avec le reste du récit, son histoire personnelle (seules scènes qu’elle accompagne en voix-off) ainsi que les échanges avec sa sœur s’avèrent bien plus intéressants que le reste du film. On sent un réel décalage entre ce qu’elle filme de la vie quotidienne avec ses habitants et sa propre histoire avec ses parents immigrés sénégalais.

    Des moments de flottement viennent constamment casser le rythme du film, sans oublier l’étrange immersion en pleine forêt où l’on finit par comprendre où veut en venir la cinéaste. Elle montre l’opposition flagrante entre les classes populaires et les classes supérieures, avec d’un côté, le Nord de la ligne du RER avec ses cités et le trafic autoroutier (source de pollution sonore) et de l’autre, le Sud de la ligne, avec la forêt verdoyante et cette chasse à courre avec le rallye de Fontainebleau.

    Des portraits épars à l’image du melting-pot qui compose la Seine-Saint-Denis, un voyage multiculturel et contemplatif qui aurait gagné à être présenté de façon différente.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top