Une comédie gentille, bien française, sur les horreurs et bonheurs de la famille; une famille qui s'aime, qui aime se retrouver pour des repas conviviaux, mais qui se chamaille et se crie dessus à la moindre occasion. Oh la la, qu'ils sont fatigants! Le spectateur s'y perd un peu, ne sait pas trop à qui attribuer toute cette marmaille; apparemment il y a deux frères qui ont moins bien réussi; Salah (Rachid Bouchareb) est chômeur, avec son épouse il s'occupe d'associations d'aide aux démunis; il semble être le brave homme par excellence.
Intéressons nous donc aux trois qui ont réussi: il y a Samia, la seule fille de la fratrie (Meriem Serbah) qui se sent responsable du bonheur de ses frères, se mêle de tout, mais toujours avec les meilleures intentions du monde.
Il y a Moussa (Samir Bouajila), le gentil, le bosseur, arrivé à être directeur financier dans une société; il a trois enfants d'un premier mariage très raté; il s'est remarié et là c'est le désastre; la belle est retourné au Maroc, refuse de lui répondre, et il est amoureux, le pauvre, et désespéré devant son rêve en miettes.
Sa fille Nesrine se la coule douce en faisant ses études aux Canada, au frais de papa (mais Nina Zem, oui, la fille de.... est ravissante, et prometteuse). Quant à son fils Amir qui vivote comme serveur dans un restaurant, c'est un parfait zozo qui SAIT que la terre est plate, qui n'a pas de portable pour ne pas se faire manipuler par les Illuminati, et qui jubile en pensant au jour où tous comprendront que c'est lui qui était dans le vrai... Donc, vous voyez, cela fait une succession de petits portraits croqués à l'italienne, mais il y a trop de personnages pour qu'on ait le temps de les apprécier.
Et puis il y a.... Ryad. (Roschdy Zem) Le seigneur de la famille. Il a une émission télévisée sur le foot, alors, voyez l'important personnage!! Totalement débordé, c'est si gratifiant d'être débordé, ça permet de ne jamais répondre au téléphone (tonton, tu pourrais m'aider à trouver un stage?), totalement égoïste, il est amoureux d'Emma (Maïwenn qui a collaboré à la réalisation) mais bon, qu'elle reste à sa place d'égérie de la vedette, la vedette, c'est lui, quand même!!
Et un jour, Moussa de plus en plus désespéré par ses échecs amoureux, part en boite avec une collègue, boit comme un trou, tombe.... et se retrouve avec une commotion cérébrale qui le laisse dans un état semi comateux, léthargique, dont il ne sort que pour cracher sa haine sur tout ce qui bouge autour de lui, Samia qui naturellement vient jouer l'ange gardien, sa fille.... Peut être des choses qui étaient refoulées, tapies dans son inconscient, et que cet état second fait remonter à la surface. Et finalement c'est Ryad qui l'accompagnera dans son traitement chez un neuro psychiatre...
Vous voyez, c'est sympa cette histoire inspirée d'un véritable évènement arrivé dans la famille de Zem. Mais c'est un peu trop fouillis, ca reste un peu trop à la surface pour être autre chose qu'une distraction.